Il y a parfois des choses dont on prend un certain temps à prendre la mesure véritable. Ainsi, le 13 octobre dernier, je regardais à la télévision l’émission « Tout le monde en parle » lorsque Guy A Lepage a présenté Bernard Landry et André Pratte, venus évoquer le souvenir de Paul Desmarais, décédé quelques jours plus tôt.
D’abord surprise de les voir réunis pour cette occasion, je me suis rassurée tout de suite en me disant que si l’on pouvait être sûr qu’André Pratte venait chanter les louanges de ce grand prédateur qui avait été son patron, Bernard Landry était sûrement là pour présenter l’envers de la médaille.
La surprise allait reprendre le dessus dès la première question posée à Bernard Landry sur la nature des rapports qu’il entretenait avec Paul Desmarais. Les qualifiant d’excellents tout en soulignant le paradoxe apparent vu leur opposition sur la question de l’indépendance du Québec, il se lança alors dans un concert de louanges pour celui qu’il n’hésitait pas à qualifier de « grand homme ».
Les deux bras m’en sont tombés, et je n’en croyais pas mes oreilles ! Bernard Landry, cette figure indépendantiste si connue qui vantait le plus grand prédateur de ses richesses nationales que le Québec ait jamais connu.
Tout indépendantiste qui se respecte connaît bien les jeux d’influence et de coulisses de l’Empire Desmarais et Power Corporation pour mettre la main sur les richesses du Québec, l’affaiblir, et l’empêcher d’accéder à sa pleine indépendance politique et économique. Gesca, une filiale du groupe dont ils supportent le déficit pour des raisons essentiellement politiques, publie La Presse de Montréal, Le Soleil de Québec, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, la Tribune de Sherbrooke, La Voix de l’Est de Granby, Le Quotidien du Saguenay-Lac-St-Jean, Le Droit d’Ottawa et de l’Ouest du Québec. Ces journaux lui permettent de moduler l’opinion publique en lien avec Radio-Canada, et de promouvoir le fédéralisme.
Vigile a d’ailleurs publié nombre d’articles qui démontrent l’appartenance de l’Empire Desmarais à la catégorie des prédateurs et non à celle des bâtisseurs Qu’on pense aux tractations à la Caisse de Dépôt, à Hydro-Québec, à ses intérêts pétroliers, financiers, etc.
J’ai donc éprouvé un important malaise à entendre Bernard Landry dépeindre son ami Paul Desmarais sous les traits d’un grand humaniste. Et je trouve particulièrement étrange que cette entrevue soit passée sous le radar. Elle a en effet suscité très peu de commentaires.
Après la déconfiture récente du PQ aux dernières élections, avec le retour des libéraux au pouvoir, on voit déjà ce qui se prépare. On entend parler de situation financière dramatique du Québec, d’austérité, de privatisation d’Hydro-Québec et de la SAQ, et on se doute bien des intérêts qui s’agitent derrière le rideau.
Je me dois donc d’exprimer ce malaise une bonne fois pour toute, d’autant plus que Bernard Landry est de toutes les tribunes pour parler d’indépendance. Il jouit d’une certaine aura de ténor indépendantiste. Alors de deux choses l’une : ou Bernard Landry nage naïvement dans le déni, pour ne pas dire innocemment, ou bien il sait très bien ce qu’il fait. Aucune de ces réponses ne me rassure. En fait, elles me troublent profondément.
Le PQ serait-il miné de l'intérieur ?
Une chose est sûre. À l’heure des bilans, il faut s’interroger sur le rôle qu’ont joué certaines personnes, particulièrement celles qui ont été associées à l’ère Bouchard et qui traînent encore dans le décor. Le PQ a grandement besoin de sang neuf.
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21 commentaires
Michel Blondin Répondre
30 juin 2014Il nous faut garder cette fraicheur et cet idéal d’indépendance avec sérénité et rigueur. J’en conviens. Mais je regrette ce texte.
Il faut additionner tout ce qui s’additionne et soustraire que ceux qui se soustraient d’eux-mêmes. Soustraire! On n’arrêterait où madame!
Qui de nous, a une mesure pour confondre les fédéralistes. Jeu délicat, s’il en a. Mon expérience personnelle sur ce sujet, m’a demandé de l’humilité et de l’ouverture. Pas facile!
Pour y revenir, son discours, je l’ai vu et entendu en direct. Votre texte met en évidence la différence entre votre vision des façons de faire, de sa vision de la façon de faire, mais certainement pas ses convictions.
