Thierry Vandal ment aux journalistes en juin 2010 et encore aujourd’hui.

Réfection en cachette de Gentilly-2 !

Tribune libre

Pendant la présente campagne électorale au Québec, l’ambiguité entretenue au sujet de l’avenir «incertain» de Gentilly-2 par le PM Charest ne s’explique que par un esprit électoraliste et par une malhonnêteté qui pourrait se retourner contre lui très bientôt.
Le PM Charest affirme qu’il a un préjugé favorable en faveur de la réfection de Gentilly-2 et le Parti québécois annonce clairement qu’il procédera au déclassement-démantèlement de Gentilly-2 s’il est porté au pouvoir le 4 septembre 2012.
Cette ambiguité est aussi alimentée par la haute direction d’Hydro-Québec Production qui est directement la responsable de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Des dizaines d’employés de cette Division savent qu’on cache des choses à la population.
J’apprenais par hasard d’une citoyenne de la région de Bécancour qu’un membre de sa famille travaillait en ce moment «en cachette» à la réfection de Gentilly-2. Combien de travailleurs sont-ils mobilisés en ce moment à différents travaux de réfection de Gentilly-2 ? La réponse à cette question est gardée secrète par Hydro-Québec.
Cette information donnée sous le sceau de la confidence que nous ne pouvons pas vérifier nommément est tout-à-fait possible. Thierry Vandal lui-même a menti en réponse à un journaliste tel que rapporté dans Le Devoir du 4 juin 2010 lorsqu’il a dit, je cite: « La réfection n’est pas commencée, on est tout juste dans la partie contrats. »
Malheureusement, le journaliste n’a pas pu confronter le PDG d’Hydro-Québec avec ce qui a été écrit et divulgué en mars 2010 dans le Rapport annuel 2009 à la page 53.
À la même époque, environ trois mois avant le 4 juin 2010, nous lisons dans le Rapport annuel 2009 divulgué en mars 2010 et signé par le même Thierry Vandal, page 53, que la « majeure partie de 644 millions $ ... » a servi à des travaux reliés à la réfection de Gentilly-2. La majeure partie de 644 M$ est bien un montant minimum de 322 millions $ pour la seule année 2009.
Comment concilier ce montant minimum de 322 millions $ en 2009 avec la réponse de Thierry VANDAL, je cite: « on est tout juste dans la partie contrats. » ?
Le 7 juin 2010, Richard LeHir écrit sur vigile.net l’article intitulé « Les deux grosses pattes dans l’assiette au beurre. » Nous lisons en surtitre « SNC-LAVALIN, Hydro-Québec et la filière nucléaire » et en sous-titre: « Un «deal» pourri pour le Québec et les Québécois. »
Monsieur Le Hir pose le diagnostique suivant dans ce dossier, je cite: « Pour le Québec et Hydro-Québec, il est donc très clair que la production d’énergie nucléaire n’a aucun sens. Alors que fait donc Hydro-Québec dans la production d’énergie nucléaire ? Si sa présence dans ce secteur ne sert ni les intérêts du Québec ni les siens, se pourrait-il qu’elle serve d’autres intérêts ? Lesquels ? Et comment se ferait-il alors que des fonds publics (deux milliards, c’est pas d’la tarte !) soient affectés au service d’intérêts privés ? »
Puisque l’exploitation de Gentilly-2 est déficitaire en moyenne de 25 M$ par année pour les années 2009, 2010 et 2011 que nous avons vérifiées avec les chiffres officiels d’Hydro-Québec et puisque la production nette de moins de 3,5 TWh (térawattheures) par année de ce réacteur Candu6 représente moins de 2,0 % des besoins annuels d’Hydro-Québec, Richard Le Hir a raison d’écrire, je cite: « il est donc très clair que la production d’énergie nucléaire n’a aucun sens. Alors que fait donc Hydro-Québec dans la production d’énergie nucléaire ? »
Des centaines d’emplois seront requis pour procéder au déclassement-démantèlement de Gentilly-2 et des centaines d’emplois seront requis pour monitoriser, encadrer et intervenir dans tout le domaine du nucléaire sur le territoire du Québec. En cas de déversement sauvage de matières radioactives, de transport de telles matières, des équipes compétentes, déjà formées à Gentilly-2, devront être prêtes à intervenir pour protéger le public contre les méfaits produits par la radioactivité. Enfin, ces travailleurs qu’on dit compétents pourront et devront sortir de leur centrale pour servir l’ensemble des Québécois. Enfin, ils auront une source de fierté rattachée à leur travail plutôt que de se cacher comme ils le font actuellement.
François A. Lachapelle, retraité et actionnaire minoritaire d’Hydro-Québec.
Montréal, Qc 28 août 2012.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 août 2012

    Bravo monsieur Lachapelle pour cette sortie publique! Excellent article qui ramasse le dossier et grossit avec force détails la massue justifiant de défoncer la porte de la caverne d’Ali-Baba*.
    Comment une société d’État peut-elle être réduite à un individu directo-dictateur qui par son nom même résume l’offense faite au peuple québécois sur sa propriété en un seul qualificatif : Vandalisée!

    J’espère que madame Marois est à l’écoute, car pour pallier à ses déficits argumentaires des dernières semaines contre ses adversaires, le vôtre présente du solide.
    La future Première ministre potentielle s’ajuste, il me semble, depuis les deux derniers jours, enfin! c’est bon signe.
    Les stratèges péquistes se lèvent-ils de leur assise passive sur un cheval de Troie ?
    La question à poser à madame Marois par rapport à Hydro-Québec et ses magouilles criminelles avec le privé, qu’il s’agisse du nucléaire, d’Anticosti, des compteurs dits « intelligents » ou des ristournes du Plan Nord, c’est : allez-vous annuler la confidentialité dont cette société, dite encore PUBLIQUE OFFICIELLEMENT, se sert pour tout et pour… ses tizamis (qui eux savent exclusivement tout!), afin de nous interdire l’accès aux ententes et contrats, et tout ce qui se déroule effectivement à l’interne de cette entreprise de méprises à répétition?
    Quand Hydro-Québec utilise le prétexte de la compétition marchande pour « secrèter », c’est de l’abus de pouvoir : c’est le privé mis faussement en compétition opportuniste avec lui-même, des intrus bulleurs économiques dans l’appareil d’État, le détournant de sa mission éthique première : les sociétés publiques sont en « redevances » vis-à-vis du peuple prioritairement!
    * « Hydro-Québec, c’est la porte d’entrée de la caverne d’Ali-Baba des Québécois, là où sont cachés tous leurs trésors, et c’est pourquoi elle suscite toutes les convoitises. Il serait temps que les Québécois s’intéressent au moins autant à Hydro-Québec que ne le font ceux qui veulent les déposséder. » cf. Le chat sort de la CAQ, article de Richard Le Hir.