Retour au Canada du traité qui cédait la Nouvelle-France à l'Angleterre

Le Traité de Paris exposé au musée des Civilisations et de l'Amérique Française de Québec, le 22 septembre 2014 |

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Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

L’arrivée, sur le sol du Québec, des archives du Traité de Paris du 10 février 1763 a déclenché depuis que cela a été annoncé une vraie polémique parmi les descendants français. En effet, comment est-ce possible de mettre au musée de l’Amérique française la preuve même de ce qui a fait des Canadiens français des vaincus, de ce qui les a livrés pieds et mains liés aux Anglos saxons? Quel est le pays qui se complaît à étaler sa défaite?

Nous fêtons des victoires .... pas Waterloo !!

C’est pourquoi les seules personnes intéressées seront sans doute le gouvernement d’Ottawa puisque cela a signé la victoire anglaise - en leur offrant sur un plateau d’argent cette Nouvelle France qu’ils convoitaient depuis plus d’un siècle et demi - puis tous les anglophones et les allophones “lambda” y verront un simple papier historique, ainsi que tous ceux qui ne connaissent rien à l’Histoire et au problème que recèle en réalité ce document exposé, cette détresse vécue par les habitants de la Nouvelle France, abandonnés par le roi de France, laissés seuls aux mains de l’adversaire, il y a 251 ans !..

Article du journal le Parisien
Publié le 22.09.2014, 23h26 Clément Sabourin

Pour la première fois depuis sa signature il y a 251 ans, le traité par lequel la France cédait notamment la Nouvelle-France à l'Angleterre, est de retour au Canada, où il sera exposé à Québec dès mardi.

Arrivé par avion, le Traité de Paris de 1763, rédigé sur du "papier chiffon", a fait l'objet de multiples précautions lors de son "déballage" lundi au Musée de la civilisation à Québec.

Sensible aux variations de température, d'humidité, de lumière et aux vibrations, le précieux document n'avait jamais quitté les archives du ministère français des Affaires étrangères depuis sa signature à Paris le 10 février 1763 par l'Angleterre, la France et l'Espagne.

Qualifié de «fondamental» par Isabelle Richefort, adjointe du directeur des Archives du ministère français des Affaires étrangères, le manuscrit, qui liait aussi le Portugal, avait mis fin à la la guerre de Sept Ans (1756-1763), considérée par les historiens comme le premier véritable conflit mondial puisqu'elle s'était déroulée sur tous les continents.

Exposé dans une vitrine, il est ouvert sur l'article IV, rédigé en vieux français, où «Sa Majesté Très Chretienne cede & garantit à Sa dite Majesté Britannique, en toute Proprieté, le Canada avec toutes ses Dependances».

- Première présentation au public -

Le traité pourra être vu par de petits groupes de visiteurs jusqu'au 2 octobre dans ce musée de la capitale de la province francophone.

«A ma connaissance, une telle présentation au public n'a jamais eu lieu», a dit à l'AFP Mme Richefort. La venue au Québec du traité répond à une demande du Musée de la civilisation, qui a fait l'objet d'âpres et longues négociations entre les gouvernements d'Ottawa, Québec et Paris.

Un incendie qui a endommagé il y a une semaine une partie du musée à failli compromettre l'exposition à la dernière minute.

En Amérique du Nord, par ce traité, la France cédait à l'Angleterre la Nouvelle-France, un territoire qui recouvrait la vallée du Saint-Laurent, les Grands Lacs et leur pourtour ainsi que la vallée du Mississippi. En échange, elle ne récupérait que les îles Saint-Pierre-et-Miquelon et des droits de pêche sur la côte de Terre-Neuve. Le retrait de la présence française allait conduire à l'expansion rapide du territoire des treize colonies américaines, en route vers leur indépendance de l'Angleterre.

Ailleurs, la France cédait aussi ses possessions en Asie, mais elle conservait ses comptoirs en Inde, l'île de Saint-Domingue (Haïti) et récupérait d'autres îles des Antilles et ses comptoirs d'Afrique.