Vous inférez de peu, trop. Il est mal aisé de conclure si vite. Vous pouvez croire à sa mollesse, ce que je doute fort, mais pas à ses chemins.
Je comprends votre désir de perfectionniste, mais ce texte est d’un purisme exemplaire et un souhait de rigueur absolue. Ah la rhétorique!
Archives de Vigile Répondre
10 juin 2014Le P.Q. est-il miné de l’intérieur ? La question peut se poser mais certainement pas dans le cas de M. Bernard Landry. L’ancien premier ministre a toujours été un militant exemplaire pour la cause patriotique et indépendantiste et n’a jamais hésité à répondre favorablement à quiconque l’invitait pour parler d’indépendance.
Madame Julie Ducharme s’étonne du fait que M. Landry ait fait l’éloge de feu M. Paul Desmarais lors de l’émission de TLMP. Mais pour avoir écouté cette émission, il m’est apparu normal que M. Landry rende hommage à un homme qui a marqué son époque même s’ils ne partageaient pas les mêmes convictions politiques en regard de l’indépendance du Québec. Car il existe une loi non-écrite, dans la vie, voulant que devant la mort, on s’écline… Il ne doit pas exister de traces de partisanerie.
Et que M. Landry ait invité chez lui un homme d’influence tel que M. Desmarais nous indique que M. Landry, en tant que chef de la nation québécoise, a été un premier ministre pour tout le monde. Et cela on doit en être fier. Car les intérêts supérieurs du Québec imposent au chef de l'État un comportement qui va au-delà de la simple appartenance à un parti politique.
Benoît Roy
Laurent Desbois Répondre
10 juin 2014Moi, c’est simple! C’est un pays que je veux!!!!
Mes adversaires, ce sont les fédéralistes orangistes (Libéral, Conservateur ou NDP et leurs alliés stratégiques) et j’en ai les mains pleines!!!
Julie Ducharme Répondre
3 juin 2014À monsieur Pierre Cloutier qui, non content que son commentaire d'insultes n'ait pas été transcrit ici, s'est ouvert un compte twitter spécialement pour me retrouver et m'invectiver à tout vent:
La remise en question des certitudes du moment est une activité saine et même souhaitable en démocratie. Par contre, les attaques personnelles et agressives sont le lot de démagogues qui n'ont aucun argument à proposer pour faire avancer la discussion.
Julie Ducharme Répondre
3 juin 2014Mme Sylvie Cloutier,
vous avez droit à votre opinion, mais évoquer l'excuse du montage vidéo ou de la citation hors contexte ne change ici absolument rien à ce que je décrie.
Bernard Landry a fait l'éloge de Paul Desmarais point. Déclarer à la télé devant 2 millions de Québécois que Paul Desmarais est un grand humaniste n'est pas anodin. Montage ou pas, ça dit ce que ça dit!!!!
En tant qu'indépendantiste, cela m'a profondément choquée et je suis loin d'être la seule. Il est tout à fait légitime et démocratique de poser des questions sur un événement aussi incongru que troublant. C'est ce que j'ai fait, tout simplement.
Quant ''au sang de mes alliés'', comme vous dites, je crois comme vous qu'il doit être préservé. Et la meilleure défense, c'est de questionner pour faire tomber les masques...
J'ai énormément de respect pour ceux qui ont fait avancer le Québec. Je ne me réclame pas du PQ nécessairement, je suis indépendantiste avant tout. Comme tous les 8 millions de Québécois, je mérite un pays autant que vous.
Archives de Vigile Répondre
2 juin 2014Je m'inscrit en faux sur le blâme que vous servez à Mr Landry, basé sur la rediffusion en montage des moments de TLMP.
Et aussi sur le blâme que Mr Le Hir sert à Mr P.Cloutier pcq' il est un ami de Mr Landry.
L'opinion d'un ami est peut-être plus éclairante que celle des auditeurs d'une reprise hachurée'
Vous dites "Le PQ a grandement besoin de sang neuf."
Comment voudriez-vs que des nouveaux se présentent (ce que vs appelez du SANG neuf) Est-ce le sang de vos alliés que vous avez le gout de faire couler.
Demandez-vs si vs êtes une véritable alliées vous-mêmes du PQ.
Lorsque l'on a pas de respect pour ceux qui ont donné temps et énergie pour l’avancement supérieur du Québec... est-ce qu'on mérite un pays???
Archives de Vigile Répondre
2 juin 2014Merci à Danièle Fortin pour le blogue référé.
