Trudeau reste inflexible face à la grogne sur son plan de tarification du carbone

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Legault tient le cap : pas de relance d'Énergie-Est en vue

Le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, s’est montré inflexible vendredi devant la contestation grandissante suscitée par son plan de tarification du carbone. « La pollution ne devrait pas se faire sans frais, partout au Canada », a-t-il déclaré, à l’ouverture d’une rencontre avec ses homologues provinciaux à Montréal vendredi. Le ton était donné.


Des premiers ministres provinciaux, dont l’Ontarien Doug Ford, ont pris pour cible la taxe sur le carbone » fabriquée par l’équipe de M. Trudeau, persuadés qu’elle freinera l’économie canadienne. Ils se sont mis en ordre de bataille dès leur arrivée dans la métropole québécoise.


Des premiers ministres ont profité de l’occasion pour déclencher une nouvelle offensive pour relancer des projets de pipeline, à l’Ouest et à l’Est.


Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a tenté de convaincre son homologue québécois, François Legault, d’appuyer la remise en marche de l’oléoduc Énergie Est, mais sans succès. « Il m’en a parlé. Je lui ai dit qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Je n’en vois pas au Québec », a indiqué M. Legault après un tête-à-tête avec son homologue néo-brunswickois, vendredi matin. « Il n’y a plus de projet de pipeline vers l’Est. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale et politique », a-t-il insisté.


La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a plaidé que la « difficulté » de sa province à exporter son pétrole et son gaz constitue l’« enjeu le plus important auquel est confrontée l’économie canadienne ». « N’importe quelle rencontre que nous avons qui concerne la prospérité et le bien-être des Canadiens qui ne se concentre pas sur cet enjeu n’est pas une rencontre qui est bien conçue », a-t-elle lancé à son arrivée à l’hôtel Marriott Château Champlain.


L’Alberta a cherché à préparer le terrain en achetant de pleines pages de publicité, notamment dans The Gazette et Le Devoir, afin de sensibiliser la population québécoise aux coûts liés à l’absence de débouchés pour le pétrole albertain et saskatchewanais. La paralysie du projet TransMountain, qui consiste à faire passer la capacité du pipeline traversant l’Alberta et la Colombie-Britannique de 300 000 à 890 000 barils par jour, coûte 80 millions de dollars par jour aux Canadiens, indique le gouvernement albertain. « Ce retard signifie [notamment] moins d’investissements dans les énergies vertes », note-t-il dans sa campagne publicitaire.


À l’extérieur, des dizaines de manifestants demandaient aux premiers ministres de présenter leur plan d’urgence climatique. « On va talonner les gouvernements tant et aussi longtemps qu’ils n’arriveront pas avec des plans crédibles, tant qu’ils n’écouteront pas la science », a averti le responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, Patrick Bonin. Les efforts de persuasion commencent à porter leurs fruits au Québec, a-t-il souligné. « Le gouvernement Legault a reculé. Lui qui était un cancre en environnement est en train de reconnaître l’urgence climatique », a dit le militant écologiste, appelant à « augmenter la pression » dans le reste du Canada.


> La suite sur Le Devoir.



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