Un an plus tard, la triste « symphonie » du G20

Un peu plus d’un an après le sommet de Londres, il ne reste donc pas grand-chose de « la symphonie du nouveau monde » devant laquelle communiaient des commentateurs en extase.

G-20 - juin 2010 - le discours oligarchique


« La symphonie du nouveau monde », « Le choc de confiance », « Les nouvelles règles du capitalisme mondial » : en avril 2009, responsables politiques et journalistes communiaient dans l’idée que la réunion à Londres des vingt chefs d’Etat et de gouvernement les plus riches du monde venait de placer les banquiers sous tutelle, d’annoncer à la fois un nouveau Bretton Woods et la fermeture des paradis fiscaux. A l’époque, on prétendait que les Etats reprenaient la main pour secourir une économie globale blessée par l’irresponsabilité des financiers et plongée dans la tourmente par trois décennies de déréglementations. La nécessité d’un « retour de Keynes » faisait presque l’unanimité. Les unes de la presse française, mais aussi du Financial Times et du Herald Tribune (voir ci-dessous), rappellent un peu cruellement quelques-unes de ces illusions.
Il n’était pas vraiment nécessaire d’attendre la réunion de Toronto, qui vient de se conclure, pour mesurer leur vanité. Un peu moins de deux ans après le crash financier mondial de septembre 2008, en tout cas, il ne demeure presque rien des intentions de l’époque visant à réduire le pouvoir des spéculateurs et à réformer de fond en comble le capitalisme financier. Chaque Etat fera comme bon lui semble, pas grand-chose le cas échéant. Un instant envisagée à l’échelle mondiale, une taxe sur les transactions financières ne sera pratiquée que par quelques-uns d’entre eux. Au fond, la réunion de Toronto, qui a coûté 1 milliard de dollars, n’a brassé que du vent. Chaque énoncé d’une disposition d’ordre général est promptement relativisé par l’annonce qu’il faudra tenir compte des « points de départ des pays et des circonstances qui leur sont propres »… Seul élément concret à l’issue du dernier sommet du G20, une politique de rigueur budgétaire et sociale est recommandée. Mais nombre de pays la conduisent déjà, et ce ne sont jamais les responsables de la crise qui en font les frais.
Un peu plus d’un an après le sommet de Londres, il ne reste donc pas grand-chose de « la symphonie du nouveau monde » devant laquelle communiaient des commentateurs en extase.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé