La Caisse de dépôt et placement du Québec a enregistré un rendement de 14,6 % en 2006, soit légèrement moins que les 14,7 % de l'an dernier. Cette performance surpasse tout de même celle des principaux indices de marchés correspondants, qui atteint 12,7 %.
Gestionnaire de l'épargne qui lui est confiée par une cinquantaine de déposants, dont la Société de l'assurance automobile, la Régie des rentes et le régime de retraite des employés de l'État (RREGOP), la Caisse de dépôt a affiché un rendement moyen de 13,8 % depuis trois ans, ce qui la place parmi les meilleures grandes caisses de retraite au pays. En chiffres absolus, ce sont rien de moins que 43,8 milliards de dollars de rendement qui se sont ajoutés aux 10,3 milliards en nouveaux dépôts, portant le total de l'actif net de 89,4 milliards à 143,5 milliards.
Voilà un résultat qui a tout pour servir de munitions à un premier ministre en début de campagne électorale.
Depuis l'arrivée de l'économiste Henri-Paul Rousseau à la tête de la Caisse de dépôt, celle-ci a repris le terrain perdu au moment de l'éclatement de la bulle technologique, en 2000. Sous la direction de M. Rousseau, la Caisse de dépôt a adopté de nouvelles règles de gouvernance et s'est adaptée à un environnement financier plus capricieux. Grâce à cette réorientation vers l'immobilier commercial, les infrastructures, les fonds de couverture (hedge funds) et le placement privé, grâce aussi à une meilleure performance que prévu des marchés boursiers (+20 %), elle a pu contrer les faibles résultats (+4 %) des valeurs à revenus fixes (obligations et autres titres d'emprunt) qui forment encore près de la moitié (43 %) de son portefeuille.
Cela étant, cette année, comme tous les ans, la comparaison s'impose avec les résultats de Teachers, la caisse de retraite des enseignants ontariens, dont l'actif est moins élevé que celui de la Caisse de dépôt. Il y a deux ans, les stratèges de la Caisse n'avaient pas vu venir la hausse du marché boursier et avaient dû se satisfaire d'un rendement global de 14,7 %, contre 17,2 % pour Teachers. Même chose les deux années précédentes alors que la Caisse avait cumulé des rendements de 27,4 %, contre 32,7 % pour Teachers. Si le passé est garant de l'avenir, le même phénomène est à prévoir lors de la publication des résultats de la caisse ontarienne, le mois prochain. La direction de la Caisse de dépôt explique parfois ces écarts par les choix d'investissements qui lui sont imposés par ses déposants. Mais même dans des secteurs d'actifs similaires, tel le marché boursier, les résultats de l'une et de l'autre caisse diffèrent.
Ne boudons pas notre plaisir: après tout, peu d'investisseurs individuels ont vu leur portefeuille croître de 47 % en trois ans! Mais la Caisse étant le fonds le plus important au pays, ses déposants, dont nous sommes tous, sont en droit d'attendre de ses dirigeants qu'ils fournissent un rendement au moins aussi intéressant que celui de la caisse des enseignants ontariens.
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