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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4 commentaires

  • Michel Blondin Répondre

    24 septembre 2014

    Madame Marie Hélène Morot-Sir,
    Je vous remercie de votre sensibilité à l'histoire.
    Doit-on nier ce cancer, cette plaie, ce mal de vivre d'un morceau de trop qui parle une langue étrangère à ce continent! Il tue de toutes les façons. C'est une question de temps pour tous les peuples.
    Ce morceau c'est nos ancêtres qui ont été vendus comme des objets au viol de nos droits reconnus dans ces temps.
    Il n'est pas question de célébrer, mais de connaître cette réalité de nos origines, de nos ancêtres. Une curiosité saine d'établir l'histoire tortueuse qui aura une fin encore à venir. L'histoire, notre histoire, sans histoire doit s'écrire de ces faits et de ces chaires.
    Les Catalans célèbrent curieusement un moment douloureux de leur existence où langues et droits ont été interdits et bannis.
    Souhaitons-nous quelques siècles encore de vitalité.
    Au plaisir de vous lire,
    Michel Blondin

  • Archives de Vigile Répondre

    24 septembre 2014

    Arthur Porter règle ses comptes avec le Canada
    Partout où il passait, Arthur Porter se rapprochait des dirigeants politiques et brassait de très grosses affaires tout en s'enrichissant. Au Québec, il s'est rapproché de Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, et des conservateurs de Stephen Harper, mais son aventure a finalement très mal tourné. Or, réplique-t-il, il savait dès le départ qu'il ne serait pas le bienvenu ici.
    Peu importe ce qu'on dira des liens qui existent entre Arthur Porter et Philippe Couillard; il est maintenant en pouvoir majoritaire pour quatre autres années et va terminer le saccage de notre économie entrepris par son prédécesseur Jean Charest pour qu'on soit une vraie république de banane des temps modernes au crochet du reste du Canada.
    http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201409/10/01-4799061-arthur-porter-regle-ses-comptes.php

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    24 septembre 2014


    C’est là toute l’ambiguïté du gouvernement fédéral ! Le Traité de Paris souligne un peu trop en effet qu’avant le Canada anglais il y a eu durant un siècle et demi les Canadiens (français), qui bien avant son arrivée sur ce sol, ont créé et bâti ce nouveau pays, la Nouvelle France !
    Certes, aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé dans les eaux de votre magnifique Kaniatarowane-neh, mais personne ne peut accepter la révision de l’Histoire en la mettant ainsi de côté, afin de mettre uniquement en pleine lumière, ce qui depuis a été instauré par le grand Canada d’aujourd’hui.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 septembre 2014

    Mne Morot- Syr
    Ce traité maltraité par Ottawa
    A plusieurs reprises, j'ai mentionné comment Ottawa par la voix de Stephen Harper travestissait, manipulait, reformait notre histoire afin de la fondre à l'identité britannique, vous me donnez l'occasion d'exposer ce fait qui échappe à la majorité de la population québécoise et surtout celle de sa capitale... qui n'en a que pour le retour d'une équipe de hockey professionnelle selon le ministre libéral Sam Hamad.
    « Ottawa nous a mis tous les bâtons dans les roues », a confirmé l’historien Denis Vaugeois jeudi soir dernier lors d’une table ronde tenue à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. L’ambassadeur de France à Ottawa a « informé Paris que la venue du traité ne serait pas bienvenue au Canada », a-t-il déclaré. Selon cet ancien ministre des Affaires culturelles du Parti québécois qui a multiplié les voyages à Paris pour faire venir le document au Musée de la civilisation de Québec, cette exposition entrait en contradiction avec la politique de commémoration du gouvernement fédéral qui ne souhaitait pas rappeler cet épisode douloureux de l’histoire du Québec. Ottawa avait plutôt choisi de célébrer le 200e anniversaire de la guerre anglo-américaine de 1812-1813. À Ottawa, malgré les pressions du consul général de France à Québec, Nicolas Chibaeff, l’ambassadeur français Philippe Zeller aurait fait « tout son possible » pour s’opposer à la venue du traité, nous a-t-on confirmé à Paris. Il aura d’ailleurs fallu attendre des mois pour obtenir la décision définitive des archives du Quai d’Orsay, seul dépositaire du traité. « Il y a certainement eu des pressions d’Ottawa », nous dit-on à Paris, car Ottawa craignait que cette exposition, alors que le PQ était toujours au pouvoir, ne ravive les sentiments nationalistes.
    http://lepatriote.ca/nouvelles/2014/09/03/ce-traite-maltraite-par-ottawa/