L'arrestation de l'ex-ministre Nathalie Normandeau et les carences du budget Leitao pour relancer l'économie réduisent l'avance des libéraux de Philippe Couillard.
En position de tête depuis des mois, le Parti libéral du Québec perd des plumes et se retrouve à 33 % dans les intentions de vote, révèle un sondage Léger/Le Journal-Le Devoir.
Cette légère baisse profite à la fois aux péquistes et aux caquistes. Les troupes de Pierre Karl Péladeau gagnent un point par rapport au mois dernier (30 %), tout comme la Coalition avenir Québec, qui gonfle ses appuis à 22 %. Québec solidaire reste stable à 10 %.
Les libéraux glissent également chez les francophones, ce qui fait dire au sondeur Jean-Marc Léger que si des élections générales avaient lieu aujourd'hui, les Québécois éliraient un gouvernement minoritaire. Bien malin qui pourrait toutefois prédire la couleur de ce gouvernement.
La CAQ en tête à Québec
Toujours en tête à Montréal, le parti de Philippe Couillard perd son avance dans la région de Québec au profit de la CAQ.
Le mois dernier, le PLQ caracolait en première place au royaume de Régis Labeaume avec 43 % d'appuis. Les libéraux baissent à 25 %, devancés par les caquistes (35 %). «C'est tout un revirement, c'est majeur» pour les troupes de François Legault, qui récupèrent un terreau jadis fertile, analyse M. Léger.
Frappes de l’UPAC
Selon lui, le coup de filet de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) de la semaine dernière n'est pas étranger à la baisse du gouvernement libéral, qui n'a pas séduit non plus les électeurs avec son dernier budget. Près de la moitié des gens sondés sont insatisfaits du plan budgétaire.
Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a dédié la majorité de ses surplus au remboursement de la dette. Ce n'est pas le choix privilégié par les Québécois, qui souhaitent plutôt que cet argent serve à baisser les taxes et les impôts et à réinvestir dans les services publics.
Plus confiance à un vendeur de voitures qu’aux politiciens
Persuadés que la corruption gangrène la classe politique, les Québécois s'attendent à d'autres arrestations imminentes après celle de l'ex-ministre libérale Nathalie Normandeau.
Près des trois quarts des gens croient qu'il s'agit d'un phénomène répandu et que le cas de l'ancienne vice-première ministre, qui a été accusée de fraude et de corruption, n'est pas isolé. C'est ce que révèle un sondage Léger/Le Journal-Le Devoir réalisé les 21 et 22 mars.
La confiance des Québécois envers les politiciens est à son plus bas, que ce soit sur la scène municipale, provinciale ou fédérale. «On fait plus confiance à un vendeur d'autos usagées qu'à un politicien», constate le sondeur Jean-Marc Léger.
Cynisme
La frappe de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) la semaine dernière a contribué à augmenter le cynisme de la population.
La Commission sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction n'a pas rassuré les Québécois. Une majorité de gens sondés (61 %) est convaincue que la corruption n'a pas été freinée, malgré le travail de la juge France Charbonneau et de son équipe.
Commandites
M. Léger rappelle que le scandale des commandites avait terni l'image des politiciens pour une longue période et qu'il faudra du temps pour que les hommes et les femmes politiques redorent leur blason auprès de la population.
Les citoyens sont également sceptiques quant à l'indépendance entre le politique et le judiciaire.
Près d'une personne sur trois estime que les limiers de l'UPAC n'ont pas la latitude nécessaire pour enquêter sur des politiciens corrompus.
Le sondage
Si des élections PROVINCIALES avaient lieu aujourd’hui, pour quel parti auriez-vous l’intention de voter? Serait-ce pour...?
Photomontage
Le jeudi 17 mars dernier, le gouvernement du Québec a déposé son budget. À quel point êtes-vous satisfait ou insatisfait du budget déposé?
- 31 % Totalement satisfait
- 47 % Totalement insatisfait
- 23 % Ne sait pas/Ne veut pas répondre
Si vous pensez aux politiciens en général, à quel point leur faites-vous confiance ou non?
- 79 % Pas ou peu confiance
- 18 % Confiance
- 3 % Ne sait pas/Ne veut pas répondre
Croyez-vous qu’il y a plus de corruption en politique fédérale, provinciale ou municipale?
- 63 % Autant à tous les niveaux
- 13 % Politique provinciale
- 13 % Politique municipale
- 5 % Politique fédérale
- 0 % Il n’y a pas de corruption
Vous attendez-vous à ce que d’autres politiciens soient arrêtés pour fraude et corruption dans un avenir rapproché?
- 78 % Oui
- 16 % Ne sait pas/Ne veut pas répondre
- 5 % Non
Est-ce que tous les politiciens, la majorité des politiciens, une minorité de politiciens ou seulement quelques politiciens sont corrompus?
- 46 % Une minorité de politiciens
- 31 % La majorité des politiciens
- 14 % Seulement quelques politiciens
- 3 % Tous les politiciens
- 0 % Aucun politicien
MÉTHODOLOGIE
La présente étude a été réalisée par l'entremise d’un sondage internet auprès de 1007 Québécois ayant le droit de vote au Québec, le 21 et le 22 mars 2016 dans toutes les régions de la province. √ Pondération et marge d’erreur √ Les données finales du sondage ont été pondérées à l’aide des données du recensement de 2011 selon l’âge, le sexe, la langue maternelle, la région et le niveau de scolarité de façon à garantir un échantillon représentatif de la population. √ Aux fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 1007 répondants aurait une marge d’erreur de +/- 3,1 %, et ce, dans 19 cas sur 20.
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