Saint Gabriel, bienvenue dans le monde réel !

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L'apprentissage promet d'être dur





Ce soir, personne n’en doute sérieusement, Gabriel Nadeau-Dubois sera confortablement élu député de Gouin. Il confirmera ainsi son entrée triomphale en politique.


À QS, on l’accueille comme un chef charismatique. Chose certaine, il suscite les passions. Ceux qui l’aiment le vénèrent. Ceux qui ne l’aiment pas sont souvent tentés de le détester.


Incroyablement talentueux, il va donner un nouvel élan à la gauche radicale dont l’objectif pour 2018 est clair: affaiblir le plus possible le PQ, le pousser enfin à l’implosion pour un jour le remplacer.


Réalité


Mais l’entrée à l’Assemblée nationale de GND marquera aussi sa plongée dans le monde réel, lui qui globalement, préférait évoluer dans l’univers ouaté de l’entre-soi idéologique où on le célébrait sans cesse.


Depuis longtemps, le PQ ménageait QS. Il le faisait pour des raisons sentimentales et politiques. Les péquistes ont tendance à voir chez les solidaires des frères égarés. Ils voulaient aussi ménager un futur allié.


Mais depuis le défoulement antipéquiste de la semaine dernière, cette situation a changé. QS a déclaré ouvertement la guerre au PQ.


Et les péquistes pourraient bien vouloir contre-attaquer politiquement.


Ils pourraient demander à GND s’il pense lui aussi que le PQ porte en lui la bête immonde du racisme. Autrement dit, ils pourraient décider de révéler le radicalisme de Québec solidaire.


QS, depuis des années, bénéficie d’un contexte médiatique et politique extrêmement favorable. Les médias, en général, voulaient bien donner le Bon Dieu sans confession à un parti présenté comme la conscience morale de la société québécoise.


C’était le parti des bonnes intentions, des grands principes, de la générosité ardente.


Le PQ, je le disais plus haut, ne le critiquait pas.


Le PLQ aussi s’en abstenait parce qu’il profitait et profite encore de la division des souverainistes. Jamais Françoise David n’a trouvé de plus grands admirateurs déclarés que chez les chefs libéraux.


Quant à la CAQ, elle évolue dans un univers tellement éloigné de QS qu’elle n’y portait pas attention.


Mais que se passerait-il si on se mettait à analyser le programme de QS? Si on prenait au sérieux ses propositions?


Questions


Si on demandait aux leaders de QS de se prononcer sur les déclarations incendiaires tenues par leurs militants?


Si on leur demandait de chiffrer leurs propositions et de nous en dire un peu plus sur le monde idéal qu’ils nous fabriquent dans leurs congrès?


Que se passerait-il si on traitait QS comme un parti politique et non pas comme une ligue de vertu? C’est peut-être ce qui est en train de se passer.


GND devra gérer cette réalité.


Et qu’en sera-t-il du leadership?


Amir Khadir avait accepté que dans ce parti officiellement sans chef, Françoise David soit la vraie patronne.


Mais qui sera le vrai chef de QS, maintenant? GND ou Manon Massé? Les deux n’incarnent pas la même vision du parti.


Qui ira au débat des chefs? J’ai hâte de savoir.




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