Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le Canada joue bien son rôle.
Un leader moral, digne représentant des sanctions sévères et offensives contre Vladimir Poutine.
Pour une rare fois, on sent qu’en période de crise, le fédéral gouverne. Rafraîchissant.
Si c’est le cas, c’est notamment en raison de Chrystia Freeland, ministre des Finances.
En fait, c’est comme si toute sa vie l’avait prédestinée à cette crise.
D’origine ukrainienne, elle a étudié la littérature russe à l’Université Harvard. Journaliste, elle a été correspondante pour le Financial Times à Moscou, quelques années après la chute du mur de Berlin. Elle a écrit sur la transition de la Russie communiste vers le capitalisme, et sur la concentration des richesses russes dans les mains de quelques oligarques.
Ministre des Affaires étrangères, beaucoup lui reprochaient sa ligne dure vis-à-vis de Poutine.
Elle savait à quoi aspirait Poutine, elle qui l’avait déjà qualifié de dictateur en 2014.
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Voilà pourquoi son intervention de lundi dernier était si juste.
« À cause de ces hommes, il y a des moments dans l’histoire où la grande lutte entre la liberté et la tyrannie se résume à un combat, en un seul endroit, qui est mené pour toute l’humanité. »
Tout est là dans cette phrase, à mille lieues des phrases vaporeuses auxquelles nous a habitués Justin Trudeau.
On aurait dit que le chef d’État à ce moment, ce n’était pas Justin Trudeau, c’était Chrystia Freeland.
C’était elle qui incarnait naturellement l’autorité. Elle qui pointait la direction.
Le média Politico relevait d’ailleurs que c’est directement Freeland qui est en contact avec le gouvernement ukrainien, et qui aurait organisé le consensus occidental pour paralyser la Banque centrale russe, devant des Américains et des Européens initialement réticents.
Fin de règne
À Ottawa, ce n’est plus le gaz des camionneurs qu’on peut sentir, mais la fin d’un règne.
Justin Trudeau marchera bientôt dans la neige, comme Trudeau père l’avait fait avant d’annoncer sa démission.
Tout indique qu’à ce moment, le Canada vivra son moment Freeland.