Sortir gagnant de la crise

Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne



Pauline Marois, chef du Parti québécois. (Photo PC)


La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a présenté jeudi les mesures économiques de son parti pour atténuer les impacts de l'éventuelle crise économique.
«Les finances publiques laissées par les libéraux sont dans un état déplorable. Le gouvernement tente maladroitement de cacher un déficit engendré par ses mauvais choix et il est plus que temps d'entreprendre de grands travaux de rénovation de notre économie : on ne répare pas le toit de sa maison quand la tempête a commencé, a illustré Pauline Marois. C'est pourquoi il faut revenir au déficit zéro, appuyer la formation de la main-d'oeuvre, soutenir la consommation et stimuler la création d'emplois en appuyant notamment la petite entreprise.»
Le déficit de 2,3 milliards de dollars sur deux ans laissé par les libéraux limite cependant la capacité d'action d'un prochain gouvernement du Parti québécois qui se voit dans l'obligation de préconiser des mesures à la fois efficaces et peu coûteuses. En outre, il faut cibler tant la population en général que les entreprises.
Des mesures pour la population
Afin d'aider les travailleurs qui perdront leur emploi, d'appuyer les familles dans la gestion de leur budget et de soutenir la confiance des consommateurs, un gouvernement du Parti québécois mettra donc en place les mesures suivantes :
- Bonification des programmes de formation de la main-d'oeuvre
Le Parti québécois s'engage à offrir à tous les travailleurs qui ont perdu leur emploi un soutien au revenu accru leur permettant de participer à des programmes de formation qui visent à réintégrer le marché du travail. Emploi-Québec aura le mandat de permettre un démarrage plus rapide de la formation pour les travailleurs sans emploi en réduisant le nombre d'inscriptions requis pour les formations. Aussi, le Parti québécois propose de former des comités d'aide au reclassement même lorsque les licenciements collectifs touchent moins de 50 employés. Cette mesure sera mise en oeuvre pour la durée de la crise et elle ne sera appliquée que pour les mesures d'Emploi-Québec. Pour les entreprises qui licencient moins de 50 employés, Emploi-Québec assumera le coût de la mesure.
- Application d'un crédit d'impôt non remboursable au contribuable
Pour une durée ponctuelle de deux ans, le Parti québécois propose d'accorder aux ménages de la classe moyenne, dont les revenus globaux ne dépassent pas 150 000$, un crédit d'impôt non remboursable équivalent à 20 % des premiers 5000$ d'intérêts annuels payables sur une hypothèque d'une résidence principale. En contrepartie, pour ceux ou celles qui auront choisi de profiter de cette mesure, le crédit d'impôt reçu devra être remboursé lors de la vente de la résidence à partir du gain en capital réalisé.
- Remise d'une aide ponctuelle aux bénéficiaires du crédit d'impôt pour la TVQ
Afin de stimuler la consommation, de rehausser la confiance des consommateurs et de soutenir les familles à plus faible revenu, le Parti québécois procèdera à un versement exceptionnel de 200$ aux prestataires du crédit d'impôt pour la TVQ.
- Report de deux ans de la conversion d'un REER en FEER
Afin d'amenuiser l'effet néfaste de la crise boursière sur les personnes âgées qui, de par la loi, doivent convertir leur REER ou leur RPA en rente imposable à compter de leur 71e anniversaire, un gouvernement du Parti québécois reportera cette obligation à l'âge de 73 ans. Cette mesure est ponctuelle pour une période de deux ans. Ainsi, plus de 100 000 personnes pourront éviter de liquider des actifs financiers au moment où ils sont dévalués.
Des mesures pour la PME et la grande entreprise
«Le ralentissement économique majeur auquel nous devons nous préparer affectera les entreprises québécoises qui feront face, dans certains cas, à des problèmes de financement», a rappelé François Legault.
Un gouvernement du Parti québécois bonifiera donc le programme de garantie de prêt pour les entreprises et particulièrement les PME. Investissement Québec et la SODEC accorderont, chacun dans leurs champs d'activité, une aide aux besoins de fonds de roulement des entreprises en garantissant les prêts auprès d'une institution financière.
De plus, considérant la turbulence dans les marchés financiers et les conséquences négatives qu'elle entraîne sur la capitalisation des grandes entreprises québécoises, fleurons de notre économie, un gouvernement du Parti Québécois mettra en place deux mesures temporaires :
1. La création d'un Fonds d'investissement stratégique qui donnera à la Caisse de dépôt et de placement du Québec le mandat de mettre en place un fonds d'investissement pour les entreprises québécoises qu'elle gèrera selon les règles de bonne gestion. Il aura une durée de sept ans. La participation du fonds sera limitée à 25% dans une même entreprise. Le fonds sera alimenté à même les fonds de la Caisse ou, au besoin, par une contribution spéciale du gouvernement du Québec qui capitalisera ainsi certains passifs comptables.
2. La modification du plafond d'investissement des Fonds fiscalisés (Fonds de solidarité des travailleurs du Québec, Fondaction et Capital régional et coopératif Desjardins). Le plafond d'investissement admissible des Fonds fiscalisés sera relevé de façon à leur permettre d'investir dans des entreprises québécoises qui possèdent une capitalisation maximale de 1 milliard de dollars. Cette mesure exceptionnelle sera pour une durée maximale de cinq ans.
Dynamiser l'économie québécoise pour faire face à la crise
«L'ensemble de ces mesures d'urgence tient compte de tous les acteurs de l'économie québécoise et aura pour effet de se parer contre une crise économique éventuelle, a souligné Pauline Marois. Plutôt que de s'intéresser aux moyens d'augmenter son nombre de sièges à l'Assemblée nationale, Jean Charest devrait jouer son rôle et assumer du leadership plutôt que de faire de la petite politique et de jouer à la cachette avec ses déficits. Le Parti québécois propose des mesures réalistes et ciblées pour éviter la récession et réduire les effets de la crise si elle nous gagne. Dans le contexte actuel, plusieurs mesures font consensus et auraient pu faire l'objet d'une entente. Le prétexte utilisé par M. Charest pour déclencher une élection n'était donc pas fondé et c'est à lui d'en répondre. Mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons fini d'attendre après lui. De notre côté, nous nous engageons à l'action. C'est pour nous la seule façon de faire un Québec plus fort, plus prospère, un Québec gagnant.»


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