Je ne le connaissait pas, mais l'histoire raconté par Raynald Rouleau est proche de ce que Louis Lapointe m'a raconté lors de la réunion pour commémorer Bernard Frappier.
Je doute que Pierre Laporte soit un héros, mais l'Histoire se doit d'être fouillée et revue.
Archives de Vigile Répondre
1 juin 2014Nous en saurons plus sur l'histoire du Parti Québécois et de ses dirigeants à l'ambiguïté proverbiale si jamais les pages concernant le Québec (qui douterait qu'il n'y en a pas !) sont éventuellement rendues publiques par Glen Greenwald à partir du fonds Snowden de plus d'un million de pages. En attendant, on devra se contenter d'indices et de recoupements pour comprendre un peu, à moins que d'autres donneurs d'alertes se manifestent. Notons incidemment que des plus de 2000 pages de rapport de la GRC sur René Lévesque, seules 20-25 % de celles-ci ont été rendues publiques à ce jour. Voir à ce sujet les articles de Pierre Cloutier sur Vigile en 2007.
Danièle Fortin Répondre
1 juin 2014@Francis Déry, vous n'êtes pas le seul à questionner le véritable rôle du Parti québécois. Et pour certains ça ne daterait pas que depuis l'arrivée de Lucien Bouchard comme chef du parti mais bien depuis sa création :
http://filsdufeu.wordpress.com/2014/06/01/un-nouveau-regard-sur-la-bataille-constitutionnelle-canadienne/
Le Parti québécois comme soupape de sécurité ?
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Archives de Vigile Répondre
31 mai 2014«Ce qu’il faut s’interroger est sur les liens entre les politiciens et les gens d’affaires puissants plutôt que l’amitié entre un fédéraliste et un souverainiste.» -- JC Michaud.
En clair, c'est la séparation de l'affairisme et de la politique qu'il faut viser.
«Le PQ serait-il miné de l’intérieur ?» --Julie Ducharme
Faut-il vous répondre ?
Tellement miné qu'il faudrait plutôt parler d'opposition contrôlée.
Comme le camp d'Emmanuel Goldstein dans "1984".
J'ai trouvé tellement idiot que Landry déclenche des élections pour le 14 avril 2003, alors que les étudiants universitaires ne pouvaient militer faute de temps, à cause des examens finaux. Encore plus bête fut Pauline Marois de répéter la même erreur. Puis j'ai appris que Bernard Landry fit parti du club de Bilderberg. Ce sont les amis de Paul Desmarais, le séïde de David Rockefeller, qui rejoignent ce club digne des Protocoles de Sion.
Alors, perdre bêtement des élections en avril, c'est sans doute une technique de relève gouvernementale pour qu'une équipe Desmarais succède à une autre équipe Desmarais en plaçant une pancarte "Nouvelle Administration" dans la vitrine.
Si l'entrisme de Power Corporation est si fort, faut-il s'étonner de l'élection d'André Boisclair pour succéder à Bernard Landry ? Staline disait qu'en démocratie, ce sont les compteurs de votes qui décident du gouvernement. La montée miraculeuse d'André Boisclair puait le montage médiatique. Je n'arrivais pas à percevoir un charisme en lui. Encore moins d'envergure intellectuelle requise pour la position.
Lucien Bouchard -Bernard Landry - André Boisclair - Pauline Marois.
Faut-il s'étonner que l'indépendance stagne ?
Je rappelle que Maxime Bernier était un conseiller de Landry.
Il serait maintenant un fédéraliste qui croit que le Québec deviendra indépendant un jour, selon Julie Couillard.
L'indépendance se fera, mais quand le club Bilderberg la trouvera opportune. Est-ce que nous auront maintenu une identité nationale assez forte pour la mériter ?
Archives de Vigile Répondre
31 mai 2014@ m. Sauvé,
Êtes-vous surpris?
L'élite n'a pas d'autres convictions que l'argent et le pouvoir.
L'État, c'est eux, strictement eux, vous et moi n'en faisons pas partie.
Si votre monsieur croit à la démocratie, c'est qu'il sait que cette "démocratie" perpétue à coup sûr le statu quo social, politique et économique.
Cela explique pourquoi, pour ma part, je suis abstentionniste depuis l'élection de septembre 2012, la première élection où j'ai décidé de ne plus me déplacer pour aller voter.
Je me sens désormais incapable d'endosser par mon vote ce statu quo qui brise des vies en condamnant nombre de Québécois à la précarité, que ce soit à cause du chômage, du travail à temps partiel, de l'aide sociale à 600$ par mois etc...
