Stephen Harper dans une pub contre Keystone XL

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L'opposition américaine au pipeline Keystone XL prend de l'ampleur et de la visibilité

Stephen Harper effectuera une apparition-surprise sur la scène internationale mardi soir - bien qu'il s'en serait probablement bien passé.
Le premier ministre jouera le rôle du méchant dans une publicité contre l'oléoduc Keystone XL qui sera diffusée avant et après le discours sur l'État de l'Union du président américain Barack Obama.
> Voir la pub sur le blogue de Richard Hétu
La publicité vise à donner la parole aux éléments les plus «libéraux» de la base politique de M. Obama pour que le président rejette le projet. Elle sera diffusée pour les téléspectateurs majoritairement de gauche du réseau MSNBC avant et après le discours présidentiel.
On peut apercevoir M. Harper au début et à la fin de la publicité, alors qu'il serre la main de l'ex-premier ministre chinois Wen Jianbao.
Par cette publicité, l'organisme NextGen Climate Group veut plaider que cet oléoduc favorisera les entreprises chinoises qui ont largement investi dans les sables bitumineux, plutôt que de venir en aide aux consommateurs américains moyens. Le narrateur de la publicité parle d'un oléoduc représentant un «direct au coeur du Midwest américain», alors que les deux dirigeants se serrent la main.
«Les Chinois comptent sur les Américains pour approuver l'oléoduc de TransCanada afin d'expédier du pétrole à travers les États-Unis vers des pays étrangers comme le leur. Keystone XL est une mauvaise affaire pour les États-Unis. Dites simplement non au projet.»
La publicité est payée par le NextGen Climate Group, dirigé par Tom Steyer, un important contributeur du président et un ennemi avoué des sables bitumineux.
Le Bureau du premier ministre Harper a répété lundi le message véhiculé par une importante campagne publicitaire en cours un peu partout à Washington, soit que le Canada est un «ami» et un «voisin», et que ses sables bitumineux sont un avantage pour la sécurité américaine.
«Le projet Keystone XL créera des milliers d'emplois et de la croissance économique pour les gens des deux côtés de la frontière», a assuré le porte-parole Jason MacDonald.
«Le projet est dans l'intérêt de nos deux pays, ce qui est un aspect ayant même été mentionné par le département d'État américain. Susciter la peur n'est dans l'intérêt de personne; nous aimerions plutôt laisser les avantages du projet pour les Canadiens et les Américains parler d'eux-mêmes.»
La publicité sera diffusée alors qu'on attend la décision - essentielle - du département d'État à propos du projet, qui pourrait être rendue publique d'ici quelques jours. Le président rendrait alors son avis peu de temps après.
Aucune indication n'a été donnée par la Maison-Blanche quant à la possibilité que M. Obama aborde l'épineux dossier lors de son discours mardi soir.
Alors que le président fait l'objet de pression de ses partisans à gauche de l'échiquier politique, ses adversaires campés à droite ont utilisé cette affaire pour l'attaquer sans relâche. Il serait surprenant que les républicains n'évoquent pas Keystone XL dans leur réplique au discours, puisqu'ils y font référence dans pratiquement tous les débats sur les questions économiques, comme la preuve par excellence de l'attitude «anti-emplois» et pro-réglementation de l'administration Obama.
Le président et ses conseillers ont plutôt laissé entendre qu'ils parleraient en 2014 d'inégalité des revenus, en cette année d'élections de mi-mandat qui déterminera si les démocrates reprendront ou non le contrôle du Congrès jusqu'à la fin du second mandat de M. Obama.
Le président semble vouloir faire pression en faveur d'une hausse du salaire minimum et l'offre de cours préscolaires pour tous les enfants de quatre ans. Et si le Congrès ne se montre pas coopératif, il entend utiliser son veto présidentiel pour en forcer l'adoption.


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