Rentrée parlementaire à saveur identitaire

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Les Libéraux favorisent l'émergence d'un climat malsain en refusant d'agir





La trêve sur le débat identitaire décrétée au lendemain de la tuerie de la Grande mosquée de Québec aura été de courte durée. La laïcité de l'État divise à nouveau les partis politiques à l'Assemblée nationale.


Le premier ministre a rejeté du revers de la main mardi, jour de rentrée parlementaire à Québec, le «compromis» proposé par les partis d'opposition sur la neutralité religieuse.


Caquistes, péquistes et solidaires acceptent d'appuyer le projet de loi libéral si Philippe Couillard y inclut les recommandations de la Commission Bouchard-Taylor de bannir les signes religieux chez les policiers, gardiens de prison et les juges.


Le premier ministre estime qu'il s'agit de situations «inexistantes» et refuse net de «marchander» ses principes. Il s'en tient à interdire uniquement le voile intégral lors de la prestation et la réception des services publics.


Problème «inexistant»


«Le risque de dérive dans ce genre de débat là est considérable, on l'a vu, on a commencé à parler de ces situations pour finir sur la plage, littéralement!», a lancé le premier ministre à son adversaire de la CAQ, qui avait déjà réclamé l'interdiction du burkini, avant de se raviser.


Inaction des libéraux


François Legault a fait de la laïcité de l'État son cheval de bataille pour la rentrée parlementaire. S'il n'y a pas de courant islamophobe au Québec, les libéraux ont instauré un climat malsain de par leur inaction sur les accommodements religieux, a lancé le chef caquiste lors de sa toute première conférence de presse.


«Il y a des Québécois avec raisons qui sont fâchés que régulièrement, les accommodements aillent trop loin, qu’on n’ait pas mis de balise», a-t-il déploré.


M. Legault propose un «compromis» au gouvernement Couillard s'inspirant des conclusions du rapport Bouchard-Taylor. Il renonce à interdire les signes religieux pour les enseignants en guise de main tendue. Cette promesse sera toutefois récupérée lors de la campagne électorale de 2018.


Le Parti québécois est prêt lui aussi à donner son appui à un projet de loi 62 qui bannirait le port du voile, de la kippa, des croix chrétiennes et du turban pour les agents de l'État en position de coercition. «Il y a un point de rencontre possible. Alors, on invite le premier ministre à saisir l'occasion», a insisté mardi le chef péquiste Jean-François Lisée.


Pour Québec solidaire, on ne peut aller en-dessous des conclusions du rapport Bouchard-Taylor, qui fait consensus dans la population.




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