Pauline est pressée

Pauline Marois - le couronnement



Le gouvernement Charest ne dépassera pas le printemps 2008. Nous devrons donc retourner voter dans un an.
Le couronnement de Pauline Marois à la direction du Parti québécois devrait en effet précipiter le calendrier électoral.
Mme Marois sera couronnée chef avant la Saint-Jean, de façon à être à la tête de son équipe parlementaire pour la rentrée d'automne à l'Assemblée nationale, à la mi-octobre.

Le Parti québécois détient la balance du pouvoir en Chambre, ce qui signifie que c'est lui qui fera tomber le gouvernement et qui décidera de la date des élections. Actuellement décapité et sans argent, il sera forcé d'appuyer le premier budget que présentera la ministre Monique Jérôme-Forget ou sinon de s'abstenir de voter pour ne pas renverser le gouvernement. Dans les deux cas, ce type d'aplatventrisme parlementaire est très néfaste pour la crédibilité. Il ne peut donc être question de répéter l'exercice à la suite d'un second budget, au printemps 2008.
Les libéraux connaissent donc leur heure de tombée maximale.
Jusqu'à ces derniers jours, le calendrier du Parti québécois était inconnu de tous. La direction du parti avait d'abord prévu qu'un congrès général ne serait convoqué qu'en 2009. André Boisclair aurait alors dû se soumettre à un vote de confiance des militants. Des membres ont ensuite exercé des pressions pour faire devancer ce congrès en 2008; puis André Boisclair a démissionné et les événements ont déboulé.
Pauline Marois sera sacrée chef dans quelques semaines et conséquemment, tout se précipitera pour le gouvernement libéral. Alors qu'il pouvait espérer tenir deux ans, sa durée de vie est écourtée de moitié.
Si cela ne change rien au niveau de ses finances (les libéraux nagent dans les millions) il en va autrement du leadership de Jean Charest. Depuis que ce dernier est à la tête du PLQ, ce parti s'est coupé progressivement des Québécois francophones. Les libéraux voudront-ils prendre le risque de lui confier une autre campagne électorale? Cela est fort improbable.
La direction du Parti libéral devra aussi apporter des changements à la tête de son organisation électorale et revoir ses stratégies de communications. De nombreux ratés ont été observés dans la seconde moitié de la dernière campagne: choix d'événements, itinéraire du chef, contribution des têtes d'affiche, etc. Sur le plan du contenu, les stratèges ont aussi commis des erreurs importantes: par exemple, la promesse de baisses d'impôt avec l'argent venu d'Ottawa pour atténuer le déséquilibre fiscal; la gué-guerre contre les autres partis sur des manquements possibles à la rectitude politique de la part d'obscurs candidats des autres partis. La population a vu dans ces dénonciations incessantes de l'enfantillage ou une forme d'arrogance. Pour le parti, en plus, ces opérations ont entraîné d'inutiles pertes de temps et d'énergies.
L'absence de vétérans organisateurs comme Pierre Bibeau, Ronald Poupart, de la directrice des communications en 2003, Marie-Claude Champoux, s'est fait sentir lourdement. Ceux-ci ont été intégrés à la machine gouvernementale depuis l'installation des libéraux au pouvoir et ils sont donc tenus de rester à l'écart des activités partisanes. Jean Charest a payé un prix inattendu pour son népotisme.
Le recrutement de candidats de calibre sera aussi plus difficile, dans ce nouveau contexte politique, à moins que surgisse un nouveau chef suscitant un engouement spectaculaire. Si un tel messie existe, il est cependant encore inconnu. Et le nombre de candidats à trouver est très élevé. Le PLQ n'occupe plus que 48 sièges sur 125 et il faut prévoir des retraites de la part de vétérans ou de députés qui ont été oubliés lors de la formation du conseil des ministres. Plus de 80 candidats, dont des grosses pointures, doivent être recrutées en quelques mois.
Mario Dumont a toutes les raisons d'être optimiste.


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