Solidarité?

Tribune libre

Solidarité?
Quand j’ai lu le texte de Benoît Renaud, le secrétaire général du Parti Solidaire, la tristesse est descendue sur mon âme de patriote. Il m’a semblé que ce parti qui volait haut dans le ciel des beaux principes venait de déchoir pour une raison d’intérêt personnel. J’entendais la plainte du nouvel arrivant sur un rivage étranger qui pleurait parce que rien n’avait été préparé pour le recevoir selon sa différence. Une complainte qui me rappelait le navigateur grec du passé qui s’attendait à ce que tous les barbares parlent la langue grecque, celle de la seule culture acceptable.
Et pourtant, celui qui se scandalisait n’était pas l’arrivant qui tenait à réformer les naturels du pays, mais un de ces derniers. Quelqu’un qui voyait dans la cité ouverte une porte sur le monde, un évaporé prêt à sacrifier les valeurs acquises par les siens pour faire plaisir à la mode. Il plaidait la douleur de l’émigrant qui devait accepter des moeurs nouvelles en abordant un pays d’accueil. Il parlait de droit et de principes universaux contre les habitudes de l’endroit comme si dans ces dernières n’étaient pas acceptables. Il négligeait la contre partie de la sauvegarde nécessaire des valeurs en place. On aurait dit un discours de rhéteur engagé pour des avantages de carrière.
Cependant, le secrétaire général du Parti PS a oublié qu’il était facile de voir que son jupon dépassait et que derrière ses effets oratoires on entendait une autre voix. Il est triste, en effet, de voir une noble cause se perdre parce qu’elle n’a pas su jauger les valeurs du plus grand nombre C’est une faute impardonnable, à Athènes, à Rome comme au Québec. L’identité est le lien qui unit un groupe et ce lien a des signes qui permettent de le reconnaître ici comme ailleurs. La solidarité a parfois de bien drôles de faiblesses.


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