SIDA: corridor ouvert vers le crime contre l'humanité.

La vie et la morale, le plaisir, l’emploi et l’argent du condom

Tribune libre

Il y a 20 ans, un journaliste d'investigation s'est fait crucifié par la Société royale scientifique basée à Londres,pour avoir voulu révéler l'origine TRÈS PROBABLE du Sida: soit le laboratoire militaire américain (courses d'arme biologique) ou l'industrie pharmaceutique américaine (Vaccin contre la poliomyélite). Si jamais il était objectivement prouvé que le sida est sortie des laboratoires belgo-américains, chacun comprend quel genre de tribune ou plutôt de tribunal il nous faudrait pour faire justice et prévenir. C'est pour cela que l'on n'ira pas loin avec les «fabulations de Cooper».
Cette semaine, les médias nous rapportent à grands pinceaux la condamnation d'un sidéen, Aziga, pour crime de «délinquance sexuelle de sidéen». Le jugement suggère un régime de chasteté pour les sidéens, du mins ceux qui ne savent pas contenir leur mal en eux. Peut-on rappeler à chanceuses personnes encore «saines» de se garder d'être folles, dépendantes du sex shop, d'assumer la responsabilité de s'éloigner ou se protéger du fléau?

Il y a peu, beaucoup de tribuns étaient d’attaque contre une interdiction présumée du condom 9, par le Pape. A ce que je sache, il n’aurait pas été question de bannir le préservatif. Ceux qui veulent en faire la publicité font malhonnêtement une lecture superficielle et partielle, qui cache bien l’esprit d’une lutte contre la morale et la religion, paradoxalement au nom du bien être individuel et collectif.
En Afrique comme ici d’ailleurs, il y a des foyers du Sida notamment des quartiers de prostitution et des lieux de la débauche. Soyons honnêtes et reconnaissons que ce ne sont pas des modèles inspirants pour la société, pas non plus pour les politiciens dignes de notre respect. Je sais et j'en conviens qu'il ne serait pas du tout réaliste de dire aux prostitués de s'abstenir, de se convertir, ni logique de les y contraindre. Il ne serait pas non plus facile de fermer les usines ou de recycler les emplois Dieu sait combien nombreux que supporte le condom, de la fabrication à la mise en consommation.
Hélas, le condom n’est pas qu’un préservatif ! Mais il demeure incontestablement incontournable. En effet, à défaut de pouvoir enrayer un fléau d’alcool au volant, ce serait inconcevable et irresponsable de ne pas appuyer l’offre de service de Nez rouge. Le problème du condom, c'est surtout la culture que son culte favorise qui veuille faire du plaisir charnel un besoin sacré non régulable, non gérable, et qui laisse une brèche grande ouverte aux ravages et à la prolifération du sida.
En 1982/1983, je lisais ceci dans le journal Diapason des étudiants de l'UNR (Université nationale du Rwanda): «Vendredi après midi un étudiant Zeru alias le Vénérable s'est fait livrer douze douzaines de condoms. Lundi tôt matin il se pointa furieux chez le marchand, pour lui notifier qu'un paquet ne comptait que 11 pièces. Pas grave, je t'en donne une autre douzaine, lui offrit le marchand. Je n'en ai plus besoin comprenez-vous, votre mauvais comptage m'a gâché un week-end, et qui sait la vie!» Je m'en souviens comme si c'était l'un de ces jours-ci, les étudiants vénéraient la prostitution et se croyaient exemptés de l'autodiscipline, par les grâces du condom. Eux ne se faisaient pas prier pour s'en servir, comme contraceptif ou préservatif.
Dix ans plus tard, Zeru s’était éteint emporté par le sida. Aujourd’hui, aucun de ses promotionnels n’a survécu. Et pire, ce sont plusieurs promotions entières des facultés des sciences naturelles qui y sont passées, des gens qui flirtaient allégrement avec le condom. Tout ancien de l’UNR durant ces années connaît cette tragique histoire. Je m’estime chanceux d'avoir été des groupes ou facultés dont les autres riaient à toutes occasions parce que disciplinés et pas enclins au vagabondage sexuel.
Le problème du préservatif n’est pas donc que d’ordre moral. Le préservatif n'est pas efficace, n'est-ce pas? Nous constatons tous qu’il n'est pas efficace, qu'il faut entrevoir d'autres solutions, efficaces ou complémentaires en vue d’éliminer le fléau et le spectre du désastre qu’il fait planer au dessus des populations dépourvues des moyens essentiels de contrôle de leur destin. Dans un autre cas comparable, je vois d’ici tout le monde ou presque à l'unisson, favorable à la lutte contre le tabagisme, n'en déplaise aux fumeurs, sans que cela puisse mettre du feu à la poudrière des adeptes du filtre de cigarette ou des mordus de la charte des droits et libertés. Pourquoi serait-il stupide d'imaginer une thérapie contre le vagabondage sexuel comme stratégie de première ligne de la guerre contre le sida?
En Afrique comme ici, sont plus nombreux les gens aptes à saisir la mesure du danger, à s'auto discipliner et ne pas s'encombrer de préservatifs. Si la discipline a su préserver également, sinon plus de vies que ne l'auraient permis les condoms, reconnaissons-le et donnons-lui une place conséquente au sein de notre batterie anti-sida. Parler de discipline, d'autodiscipline, de faire attention au risque et refuser de vendre l'illusion de protection ou de promouvoir une culture vagabonde ne devrait pas choquer. Ceux qui montent aux barricades contre cet éveil de conscience, carburent de paresse spirituelle (sens de solutions faciles et non exigeantes), ou alors y vont-ils par intérêts autres qu’humanistes. Ces barricadeurs éloquents pour parler du préservatif, sont brillamment absents lorsque les américains (entre autres) font des tests de médicaments sur des humains au Cameroun, en Tanzanie, en Uganda, ... tests pourtant interdits chez eux.
Qu’on le veuille ou pas, il y a grand besoin et un vent de retour à l’éthique, aux bonnes moeurs et à la compassion, qui soufflent sur le monde indépendamment des inspirations religieuses. Que l’on soit clerc ou laïc, croyant ou athée, religieux ou anti-religieux, on ne peut être lucide et vouloir faire la guerre du sida uniquement ou principalement avec les condoms, la générosité et l’argent.

