Violence policière

Toute une bavure!

Tribune libre



Montréal. Une opération policière qui tourne mal met fin à la vie de Patrick Limoges et Mario Hamel.
J'avoue que je suis déçu. Une intervention bâclé qui prouve qu'au SPVM on manque d'imagination et de savoir faire ; à quand les stéroïdes pour décupler les forces de l'intelligence ? Mais on leur enseigne quoi à Nicolet ?
On aura beau crier, jurer, cracher, rien ne ramènera Mario Hamel et Patrick Limoges. Mais le drame aurait pu être évité. On n’a qu’à songer au fusil à fléchettes tranquillisantes muni d'un bon télescope pour la précision ; On le fait avec les éléphants et les rhinocéros pourquoi pas avec ceux qui sont en situation de crise paranoïaque ? En milieu urbain ce type d'intervention est tout à fait envisageable. Quand je pense que cela aurait pu sauver la vie à Patrick Limoge et à Mario Hamel la peine et la déception m'envahissent de tous côtés. Autant pour les familles des victimes que pour les forces de l'ordre. Ils n'avaient pas besoins de ça. En vérité, je ne vous le cacherai pas, j'ai même de la peine pour ceux qui ont tué involontairement un innocent en plus d'un itinérant gravement malade. J'imagine que ce n’est pas ce qu’ils désiraient. Leur intentions était de protéger le publique d’une éventuelle menace. Mais seul les résultats comptent et ils doivent s'en vouloir à en mourir en ce moment et pas à peu près, du moins j'ose le croire, l’espérer. La souffrance, la perte d'êtres chers voir la perte d'individus à qui l'on doit assistance c'est comme ça : peu importe où tu regardes, la douleur demeure à jamais.
J'imagine aussi la douleur de l'itinérant Mario Hamel qui dans son délire, sa souffrance, éventrait des sacs de poubelles à l'arme blanche. J'imagine aussi son refuse d'obtempérer, de lâcher son arme. J'imagine aussi la crainte des policiers qui on vu dans ce refus une menace pour la sécurité publique sans penser à la menace et au danger de la balle perdue. Une erreur professionnelle grave, inadmissible. J'imagine aussi dans le refus d’obtempérer de Mario Hamel l’acte de révolte voir l’appel à l'aide. Facile de dire d'un itinérant, un être complètement marginal et marginalisé qu'il est devenu fou sans raisons apparente. Facile aussi de le devenir quand tout autour de vous vous pousse à le devenir. La marginalité et l'errance voir le grand trou noir des rues de Montréal n'a rien de l'hôtel cinq étoiles.
Facile de dire que Mario Hamel a sauter un plomb subitement, comme ça, voir comme par enchantement! En réalité le phénomène est beaucoup plus complexe que cela. Il est plutôt sociétal. Je crois pour ma part que ce que Mario Hamel avait le plus besoin lorsque les policiers sont arrivés c'était qu'on éventre avec lui des poubelles. Et je m'en serais donné à cœur joie! J'en aurais éventré des sacs de poubelles pour lui montrer qu'il n'était pas seul dans sa souffrance. J'en aurais éventrés des milliers! Je les aurais tous éventrés ces sacs d'ordures ! Je les aurais mordus, manger, piétiner..
Parce qu'aujourd'hui il n'y aurait pas deux morts et deux millions de victimes, non!, aujourd'hui il aurait tout le monde en vie et l'histoire de cette intervention plutôt bizarre voir plus tragique que comique: l'histoire de policiers qui au lieu de tirer sur un être en détresse se sont mit à éventer des sacs de poubelles avec lui..