Croyez que le présent contexte social m'attriste énormément et que ce n'est pas de gaieté de coeur que je suis abstentionniste. Vivre dans une véritable démocratie dans laquelle tous sans exception peuvent vivre décemment et heureux serait mon souhait le plus cher.
Mais force est d'admettre que ce n'est pas le cas en 2014.
Stéphane Sauvé Répondre
31 mai 2014J'ai rencontré un ancien Premier ministre du Québec hier lors de sa remise de son Doctorat honorifique.
A ma question, "Êtes vous encore indépendantiste", il me répondit: " Non. C'est une idée qui a été mal désservie".
A cette réponse, je lui demanda: "Est-ce à croire que l'idée d'aimer doit être abandonnée lorsque nous la servons mal?"
Il hésita quelques secondes, et me répondit en balbutiant "Je crois davantage à la Démocratie qu'à l'indépendance". ...La politique c'est de gagner".
______
Je vous relate cette expérience pour signifier à vous tous, que la plupart des politiciens professionnels sont devenus des opportunistes pour mieux se positionner dans leur carrière et sur le plan financier.
Le Québec est un petit monde. Desmarais a bien servi ses amis, a bien influencé ses opposants et surtout est parvenu à s'allier les indépendantistes mous comme Bouchard, Johnson, Bachand, Legault...et probablement Marois...
Jean-Claude Michaud Répondre
31 mai 2014Bernard Landry est un des plus militants et ardents défenseurs de la souveraineté du Québec. Qu'il était ami de Paul Desmarais sénior m'a surpris mais étant donné que Lucien Bouchard était ami de Desmarais et que Bernard Landry était le fidèle second de Lucien Bouchard, il me semble probable que Bouchard est rapproché Desmarais de Landry.
Bernard Landry est à la fois souverainiste et partisan du libre-échange et du confédéralisme. Cela ne fait pas de lui un fédéraliste à la solde d'Ottawa. Il ne faudrait pas tomber dans la chasse aux sorcières que certains commentateurs font ici sur Vigile en dénigrant des alliés du mouvements souverainistes ou nationalistes.
Ce qu'il faut s'interroger est sur les liens entre les politiciens et les gens d'affaires puissants plutôt que l'amitié entre un fédéraliste et un souverainiste.
Bonne journée!
@ Richard Le Hir Répondre
31 mai 2014Réponse de Vigile @ Me Pierre Cloutier
La politique éditoriale de Vigile en ce qui a trait à la Tribune libre apparaît en toutes lettres au sommet de la page :
« Vigile ouvre ses pages à tous ceux que le combat pour l’indépendance mobilise. Vigile respecte et encourage la liberté d’expression et accueille les différences qui ne compromettent pas l’avenir de la nation. Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs textes. »
1. Madame Ducharme est une militante indépendantiste reconnue qui siège à ce titre au CA se la Société des Amis de Vigile.
2. Madame Ducharme exerce sa liberté d'expression.
3. Sa différence d'opinion avec la vôtre ne compromet pas l'avenir de la nation.
4. Madame Ducharme assume l'entière responsabilité du contenu de son texte.
Vos liens d'amitié avec Bernard Landry vous égarent, pour honorables qu'ils soient.
Richard Le Hir, rédacteur en chef de Vigile
Archives de Vigile Répondre
31 mai 2014Bernard Landry est un de ceux et celles qui ont piétinés Jacques Parizeau quand celui-ci a fait sa célèbre déclaration sur le vote ethnique et l'argent sale du fédéral le soir du dernier référendum , déclaration plus que véridique tant qu'a moi . Landry profita de l'occasion pour culpabiliser Parizeau dès le lendemain du référendum dans l'espoir de prendre la place de celui-ci comme chef du parti .
Bernard Landry et son idole Lucien Bouchard ont été parmi les plus frileux concernant la date de la tenue du référendum de 95 quelques mois avant la tenue de celui-ci . Jacques Parizeau déclara plus tard que Lulu Bouchard et ses disciples auraient préférés une entente de renouvellement du fédéraliste plutôt que l'autonomie complète du Québec .
Bernard Landry et Lulu Bouchard ont une personnalité narcissique assez remarquable et semblable , celle du petit bourgeois arriviste .
Pierre Cloutier Répondre
30 mai 2014Attaque mesquine et gratuite indigne de Vigile.
