Tensions dans Outremont autour des bus scolaires: «c’est de l’antisémitisme pur»

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Le gens se taisent par peur d'être taxés d'antisémites

Les problèmes engendrés dans Outremont par les bus scolaires de la communauté hassidique sont réels, jugent des habitants du quartier qui estiment toutefois que le port du carré jaune en signe de protestation était une erreur.


« Moi, je suis pour que l’on change le carré jaune pour autre chose si cela peut dédramatiser le débat », affirme l’une des résidentes de cet arrondissement montréalais ayant affiché ce symbole lors du conseil municipal de lundi dernier, en signe de protestation contre les problèmes de trafic que causeraient les bus scolaires de la communauté hassidique.


Cette habitante d’Outremont, qui tient à garder l’anonymat tant le climat est tendu, explique que ce symbole a été choisi maladroitement en référence à la couleur des bus et en aucun cas pour rappeler l’étoile de David que devaient porter les juifs sous le régime nazi, comme l’ont interprété de nombreuses personnes.


« C’est de la bullshit, répond le porte-parole de la Coalition d’organisations hassidiques d’Outremont, Alex Werzberger. Ces gens-là savaient très bien ce qu’ils faisaient et c’est de l’antisémitisme pur. »


M. Werzberger pense que le ralentissement du trafic qu’occasionneraient les bus scolaires des hassidiques n’est qu’un prétexte utilisé pour cibler sa communauté et refuser d’ouvrir un débat sur cette question.



Circulation


Les problèmes causés par ces véhicules sont pourtant bien réels, à en croire plusieurs résidents d’Outremont interrogés par Le Journal, qui ont tous tenu à garder l’anonymat pour ne pas être accusés de xénophobie.


« Ils ont des bus pour chacune des cinq ou six écoles du quartier et, en plus, des bus différents pour les filles et les garçons, explique un habitant de l’avenue Ducharme. Cela fait que souvent on voit trois grands bus à moitié vides se suivre dans la même rue et la bloquer. »


Couper le débat


Une résidente de l’avenue Querbes, qui se dit incommodée par le bruit et l’odeur d’essence, déplore que contrairement aux bus des écoles publiques, ceux de la communauté hassidique ne ramassent pas les élèves au coin de rue, mais s’arrêtent à chaque porte.


« Ils peuvent faire 5 ou 6 arrêts dans la même rue. S’ils sont plusieurs, vous pouvez rester pogné un bon quart d’heure », explique-t-elle.


Parmi les résidents interrogés par le Journal, plusieurs jugent que l’accusation d’antisémitisme est une manière pour la communauté hassidique de couper court au débat, sans traiter le problème.


« C’est difficile parce que personne ne veut être traité de raciste, alors les gens se taisent », explique une résidente.


TROIS SOLUTIONS DE RÉSIDENTS



  • Prendre les élèves au coin des rues et non à chaque porte

  • Utiliser un bus pour plusieurs écoles

  • Utiliser des bus moins bruyants et polluants