Ainsi, selon la vision de M. Mulcair, chef du NPD, la souveraineté du Québec serait nuisible à la classe moyenne. On ne sait pas pour les plus pauvres ou pour les plus riches, mais la classe moyenne, elle, souffrirait… M. Mulcair nous propose-t-il quelque chose de nouveau en proférant les mêmes menaces que toute une classe politique canadienne a utilisées avant lui, et depuis de si nombreuses générations ?
Il ajoute : sous un gouvernement fédéral du NPD, le Québec retrouverait une « place respectueuse » au sein du Canada, basant ici son affirmation sur une vision asymétrique du fédéralisme, accordant une sorte de statut particulier pour le Québec. Comme bien des Québécois et des Québécoises, j’aimerais bien y croire à ce nouveau fédéralisme refondé sur l’égalité de nos peuples. Mais comment peut-on encore y croire ?
Je suis lié depuis de nombreuses années au mouvement des chômeurs, celui qui défend au jour le jour le droit à des prestations de chômage pour des travailleurs et des travailleuses qui ont perdu leur emploi et qui sont spoliés de ce droit. Celui qui dénonce les exactions commises contre ce programme social de la part de tous les gouvernements qui se sont succédé à Ottawa depuis 25 ans. Celui qui a mené toutes les batailles contre le vol des surplus de la caisse, levé des coalitions les plus larges possible incluant de nombreux partis politiques de la scène fédérale. Nous avons marché vers Ottawa, mais les routes sont demeurées bloquées, les portes fermées.
Pire. En 2011, le Conseil national des chômeurs et chômeuses élabore le projet de rapatrier au Québec ce pouvoir afin de mettre en place notre propre régime d’assurance-chômage. Un programme beaucoup plus à même de respecter et protéger les travailleurs et les travailleuses du Québec, se retrouvant bon an mal an en situation de chômage. Le tiers de la main-d’oeuvre travaille avec un statut temporaire d’emploi ou à temps partiel. L’industrie saisonnière module l’économie de plusieurs de nos régions. Nous avons besoin d’un régime de protection économique pour faire face au chômage, en mesure de jouer le rôle social et économique pour lequel cette mission existe.
Il n’est pas digne de confiance
Que s’est-il passé alors ? Nous sommes devenus personae non gratae au NPD, des ennemis. Certains d’entre eux ont été envoyés au front pour nous faire peur : le Québec ne pourrait pas soutenir son propre régime d’assurance-chômage, il serait déficitaire d’un milliard de dollars. M. Mulcair répétant à satiété ces inepties. Démontrant, du coup, la nature de la place « respectueuse » qu’il est disposé à faire au Québec, dans un Canada sous sa gouverne. La nature de l’asymétrie… On pourrait parler du pétrole aussi, de l’asymétrie de ses pipelines.
C’est prodigieux la peur. La peur a toujours été utilisée contre les peuples aspirant à la liberté, à l’autonomie, à l’autodétermination. Ici, comme ailleurs.
M. Mulcair a beaucoup été libéral dans sa vie et, tout comme un ancien gros fumeur, il entretient un rapport amour-haine avec le tabac, mais parfois l’envie est plus forte. C’est comme ça qu’il nous annonçait l’année dernière, en progressiste, avoir voté pour le Parti libéral du Québec, celui des Philippe Couillard, Martin Coiteux et autres Dr Barrette qui cherchent à déconstruire le modèle de société que nous avons édifié au cours des quelque cinquante dernières années, à la sueur de notre front, et au prix de combien d’efforts. Modèle québécois, social-démocrate, qui fait l’envie de nombreuses sociétés à travers le monde. Un modèle que logiquement le NPD et son chef devraient défendre.
Thomas Mulcair n’est pas digne de confiance. Ce sentiment qui m’anime est même plus fort que celui du chat échaudé qui craint l’eau froide. Je suis du front du refus. Et je refuse cette classe politique.
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