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François Munyabagisha79 articles

  • 53 851

Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2009

    Le condom a sauvé un nombre incalculable de vies et du même coup empêché un aussi grand nombre de grossesses pas toujours désirées. quelle est l'origine du SIDA? Les laboratoires pharmaceutiques, souvent criminels, l'ont sans doute concocté. Les ministères de la défenses ont pu aussi avoir mis la main à la pâte de ce tueur de masse. Même si vous voulez tomber dans l'angélisme de la continence, soyez réalistes; ici même au Québec et en fait partout dans le monde le clergé faisait voeu de chasteté. À part le fait d'une homosexualité de près de 80%, combien d'enfants ont subi les assauts de ces représentants de Dieu?...et vous voilez que les peuples africains, faits, tout comme nous de chair, d'os et de désirs normaux se privent, deviennent chastes? Au lieu de s'en prendre aux habitudes sezxuelles des gens ce serait peut-être aussi intéressant de voir comment les pharmaceutiques d'ici, par je ne sais quelle combine, ont réussi à vacciner de force des millions de personnes en Afrique et regardez ensuite les statistiques du SIDA. Les vaccins, en prévenant certaines maladies, ont la mauvaise habitude de réduire considérablement les protections aux maladies naturelles chez l'humain. Faites le lien entre kes deux et vous verrez l'étroite relation entre les vaccinations et le SIDA.
    Ivan Parent

  • Gaëtan Dostie Répondre

    14 avril 2009

    Le condom, tout incontournable qu'il soit pour ne pas s'exposer à de nombreuses maladies transmises sexuellement, et qu'il favorise la multiplication de relations sexuelles sur un portion de jeunes, n'implique en rien qu'il en serait autrement sans son existence.
    Si autour de vous tant de gens ont été contaminés par ce virus, c'est peut-être qu'elles n'avaient pas toujours une provision suffisante de condoms entre autre.
    Quant aux propos de ce pape, il découle de son ignorance ou de son obscurantisme crasse. Il ajoute à l'ignominie, rien pour la compassion.
    Mon conjoint est mort du sida en 1992 sans que je ne sois jamais contaminé. L'abstinence est une solution utopique et le condom protège quand même quoi que vous en pensiez.
    Je suis d'avis, comme vous, que le sida est né de laboratoire belgo-américain...
    Et que la responsabilité de compagnies pharmaceutiques est incommensurable.
    Mais comme l'écrit Milan Kundera: «Rien n'est pardonné, tout est oublié». Qui ne s'en lavera pas les mains!