Service en français: L'histoire d'une plainte

Tribune libre

Plainte à l’Office de la langue française, au Collège des médecins et à la clinique médicale
Le 16 mai 2009, j’accompagnais une personne malade à son rendez-vous avec un docteur d’une Clinique de Dollard-des-Ormeaux. À la réception, on nous acceuille en anglais en premier. À l’intercom, on nous invite à se rendre à une salle en anglais en premier. À l’arrivée du docteur dans la salle, je m’empresse de lui dire bonjour le premier afin de m’assurer d’être servi en français. Elle me répond « Hi » et dit « Hi » à la personne malade. Elle demande à la personne malade « Please come sit on the table ». Je dis alors au docteur, « Vous mettez beaucoup d’ardeur à imposer l’anglais ». Elle me dit, « Je ne comprends pas le mot ardeur », alors, je le remplace par le mot effort. Elle me répond alors, « Quand j’entre dans la salle, je m’occupe en premier du patient, pas vraiment de la langue, et vous êtes le seul client qui se plaint et don’t be so sticky about it. » Je lui demande de le dire en français mais elle me dit qu’elle ne sait pas comment. Je lui dis alors que je vais me rappeler de ce mot sticky. Elle me dit alors « Sortez de la salle. Je vais examiner le patient seul. Je lui répondis « Non », je n’ai commis aucun acte agressif ou déplaisant. Elle refusa alors de soigner la personne malade et sortit de la salle.
Je viens d’être violé linguistiquement et ce n’est pas la première fois. J’ai été blessé et violenté. Cela me rend mal à l’aise d’en parler. J’ai été brimé dans mes droits, insulté devant la personne malade que j’accompagnais. J’ai aussi été privé d’un service pour lequel je paie que j’avais attendu longtemps pour avoir un rendez-vous.
Critique envers M. Jean Charest, Mme Pauline Marois, élus, élites et francophones en général
À cause de vous, les francophones ne peuvent se faire servir en français et se font assimiler de plus en plus. Ce n’est pas des cours d’histoire en anglais que nous avons besoin, ni de devenir bilingue, ni de reporter la souveraineté à plus tard. Ce que nous avons besoin, c’est d’un pays, c’est le droit, le respect et la fierté de pouvoir vivre en français, et pas juste sur les panneaux routiers ou dans les entreprises de plus de 50 employés. C’est une fausseté, un mythe, un réflexe de masochisme que de dire que l’anglais est nécessaire au Québec. C’est comme dire qu’en Italie ou en France l’anglais est nécessaire pour vivre. C’est à cause de votre peur à combattre la machine Ottawayenne. C’est à cause de votre servilité à accepter l’autorité de la Cour suprême d’un autre pays, le Canada. C’est à cause de votre complexe d’infériorité de colonisé qui vous empêche d’utiliser le français dans toutes les facettes de notre vie et même de vos échanges avec le reste du monde. C’est à cause des clients francophones, en avant de nous dans la file d’attente, qui acceptent de se faire servir en anglais, que l’on refuse de me servir en français.
Daniel Roy, C.A.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2009

    Par respect pour le patient, il aurait possiblement été préférable de le laisser décider s'il voulait se faire soigner. La santé c'est "pas mal" important aussi.
    Quant au reste, je suis d'accord avec vous qu'il faille insister pour se faire servir en français.
    PierreL

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2009

    Le patient, n'est pas aussi nationaliste que moi, il préfère ne pas avoir de trouble comme la plupart des gens. J'ai de la difficulté à obtenir le dossier pour aller voir un autre docteur. On ne retourne pas mon appel. Oui, une lettre aux journaux aurait pu avoir plus d'impact, mais par respect pour le patient, je ne vais pas public, je fais seulement des plaintes à l'Office, à la Clinique et au Collège des médecins.
    Daniel

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2009

    Et le patient lui? A-t-il pu avoir un rendez-vous? Était-il d'accord avec votre décision qui le concernait, lui? J'espère que ce n'était que pour un problème bénin.
    Une lettre à l'hôpital et les journaux par la suite n'aurait-elle pas eu un effet plus bénéfique pour la Cause?
    PierreL

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 mai 2009

    Comme Christian, j'ajoute ma voix pour dire:
    "Et je considère que ce n’est pas à nous de nous pogner avec nos dépanneurs... nos vendeurs... notre personnel de santé... etc..."
    J'aurais probablement ravalé ma rage dès le début (honte à moi?...) pour ne pas pénaliser le patient...
    Mais j'en aurais fait un ulcère...
    S'il n'est pas trop tard, nous commençons à dégager des miasmes de bayous! Nous attirerons bientôt les touristes anglo-saxons, peuples dirigés par des criminels génocidaires de toute la Terre, en offrant de folkloriques boudins blancs et "crawfish" qu'on ne sait plus nommer en français.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2009

    Plus ça change plus c'est pareil, quand je lis ces histoires
    d'horreur je suis en colère, nous sommes au Québec en 2009, il faut encore se battre pour être servi dans notre langue au Québec où demeure 80% de la population francophone.
    Dire qu'on demande aux francophones d'être bilingue pour certains emplois, pourquoi? Pour servir ces anglophones unilingues,bien oui,c'est juste bon pour nous les francophones,c'est méprisant.
    Je suis chez moi au Québec dans le Canada un citoyen de seconde classe.
    Vite l'indépendance.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 mai 2009

    Wow! Et bravo à la femme médecin en question pour son authentique empathie et son impeccable professionalisme! Ouch!
    Est-ce qu'aux yeux des médecins anglophones et allophones, le code de déontologie médicale qui serait applicable envers les patients francophones, ne serait pas le même qu'envers { the other patients?
    Notre poids démographique allant progressivement en diminuant, on peut dire que ça promet!

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2009

    Ahhh!...
    Chus... Bain... Bain... Bain tanné moué aussi...
    C'est un terrible irritant ! ...Pour ne pas dire «sacrant»
    Et je considère que ce n'est pas à nous de nous pogner avec nos dépanneurs... nos vendeurs... notre personnel de santé... etc...
    Il «doit» y avoir une «surveillance gouvernementale» avec «sanctions».
    J'ai pas le goût de jouer à la police ou de me prendre aux cheveux avec mes voisins, mon entourage ou mes services de proximités...
    Mais, «il faut» qu'il y ait un bureau des plaintes où n'importe qui pourrait dénoncer de manière anonyme.
    Christian