Pour la renaissance de l'indépendance

Refuser de prêter serment à la reine d'Angleterre

Tribune libre

M. Péladeau parlait récemment de l'importance du devoir de mémoire en parlant du rapatriement unilatéral de la Constitution. Il a raison.

Un peuple qui se respecte doit cultiver sans complexe son devoir de mémoire. C'est pourquoi qu'en tant que peuple héritier du patrimoine collectif des Patriotes, dont douze furent tués au nom de la Couronne britannique, qu'en tant que peuple témoin des ingérences de la Cour Suprême du Canada auprès du gouvernement canadien et du gouvernement britannique, ce qui témoigne de sa partialité dans ce rapatriement, il serait fort gênant qu'un député élu dans une circonscription de ce dit peuple prête serment à cette dite reine britannique alors que ce député adopte une démarche aussi claire sur ses intentions indépendantistes.

Pour rester cohérent avec sa démarche patriote, le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, doit profiter de son arrivée en politique et de sa virginité politique pour donner l'exemple à son parti en ne prêtant pas serment à la reine d'Angleterre. Ses collègues doivent aussi suivre son exemple, si tel est le cas, par solidarité pour l'indépendance.

Ils doivent s'inspirer d'un autre grand indépendantiste de notre mouvement, Jean-Martin Aussant. Ce dernier avait déclaré qu'à titre de candidat et chef d'Option nationale dans Nicolet-Bécancour en 2012, il ne commettrait pas la même erreur de prêter serment à la reine tel qu'il l'avait fait lorsqu'il avait été élu député de Nicolet-Yamaska pour le Parti québécois en 2008, alors que le parti l'y obligeait.

Le Parti québécois doit agir de façon cohérente et audacieuse. C'est ce que les gens attendent de lui et l'occasion est là pour ouvrir ce nouveau chapitre qui mobilisera beaucoup de citoyens voyant le sérieux du Parti québécois envers la question nationale. Cela stimulera l'idée de l'indépendance, ça la fera renaître concrètement et ainsi la mobilisation reprendra chez les plus jeunes et deviendra intergénérationnelle. Elle se fera autour du coeur de ce que doit être le Parti québécois: un parti indépendantiste qui rassemble, de 18 à 98 ans.

Bref, le message du PQ doit être clair et ses actions doivent refléter son message.
Il faut sortir du "peut-être", de l'absurdité et de l'incohérence.

M. Péladeau, refusez ce serment, c'est l'occasion.
Sinon, prétez allégeance au peuple, le seul souverain.

Soyez républicain, comme nos valeureux Patriotes.
Devoir de mémoire.


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 avril 2014

    Tout « élu » qui pour être nommé député se conformera à la loi péquiste de 1982 dite Loi sur l’Assemblée nationale et prêtera le serment d’allégeance à la reine ou au roi d’Angleterre tel qu’il a été prescrit par la loi constitutionnelle de l’AANB de 1867 devra être considéré comme un collaborateur au service du régime d’occupation. On ne peut pas se prétendre loyal à la nation québécoise après avoir juré fidélité à l’envahisseur britannique. (http://www.lavenirduquebec.org/?p=1789#more-1789)
    Michel Rolland

