Tout simplement indépendantiste

Réplique à Michel David

Pauline Marois - le couronnement

(Commentaire à l'[article de Michel David->7282], publié par Le Québécois du 19 juin 2007)
« D'ailleurs, même si les «purs et durs» ont toujours monopolisé les micros, la majorité silencieuse au sein du parti n'approuvait pas leur entêtement à vouloir tenir un référendum coûte que coûte.» - [Michel David->7282]
Monsieur David, où étiez-vous le matin où tous les micros ont été mobilisés par Marois, Turp, Charbonneau, Legault et consors afin de s'assurer de battre la proposition Parizeau-Laplante qui rejetait l'idée et la stratégie référendaire elle-même? Proposition battue dans une proportion d'environ 60/40 malgré tout le poids des ministres présents ce matin-là. Où étiez-vous quand, lors d'un conseil national tenu à Sherbrooke, Robert Laplante a eu droit à une ovation debout de la part de plus de 300 délégués après avoir présenté sa stratègie non-référendaire? Même que Jean-François Lisée qui le suivait au micro lui a dit candidement : «Robert, avec un accueil pareil, à ta place, je songerais sérieusement à me présenter à la course au leadership!»
Quand allez-vous cesser de dire que les «purs et durs» veulent à tout prix un référendum? Rien n'est plus faux. Si vous tenez absolument à continuer d'appeler «purs et durs» ceux qui souhaitent faire l'indépendance plutôt que d'en parler et d'en rêver depuis 40 ans, pourriez-vous, s'il-vous-plaît, au moins vous rendre compte que les «purs et durs» ne voulaient pas et ne veulent toujours pas d'un référendum et d'une stratégie référendaire. Que nous nous sommes retrouvés avec un «référendum le plus tôt possible» simplement parce que l'establishment du parti sentait la soupe chaude de la part des militants et qu'ils avaient une peur bleue(!) que la proposition Parizeau-Laplante se retrouve en plénière. Et dieu seul sait ce qui aurait pu arriver ce jour-là malgré la monopolisation quasiment totale et complète des micros par tout ce qu'il y aurait eu de ministres disponibles à ce moment-là.
Je ne milite plus au PQ parce que c'est devenu une secte avec ses dogmes et ses mantras répétés jusqu'à plus soif. Je ne milite plus au PQ parce que lors de tout conseil ou de tout congrès, ceux qui monopolisent les micros sont les ministres et les députés qui défendent l'orthodoxie. J'ai vécu la saison des idées avec sincérité et enthousiasme mais dès le congrès de circonscription, dans l'atelier qui devait discuter des moyens d'accession à la souveraineté et où nous étions une douzaine de personnes, je me suis vite retrouvé confronté à Jacques Léonard, ex-député du comté de Labelle et ex-ministre poids lourd du PQ, à Sylvain Pagé, député de Labelle, au président du Bloc de la circonscription à l'époque et à certains membres de l'exécutif de Labelle. Au congrès régional est venu s'ajouter François Legault et Richard Legendre. Ce sont eux qui ont proposé un «référendum le plus tôt possible», pas nous. Alors, si je suis votre raisonnement, ce sont eux les «purs et durs»?
Comme quelqu'un le faisait remarquer, les militants du PQ ont l'habitude de scander « On veut un pays » et non « On veut un référendum ». Mais les « flous et mous » ont toujours préféré jouer avec la notion de référendum...le plus tôt possible...le plus tard possible...avec ou sans assurance morale...avec ou sans conditions gagnantes. Pendant ce temps-là, ils espèrent reprendre le pouvoir provincial (et tout ce qui vient avec!) en souhaitant être là si jamais une autre situation style « Lac Meech » se pointait à l'horizon. On appelle ça attendre que l'adversaire trébuche dans ses lacets pour espérer gagner. D'ailleurs, l'expression « ça sent le pays » que j'ai maintes fois entendu dans la bouche de mon député chaque fois qu'il y a un petit sondage favorable s'apparente pour moi à l'expression « ça sent la Coupe! » utilisée chaque fois que la Sainte-Flanelle aligne deux victoires de suite! On connaît le résultat.
Si la nouvelle direction du PQ veut s'aligner un peu plus à droite et, comme cela a déjà été dit dernièrement « appuyer l'ADQ dans ses revendications autonomistes », il s'agira encore une fois d'une stratégie perdante basée sur l'attentisme et l'étapisme des dernières décennies. Alors le PQ restera la deuxième opposition pour un certain temps et finira par disparaître ou être coulé au profit d'un véritable parti indépendantiste. Triste réalité que les bonzes de ce parti et les chroniqueurs politiques refusent de voir par aveuglement ou par déni, je ne sais. Je ne suis pas un « pur et dur », Monsieur David. Je suis purement et simplement un indépendantiste convaicu et fier de l’être. Certains diraient un « maudit séparatiss».
Pierre Charbonneau
Simple militant

Mouvement pour une élection sur la souveraineté (MES)


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