Trump ne reconduit pas l’accord sur le nucléaire iranien

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Rupture avec l'ère Obama

Donald Trump a annoncé vendredi qu’il refusait de certifier l’accord sur le nucléaire iranien, le dénonçant comme « l’un des pires » qui soit et a martelé que Téhéran n’en respectait pas l’esprit.



Avec cet accord, « nous avons obtenu de faibles inspections en échange de rien de plus que de repousser, purement à court terme et temporairement, l’avancée de l’Iran vers l’arme nucléaire. Quel est le sens d’un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire pour une courte période ? Ceci est inacceptable pour le président des États-Unis », a déclaré le président à la Maison-Blanche en dévoilant sa décision sur cet accord emblématique de la présidence Obama.



Cette remise en cause, au moins partielle, de l’avancée emblématique de son prédécesseur Barack Obama, pourrait ouvrir une période de grande incertitude. M. Trump est en effet très isolé sur ce dossier : Téhéran bien sûr, mais aussi tous les autres signataires de ce texte historique — Moscou, Pékin, Paris, Londres et Berlin — ont mis en garde contre un retour en arrière aux conséquences imprévisibles.



« Si les États-Unis prennent une position hostile à l’égard d’un accord international »« ils ne s’opposeront pas seulement à l’Iran mais au monde entier », a assuré le président iranien Hassan Rohani.



La « non-certification » des engagements iraniens place de facto le Congrès américain en première ligne. Mais l’administration Trump a précisé qu’elle ne demanderait pas au Congrès de réimposer des sanctions, ce qui aurait marqué la fin de l’accord.



« J’ordonne à mon administration de travailler de près avec le Congrès et nos alliés pour combler les nombreuses et graves lacunes de l’accord, afin d’empêcher le régime iranien de menacer le monde avec des armes atomiques », a-t-il déclaré à la Maison-Blanche.



La majorité républicaine n’était de toute façon pas prête à prendre la responsabilité de « tuer » unilatéralement un accord soutenu par les autres grandes puissances mondiales, et que sauf preuve du contraire l’Iran respecte.



Le retour des sanctions à l’initiative du Congrès dans 60 jours semble donc improbable.



La solution, concoctée par deux sénateurs républicains en coordination étroite avec la Maison-Blanche et le département d’État, consisterait à voter une loi créant un nouveau seuil pour le redéclenchement des sanctions contre l’Iran à l’avenir. Une sorte de mise à jour, unilatérale, du « JCPOA », comme l’accord est nommé aux États-Unis, selon son acronyme.



Si Téhéran se retrouvait à moins d’un an de la production d’une bombe atomique, les États-Unis sanctionneraient le pays. Des critères sur le test de missiles intercontinentaux seraient également ajoutés.



Surtout, les élus entendent rendre permanentes les limites imposées sur le développement nucléaire iranien, des limites que l’accord de 2015 prévoit de graduellement lever à partir de 2025. Ce futur feu vert graduel donné à l’Iran est, pour les républicains, le défaut central de l’accord.



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