Traque en France après l'attentat contre Charlie Hebdo

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Les débordements meurtriers de l'intégrisme religieux

Le siège parisien du journal satirique français «Charlie Hebdo» a été la cible d'un attentat terroriste sanglant ayant coûté la vie à au moins 12 personnes dont son directeur de rédaction et dessinateur emblématique Charb et ses trois autres caricaturistes vedettes: Cabu, Wolinski et Tignous. Le pire attentat en sol français depuis au moins 40 ans.

Paris frappée par le terrorisme: deux hommes armés ont attaqué mercredi le journal satirique Charlie Hebdo, aux cris de «Allah akbar», tuant douze personnes dont les dessinateurs Cabu et Wolinski, dans le plus grave attentat en France depuis plus d'un demi-siècle.






Les agresseurs étaient toujours en fuite en début de soirée et plusieurs milliers de policiers et gendarmes étaient lancés à leur poursuite dans le cadre d'une traque de grande envergure.






Les noms de trois hommes recherchés, dont deux frères, circulaient depuis le début de la soirée, sans aucune confirmation officielle.






Les enquêteurs ont mené des perquisitions à Reims, Strasbourg et dans plusieurs villes de région parisienne, qui n'ont donné lieu à aucune interpellation, a-t-on appris de sources policières.





«La France est aujourd'hui devant un choc», le choc «d'un attentat terroriste», a déclaré François Hollande, avant d'annoncer dans la soirée lors d'une allocution solennelle une journée de deuil national jeudi. Les drapeaux seront en berne pendant trois jours et une minute de silence aura lieu à midi dans les services publics et les écoles. La cathédrale Notre-Dame sonnera le glas au même moment.





«C'est la République toute entière qui a été agressée», a lancé le chef de l'État, «la République, c'est la liberté d'expression (...), la culture, la création, le pluralisme».





Charb, Wolinski, Cabu, Tignous et Honoré, figures historiques de Charlie, connus pour leurs dessins irrévérencieux, ont été tués, ainsi que l'économiste et chroniqueur Bernard Maris.





«Ils sont tous morts», avait annoncé à l'AFP d'une voix blanche Patrick Pelloux, chroniqueur de l'hebdomadaire. «Je suis vivant mais Charb, Cabu, ils sont tous morts...» Selon lui, le dessinateur Riss, directeur de la rédaction de «Charlie», mais aussi deux journalistes dont Philippe Lançon, ont été blessés mais leur pronostic vital n'était pas engagé.





«On a tué Charlie Hebdo»





Selon un survivant, les agresseurs, cagoulés et vêtus de noir, ont fait irruption en pleine conférence de rédaction et crié: «Nous avons vengé le prophète!» et «Allah akbar».





L'hebdomadaire était visé par des menaces constantes et faisait l'objet d'une protection policière depuis la publication de caricatures de Mahomet fin 2011, a rappelé son avocat Richard Malka. Le siège du journal avait été détruit dans un incendie criminel à cette époque.





Deux policiers ont été tués. L'un d'entre eux assurait la protection de Charb, selon une source proche de l'enquête. L'autre, blessé et à terre, a été tué à bout portant par l'un des assaillants lors de sa fuite, criant «On a tué Charlie Hebdo», selon une vidéo amateur authentifiée par les enquêteurs.





L'attaque a aussi fait onze blessés dont quatre graves, a précisé le procureur de Paris François Molins.





Il a évoqué «au moins deux assaillants», affirmant qu'un témoin avait constaté la présence d'un troisième complice dans leur voiture en fuite.





Le plan Vigipirate a été relevé au niveau le plus élevé en Ile-de-France et les sorties scolaires suspendues. Selon l'Intérieur, près de 500 CRS et gendarmes mobiles sont en renfort dans la capitale.





Largement plus de 100 000 de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes de France, notamment Paris, Rennes et Lyon, tout comme dans plusieurs capitales européennes. «Les religions, c'est de la merde. Charlie, c'est le droit de penser ça», lance à Paris Béatrice Cano, la cinquantaine, le dernier numéro de l'hebdomadaire à la main.





Les réactions ulcérées se sont multipliées dans le monde. Le secrétaire d'État John Kerry a assuré, en français, que «les Parisiens et tous les Français» avaient le soutien des Américains. Le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé un attentat «lâche et barbare», Angela Merkel le qualifiant d'«abominable».





Des milliers d'internautes ont exprimé leur émotion derrière le hashtag #jesuischarlie.






> Les journalistes du Québec consternés





Des mares de sang 





«Vers 11h30, deux hommes, armés de kalachnikov, ont fait irruption» au siège du journal dans l'Est parisien et «un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre», a décrit une source proche de l'enquête.





Un voisin a raconté à l'AFP avoir entendu, «à 11h30 pile, une trentaine de coups de feu pendant une dizaine de minutes».





A l'intérieur, un témoin travaillant en face des locaux de «Charlie» a décrit sur i-TELE «des corps à terre, des mares de sang».





Les assaillants ont ensuite pris la fuite en voiture, braqué un automobiliste et percuté un piéton.





Le mode opératoire des tueurs, calme, détermination et efficacité, semblent la marque d'hommes entraînés militairement, selon des sources policières.





La brigade criminelle de la PJ parisienne, la sous-direction antiterroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été chargées de l'enquête.





La France est militairement engagée sur plusieurs terrains contre des groupes militaires jihadistes, notamment dans la zone sahélo-saharienne. Des avions français participent aussi aux bombardements en Irak contre le groupe État islamique (EI).





Les services de sécurité français redoutent que des jihadistes partis en Syrie et en Irak, au nombre d'un millier déjà, commettent des attentats à leur retour en France.



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