Bien à vous

Nicodème Camarda
10 juin 2011


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2011


    Merci messieurs pour vos bon mots. J'en prends bonne note. À l'adresse de monsieur Haché je dirais que l'image de policiers qui déchirent des sacs de poubelles avec un itinérant suggère une approche plus humaine. Une simple fléchette avec un calmant ou un somnifère aurait peut-être fait l'affaire, bien sur je dis peut-être. Je ne suis pas expert en intervention policière mais je me dis qu'avec de la bonne volonté tout est possible. On attrape bien des caribous en pleine course avec des canons qui projettent des filets. À ce sujet voici deux lien qui confirment que cela ce fait et que cette technologie peut-être adapté et amélioré. Merci à vous messieurs avec le sourire.
    http://armurerie.salcet.pagesperso-orange.fr/mutipropulseur%20essais%20lanceur%20de%20filet%20portable.htm
    http://www.teledart.com/english/blowpipe_syringe_for_guns.shtml

  • Marcel Haché Répondre

    11 juin 2011

    Pour avoir vécu bien longtemps à Mtl-Nord, avoir connu de braves types parmi les policiers du coin, y avoir travaillé moi-même dans des services sociaux, y avoir été mis en contact avec pas mal de « pas-reposants », je puis admettre que des policiers puissent se sentir menacés par plus nombreux qu’eux.
    J’ai aussi travaillé pour les mêmes services dans le quartier de l’accueil Bonneau. Ai été confronté, seul, sans arme, à des situations autrement plus difficiles que celles vécues par les 4 policiers auprès d’un itinérant en crise, qui déchire des sacs de vidanges sur la rue. Parce que les policiers étaient apparemment 4…. Croyez-moi, il n’était ni utile ni nécessaire de se mettre à déchirer des sacs de vidanges avec lui.
    S’ils étaient 4….N’importe lequel des policiers des années 50-60, avec une 9 ième année forte, aurait su quoi faire !
    Quant à moi, les 4 font mieux d’avoir une c…de bonne excuse.
    Mais s’ils sont sans excuse…les services de police devraient assumer leurs responsabilités aussi radicalement à leur encontre qu’ils le furent envers quelqu’un d’aussi vulnérable.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    10 juin 2011

    Mario Hamel avait le plus besoin lorsque les policiers sont arrivés c’était qu’on éventre avec lui des poubelles."
    Vous avez tout dit.
    Et lorsque l'on parle de souveraineté, nous parlons de cette capacité effective comme société de favoriser la révélation du meilleur qui habite l'humain.
    Ces personnes qui étinéraient, sont le symbole de notre notre propre iténérance comme société. Eux vois la leur. Nous ne ne voyons pas la nôtre.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    10 juin 2011

    J'ai pu lire des commentaires de lecteurs, au sujet de cet incident, dans l'édition d'hier du Journal de Québec.
    La question posée était: «croyez-vous que les policiers utilisent leurs armes trop souvent?». La réponse de l'un des «sondés»: «non, je trouve qu'ils devraient les utiliser plus souvent; monttrer que c'est eux, l'autorité» (sic)...
    Disons que s'il devait n'en tenir qu'à un tel sinistre imbécile, les policiers pourraient avoir la gachette très, très facile. Et que nous pourrions devenir fort nombreux, comme le pauvre passant innocent décédé, à nous trouver «au mauvais endroit, au mauvais moment»... Comme si nous ne pouvions plus circuler librement, de peur d'être abattus dans le cadre d'une opération policière avec laquelle nous n'avons strictement rien à voir!
    Les policiers ne «sont» pas l'autorité, pour paraphraser ce que disait le dit monsieur à tendance autoritariste; les policiers représentent l'autorité, et c'est cette même autorité, qui leur donne le droit de porter des armes. Des armes à feu, pour protéger leurs concitoyens, ou se défendre, le cas échéant. L'idée-même d'une démonstration de force, est exclue!
    Vous vous demandiez ce qu'on enseignait aux nouvelles recrues, monsieur Camarada. Eh bien, entre autres des techniques de combat au corps à corps, entre autres. Mais les policiers, plutôt que d'utiliser leur PR-24 de service (le fameux bâton-matraque inspiré du tonfa japonais), seront possiblement tentés de dégainer, pour ne pas avoir à s'approcher à une distance de coups, d'un individu maniant un couteau...
    Pour être franc, je ne suis pas totalement contre l'idée... tant et aussi longtemps qu'un passant parfaitement innocent, ne doive pas absorber l'impact d'une balle perdue, parce que les agents en question, ne sont peut-être pas de si bons tireurs que ça. Ou qu'il ne saisissent pas tout à fait, les conséquences possibles du fait de tirer dans une zone urbaine à forte densité de population.