Pierre Cloutier
Jean-Pierre Bélisle Répondre
30 mai 2014De ce que je lis de vous, je constate qu'il y a effectivement des choses dont vous n'avez pas encore pris la mesure véritable. Le "jeu démocratique" par exemple, dans lequel les acteurs politiques partagent le même code de conduite et ne sont le plus souvent des ennemis véritables que dans le ring, pour la galerie ou la littérature.
Seuls les héros politiques issus de notre imagiaire peuvent nous décevoir ou nous scandaliser.
Archives de Vigile Répondre
30 mai 2014Que le Québec soit débarrassé de ce faux souverainiste, vulgaire arriviste, grand ami à vie de Brutus Diplodocus. Il est enfin dénoncé pour ce qu'il est !!! BRAVO !!! et mordez-vous les doigts ceux et celles qui ont refusé de voir ce qui était évident !!!
Gaëtan Lavoie Répondre
30 mai 2014Bernard Landry a toujours été animé par deux sentiments, l’envie et l’ambition, qui se nourrissaient l’une l’autre, et ce depuis ses études de droit à l’Université de Montréal jusqu’à son pitoyable mandat de premier ministre du Québec, en passant par ses études d’économie en France et son séjour dans les Forces armées canadiennes. Sa suffisance que je découvris d'abord lorsqu’il fut mon président de l’AGEUM en 1962-63 n’a d’égale que la culture qu’il se prête et qu’il étend comme de la confiture, ainsi que le manque de jugement dont il a fait montre à maintes reprises dans ses diverses fonctions. Toutefois, si j’en juge par les témoignages de ses étudiants, je veux bien lui reconnaître des qualités de pédagogue. Malgré ses prétentions d’émule de Jacques Parizeau, il n’est jamais arrivé à la cheville de ce dernier en qualité de professeur, de ministre des Finances ou de premier ministre. Son aplatventrisme devant les dirigeants des communautés juives est tout aussi risible que son obséquiosité envers les barons de l’économie. C’est le genre de souverainiste souverain qu’a rejeté la population du Québec en avril dernier. Quand cessera-t-il de pontifier sur les tribunes en se présentant comme le parangon de la connaissance économique, un modèle de trilinguisme et le champion de la social-démocratie qu'il est si peu?
Archives de Vigile Répondre
30 mai 2014Madame Ducharme, M. Landry a profité de la tribune offert pour paraître bon joueur. Les dissensions entre les deux protagonistes sont fréquentes. N'oublions pas que M. Landry a déjà été chroniqueur à La Presse. Il expliquait en 2008, qu'il quittait La Presse pour aller rejoindre les chroniqueurs du Journal de Montréal, au sein même d'une chronique dans le quotidien La Presse. Pourquoi? Parce que Paul Desmarais avait instauré un régime d'éditorialistes pro-fédéraliste.
Il est de très mauvaise augure de profiter de la mort de quelqu'un pour aller danser sur sa tombe...
Par contre, c'est un « oui » catégorique. M. Landry s'est adouci avec les années. Il passe aujourd'hui pour un souverainiste modéré. Il met souvent son grain de sel dans chaque politique du Parti Québécois. Il est probablement payé pour le faire. Par qui?
Archives de Vigile Répondre
30 mai 2014On ne peut comprendre ce que vous décriez qu'en citant l'humaniste anglais du 16e siècle Thomas More qui nous a bien illustré dans son ouvrage classique "L'Utopie" qu'un État, comme le comprennent les élites nantis, ne comprend qu'eux-mêmes et que les autres ne comptent que dans la mesure où ils leur sont utiles:
"Partout où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l'argent, là on ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale, à moins que vous n'estimiez parfaitement heureux l'État où la fortune publique se trouve la proie d'une poignée d'individus insatiables de puissance, tandis que la masse est dévorée par la misère."
"Quand je reconsidère ou que j'observe les États aujourd'hui florissants, je n'y vois, Dieu me pardonne, qu'une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couvert de gérer l'État. Il n'est pas de moyen, pas de machination qu'ils n'inventent pour conserver d'abord et mettre en sûreté ce qu'ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible. Dès que les riches ont une fois décidé de faire adopter ces pratiques par l'État - qui comprend les pauvres aussi bien qu'eux-mêmes - elles prennent du coup force de loi. Ces hommes détestables, avec leur insatiable avidité, se sont partagé ce qui devait suffire à tous ;"
Étrange que cela ait été écrit il y a 500 ans par l'un des plus grands hommes qu'ait donné l'Angleterre au monde et qu'on en ait si peu tenu compte.