Si les Nordiques DU Québec jouaient en français au Stade O, dans la cour du CH?

Appel à l'épargne et l'investissement public comme pour les Packers de Green Bay

Tribune libre

Les Québécois amateurs de hockey professionnel en français se feront respecter uniquement quand leurs leaders useront du même langage, celui de l'argent et du retour sur l'investissement, qui guide au quotidien tous ces dirigeants d'équipes sportives hautement profitables comme ceux à la tête du Canadien de Montréal que sont les Molson, BCE, la Société d'investissement Woodbrige de la famille Thompson sur Bay Street à Toronto et le Fonds de solidarité des travailleurs de la FTQ!
En fait, comme une vulgaire bière « tablette », l'appel actuel au boycottage des produits Molson risque inéluctablement de tomber à plat et de manquer totalement de vigueur, sans trop de saveurs. Ces conglomérats sont si diversifiés (Bell Media, CTV, Global, RDS, RDI étant toutes des filiales de la seule BCE) que nous sommes loin, très loin, de cette époque et ces années '80 où le Québec se divisait en deux marques de bières : O'Keefe (pour les amateurs des Nordiques) et Molson (pour ceux des Canadiens). Cette « vieille bataille » entre brasseurs s'est lentement transformée depuis en une « guerre larvée » dans le seul but de contrôler toujours plus de parts de marchés dans cette hyper compétitive industrie de la téléphonie sans fil et ses centaines d'applications et contenus Internet payants.
La seule avenue sérieuse pour limiter ces cupides gens d'affaires qui carburent aux seules lois du libre marché dans un monde interdépendant oubliant souvent des défis sociaux ahurissants telle la santé est de jouer leur jeu et surtout, de jouer dans la même cour.
Voilà pourquoi je suggère que le Gouvernement du Québec lance un appel à l'épargne et à l'investissement public afin de créer un « Plan Sud » pouvant prendre la forme d'une demande officielle pour une seconde franchise de la la Ligue nationale de hockey (LNH) au Québec, « Les Nordiques DU Québec » qui évoluerait en alternance tant dans l'actuel Colisée Pepsi de la Capitale nationale que ce Stade olympique de Montréal; cet amphithéâtre déjà construit et payé par les contribuables et qui nécessiterait une mise à niveau (moins dispendieuse qu'un nouvel aréna!) tout en pouvant accueillir dès aujourd'hui plus de 55 000 amateurs. L'idée est loufoque? Certainement pas pour surprendre cette industrie du spectacle qu'est devenue la LNH, spécialement au Canada qui profite maintenant d'un taux de change quasi paritaire à celui du dollar U.S.:
* La presse étatsunienne, haut lieu du capitalisme, ne révélait-elle pas unanimement en février, que les Packers de Green Bay, gagnant du Super Bowl 2011, propriété de 112 000 actionnaires tous des fans de l'équipe, comme étant LE modèle sportif d'affaires en Amérique? Ce club du Midwest américain n'est-il pas le seul également à dévoiler publiquement ses résultats financiers chaque année, une exception dans l'univers hyper hermétique de la National Football League (NFL)? Un club établi de surcroît dans le plus petit marché de son circuit et qui compte des partisans aux quatre coins des États-Unis!
-* Des chercheurs du Mowat Centre for Policy Innovation de l'Université de Toronto ne concluaient-ils pas à la mi-avril, non seulement de la faisabilité, mais aussi de la rentabilité de secondes équipes de la LNH dans chacune des villes que sont Toronto (Hamilton), Vancouver et enfin Montréal?
N'y a t il pas eu également des investisseurs québécois (les Laliberté, Angelil et une dizaine d'autres) ayant misés, sans succès en juillet 2009, afin d'acquérir cette équipe des Canadiens de Montréal vendue finalement plus de 650 $ C millions; faisant de cette équipe et selon le magazine économique Forbes, la 3e plus lucrative équipe de la LNH après celles des Maple Leafs de Toronto et des Rangers de New York?
-* Le propriétaire précédent, l'américain George Gillett du Colorado, n'a-t-il pas été un autre de ces richissimes propriétaires à réaliser d'importants gains en revendant comme de nombreux autres le firent auparavant, cette institution canadienne-française qu'est le « Bleu-Blanc-Rouge » — aidé d'un prêt et de l'épargne des Québécois et ce, par l'entremise de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ! — et ce, dans l'unique but de refinancer son autre et multimilliardaire équipe professionnelle sportive de soccer qu'est le Liverpoool, de la Premier League anglaise?
-* Plus près de nous, dans notre système économique et ce libre marché nord-américain, Bell n'a-t-elle pas été, en septembre dernier, ce deuxième soumissionnaire visant la gestion potentielle du futur amphithéâtre de Québec... dans ce but finalement avoué de couper l'herbe sous le pied et cette offre téléguidée en faveur de Videotron qui servira finalement à la famille Péladeau à promouvoir, toujours plus et à coups de milliards, son nouveau sans fil 3G qu'elle souhaite répandre dans toute l'Amérique?
-* Enfin, l'organisation du Canadien de Montréal n'a-t-elle pas déjà étudié l'idée de présenter une Classique hivernale Héritage du Premier de l'An de la LNH dans ce même Stade et Parc olympique qui vient de faire l'objet d'études en Comité de revalorisation présidé par madame Lise Bissionnette? Les conclusions de cette idée fort alléchante pour les dirigeants du CH et de la LNH (via son réseau interne télévisé payant LNH Centre Ice) ne peuvent être rendues publiques pour des raisons d'informations réservées à la seule entreprise privée commanditaire, le Club de hockey Canadien et ce, même si la RIO est régie par la Loi d'accès à l'information.
Outre d'exiger l'application de la Loi faisant du français la langue officielle du Québec, de sa Capitale ou de la Ville de Montréal, la seule façon de reconnaître le fait français dans ce sport professionnel nord-américain demeure pour l'heure d'établir une seconde équipe, publique celle-là soit les Nordiques DU Québec, qui évoluerait dans la cour du « Bleu-Blanc-Rouge »!

Squared

Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2011

    Les Paxkers datent de 1896 et 1921 comme professionnels.
    Toute une histoire. Demander aux contribuables québécois de payer des salaires à des millionnaires quand notre dette est déja au max et que notre population est taxé plus
    qu' ailleurs est pas pensable. Notre système de santé tire la langue et notre système d' éducation tire de la patte.