QUÉBEC - Le Parti québécois de Pauline Marois peut maintenant espérer remporter une majorité de sièges aux prochaines élections grâce à la débandade des libéraux dans les intentions de vote et à un appui fort de la charte de la laïcité chez les francophones.
Le coup de sonde de Léger, effectué pour l'Agence QMI, montre que pour la première fois depuis son élection en septembre 2012, le gouvernement Marois obtient un appui suffisant dans les intentions de vote pour obtenir une majorité parlementaire.
Le Parti québécois obtient 36 % des intentions de vote après répartition. Chez les francophones, cet appui augmente à 43 %.
«Mathématiquement, c'est une petite majorité pour le PQ. La dernière fois que ça s'est produit, c'était avant les élections», explique Christian Bourque, vice-président de la firme de sondage Léger.
Pour les libéraux, c'est la débandade. Le PLQ a perdu quatre points depuis décembre. Il obtient désormais 33 % des intentions de vote. Chez les francophones, le PLQ n'obtient plus que 25 % d'appui.
«IL EST OÙ, PHILIPPE COUILLARD?»
La cote de popularité du chef libéral va de pair avec celle de son parti : la tendance est à la baisse subite. À la question «qui ferait le meilleur premier ministre du Québec», M. Couillard obtient 20 % d'appui, une chute de cinq points depuis novembre.
«Plusieurs se demandent il est où Philippe Couillard depuis un mois. Il est où depuis l'affaire Houda-Pépin? Il est où depuis sa victoire dans une élection partielle? Bien la réponse c'est qu'il est deuxième», lance M. Bourque.
Quant à Pauline Marois, elle trône en première place avec 27 % des appuis. «C'est une différence significative», dit Christian Bourque. «C'est un vide qui a un peu trop duré pour les libéraux.»
SATISFACTION À LA HAUSSE
Tous les indicateurs sont bons pour Pauline Marois. Le taux de satisfaction de son gouvernement a augmenté de cinq points de pourcentage depuis décembre : un bond de 33 % à 38 %.
Pour François Legault, la situation est moins rose. L'appui à la Coalition avenir Québec tombe à 17 %, une perte de deux points depuis décembre. Pour Québec solidaire, les intentions de vote restent stables à 8 %.
L'INTERDICTION DES SIGNES RELIGIEUX DE PLUS EN PLUS POPULAIRE
L'appui à la charte de la laïcité ne se dément pas. L'interdiction du port de signes religieux ostentatoires pour les employés de l'État obtient maintenant le soutien de 60 % des Québécois.
Jugée controversée par plusieurs, la mesure phare de la charte est appuyée par 69 % des francophones. L'interdiction des signes religieux est moins populaire chez les anglophones et les allophones, mais obtient tout de même 26 % de leurs appuis.
En septembre, au tout début du débat lancé par le ministre Bernard Drainville, l'interdiction recevait l'appui de 51 % des Québécois et 58 % des francophones.
La charte de la laïcité obtient quant à elle un appui de 48 % de la population. En septembre, cet appui était de 43 %.
«L'EFFET CHARTE»
«L'effet charte se fait sentir dans les intentions de vote», explique par ailleurs Christian Bourque, vice-président de la firme de sondage Léger. À l'extérieur des régions métropolitaines de Montréal et de Québec, le PQ obtient maintenant un appui solide de 44 % dans les intentions de vote.
Rappelons que seul le Parti québécois est en faveur de l'interdiction pure et simple du port de signes religieux ostentatoires chez les employés de l'État. Pour la Coalition avenir Québec et Québec solidaire, qui s'y opposent, la situation est plus critique. Près de 60 % des électeurs du parti de François Legault y sont favorables. La moitié des électeurs du parti de Françoise David se rangent aussi derrière cette idée. Près de 40 % des électeurs libéraux y sont d'ailleurs favorables.
«Si les élections se font sur l'enjeu de la charte, certains pourraient voter pour le PQ», ajoute M. Bourque.
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