Soutien à Djemila Benhabib

En tant que Québécois, de confession musulmane, j’en appelle aux Trifluviens pour qu’il fasse de Djemila Benhabib une élue et elle saura le leur rendre au centuple.

Tribune libre 2012


Le propos qui suit se veut un soutien à Djemila Benhabib et un appel aux
Trifluviens pour lui faire confiance.
J’annonce que je suis, comme elle, d’origine algérienne, musulman et anti
intégriste/islamiste. En Algérie j’étais journaliste. Je suis au Québec
depuis plus de dix ans et comme des milliers d’autres immigrants algériens,
la porte de l’exil s’est ouverte pour me permettre de fuir la violence
islamiste.
En venant sur cette terre d’accueil, je le dis et le redis, ma venue était
motivée par la nécessaire distance que je devais mettre entre moi et les
intégristes et à mon souci de m’intégrer. Ils m’ont malheureusement
devancé, soi-disant parce qu’ils étaient menacés. Par qui ? Je ne sais pas.
Pourtant, Ils sont membres du gouvernement algérien depuis 1995.
Pour en revenir à Djemila Benhabib, les qualités de cette femme sont
fortement et justement appréciables parce que l’intelligentsia québécoise
la reconnait comme une valeur sûre du Québec authentique. Elle a aussi
cette capacité de résistance, cette lucidité, cette pertinence que seules
les femmes algériennes ‘’belles et rebelles’’, militantes engagées pour la
promotion et la défense des valeurs universelles possèdent. Juste pour cela
j’en suis fier.
Je sais qu'elle est attachée aux principes régissant l'égalité des droits
entre les hommes et les femmes, à la langue française sans qu'elle ne fasse
fie de l'ouverture envers les autres langues et les autres cultures, mieux
encore elle veut pour les immigrants une vraie et réelle intégration à la
société d'accueil.
C’est une femme qui sait parler des dossiers qu’elle prend en charge et
n’en déplaise à ses détracteurs islamistes et non pas aux musulmans
pratiquants ou non, et heureusement, fort nombreux, elle sait faire la
différence entre les deux.
Ses interventions, ses écrits, ses deux livres font bien la distinction
entre l’Islam politique et l’Islam en tant religion du juste milieu.
Bien entendu, il y a ceux qui lui font un procès pour manque de compétences
et de connaissances des attentes des Trifluviens. Il y a aussi ceux,
quelques-uns heureusement, qui voudraient prendre à témoins les québécois
qu’elle se confinera aux seuls problématiques des accommodements
raisonnables. Ils sont déjà à l'œuvre, sur la toile virtuelle et ils sont
virulents, appelant tous les islamistes à lui faire barrage comme si leurs
voix pouvaient suffire à l’écarter.
Ils se montrent sous le couvert d’intellectuels soufflant le chaud et le
froid mais ils ont tous le même label : Ils sont islamistes, tapis à
l'ombre de la démocratie, attendant leur heure pour la tasser elle et ses
semblables, en marge de la société et la réduire à une femme soumise comme
toutes celles qui ont adhéré à leur diktat.
Non seulement Djemila ne baissera pas les bras mais elle a le soutien de
toutes celles et ceux qui ont goûté à l’intolérance de l’Islam politique.
En tant que femme d’exception et brillante, Djemila Benhabib, par son
honnêteté intellectuelle, son intégrité, sa connaissance et son
discernement, saura faire la différence.
Elle a aussi cette belle capacité d’apprendre vite et elle saura mettre de
l'avant tous ses autres apprentissages pour réussir à atteindre les
objectifs du plan de match qui sera le sien.
En tant que Québécois, de confession musulmane, j’en appelle aux
Trifluviens pour qu’il fasse de Djemila Benhabib une élue et elle saura le
leur rendre au centuple.
Wahid Mokhtar
_ Ancien journaliste algérien
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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2012

    écho d'un journal d'Algérie :
    canada
    Des Algériens à l’assaut du parlement québécois
    Par : YAHIA ARKAT

    Ils sont candidats, ils militent dans des partis politiques aux projets diamétralement opposés, des Algériens s’impliquent dans la vie politique dans ses trois compartiments, fédéral, provincial et municipal. À la faveur des élections législatives prévues le 4 septembre, les partis politiques provinciaux sont entrés en campagne électorale depuis le 1er août. Un scrutin qui s’annonce serré, selon des sondages. Même s’ils ne sont pas nombreux, des Algériens sont adoubés par des formations politiques parties à l’assaut de l’Assemblée nationale. Pour l’heure, pas moins de trois candidats sont en lice. Il s’agit de Farida Chemmakh qui défendra les couleurs du Parti libéral du Québec (PLQ), au pouvoir depuis neuf ans, Djamila Benhabib et Rachid Bandou qui, eux, sont candidats du Parti québécois (PQ), une formation souverainiste. Déjà en prise avec la députée fédérale d’origine algérienne du Nouveau parti démocratique (NPD), Djaouida Sellah, qui l’a licenciée de son poste d’adjointe de circonscription, Farida Chemmakh aura fort à faire face à son adversaire du PQ, en l’occurrence le poids lourd Bernard Drainville, dans la circonscription de Marie-Victorin, dans la rive sud de Montréal. Fonctionnaire dans l’administration fédérale à l’Outaouais, Djamila Benhabib, auteur de deux pamphlets, Ma vie à contre Coran et Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, est candidate péquiste dans la circonscription de Trois-Rivières. Sa candidature soulève sur la Toile un début de polémique. Si certains trouvent son engagement anti-islamiste un peu intéressé, cependant d’autres se désolent de ne pas donner leur voix à la candidate péquiste, même s’ils sont animés de sympathie péquiste. Activiste du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Rachid Bandou tentera d’arracher la circonscription d’Acadie à la ministre libérale de la Culture. Ce qui n’est pas une mince affaire, sachant que la circonscription est un fief libéral. Si ces trois Algéro-Canadiens vont essayer de se faire élire le 4 septembre, afin de siéger à l’Assemblée nationale du Québec, trois députés d’origine algérienne siègent à la Chambre des communes à Ottawa. Tarik Brahmi, Djaouida Sellah et Sadia Groguhé sont élus en mai 2011 sur les listes du NPD du défunt Jack Layton. C’était le temps de la vague orange qui avait déferlé sur le Québec, plaçant les néo-démocrates comme Opposition officielle au parti conservateur du Premier ministre canadien Stéphane Harper.
    Y. A.

    http://www.liberte-algerie.com/actualite/des-algeriens-a-l-assaut-du-parlement-quebecois-canada-183308