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    21 avril 2014

    Permettez-moi de raconter, sans narcissisme ou prétention, "un serment d'allégeance" qui m'a beaucoup ravi et amusé.
    En 1965, le gouvernement Pearson voulait, disait-on, franciser la fonction publique fédérale. Pour être choisi (et bien rémunéré), il fallait passer une pléthore de tests, écrits ou oraux, en français et en anglais.
    Ensuite, «ils» choisissaient 50 personnes, lesquelles devaient prendre leur «ticket» pour aller, les chanceux, travailler à Ottawa. J’avais alors 22 ans et j’étudiais la sociologie à l’Université de Montréal.
    Travailler dans l’Outaouais me «convenait». J’avais passé mon enfance dans la «petite municipalité» de Gatineau. Ma mère, mon frère et de très grands amis vivaient encore dans cette région.
    Quand je me suis présenté à Ottawa pour faire ma job, on m’a dit que je travaillerais à la Direction des affaires indiennes (Indian Affairs Branch), laquelle faisait partie du Ministère de la citoyenneté et de l’immigration. Deux autres types que je connaissais bien travaillaient dans le même ministère, soit dans la section «citoyenneté», soit dans la section «immigration».
    Un jour, un homme, très âgé et unilingue anglais, nous a amenés avec lui dans une pièce «spéciale». Nous devions «réciter» et déclamer notre serment d’allégeance.
    Comme le type semblait un tantinet sourdingue et plutôt indifférent face à ce serment, nous avons décidé, tous les trois, de faire un serment d’allégeance au Québec et à la langue française. Je ne sais pas si cet homme âgé a réalisé que nous «trichions». Mais il n’a rien dit et il nous a salués gentiment.
    Notre serment s’est perdu quelque part dans les méandres du temps et de la bureaucratie.
    Quand j’avais huit, neuf ou dix ans, nous étions, à Gatineau, une bande de joyeux copains. Nous prenions souvent l’autobus pour aller à Ottawa, dans un cinéma qui présentait des films qui nous intéressaient.
    La tradition voulait alors (à Ottawa) qu’avant un film, tous se lèvent et chantent «God save the King» (la reine n’était pas encore le décor). Nous refusions toujours de nous lever, ce qui débouchait souvent sur une bataille rangée, au grand désespoir de nos parents.
    En somme, chacun choisit ses allégeances et ses combats.
    Jean-Serge Baribeau (70 ans), sociologue des médias et écrivain public

  • Danièle Fortin Répondre

    20 avril 2014

    M. Godin,
    Si Jean-Martin Aussant avait été un « grand chef indépendantiste » comme vous le prétendez, il ne traiterait pas de la question du refus de porter l'odieux serment dans le contexte d'un échange sur Twitter, en passant, comme s'il s'agissait d'un geste anodin, il en aurait fait un article essentiel du programme de son parti. Un geste conséquent s'inscrivant dans une pensée républicaine, laquelle serait au coeur même de la raison d'être d'un parti se donnant pour unique objectif la souveraineté du peuple québécois, donc par le refus de reconnaître toute autre autorité.
    -

  • Pierre Cloutier Répondre

    20 avril 2014

    Voici ce qu'on retrouve sur le site de l'Assemblée nationale du Québec :
    Après le scrutin, les candidats élus doivent être assermentés par le secrétaire général de l'Assemblée pour pouvoir siéger au sein de cette institution. À cette occasion, le député prête les 2 serments suivants :
    le serment d'allégeance au roi ou à la reine du Canada :
    « Je, (nom du député), jure [déclare solennellement] que je serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth II. »
    le serment de loyauté envers le peuple québécois :
    « Je, (nom du député), déclare sous serment que je serai loyal envers le peuple du Québec et que j'exercerai mes fonctions de député avec honnêteté et justice dans le respect de la constitution du Québec. »

  • Pierre Cloutier Répondre

    20 avril 2014

    Cela mérite réflexion et attention. Il suffirait qu'un seul député péquiste refuse de prêter serment à la Reine en faisant seulement une déclaration de loyauté au peuple québécois qu'il l'a élu pour que la nouvelle fasse la une dans tous les médias du Canada, voire du monde entier (peut-être).
    Que se passerait-il alors? On lui refuserait le droit de siéger. Il y aurait une élection partielle et il pourrait s'y représenter et......gagner.
    C'est un pari intéressant. Cela prend une personne indépendante de fortune comme PKP pour faire cela. Le fera-t-il? Je ne sais vraiment pas. Préférera-t-il attendre un peu et se présenter à la chefferie? Qu'est-ce qui est le plus important? Je ne sais pas.
    Qu'a-t-il à perdre? Pas grand chose. Idem pour les 29 autres. De toute façon, avec ou sans le PQ, Couillard va faire ce qu'il veut.
    En tout cas, cela nous changerait de la petite politique provinciale de merde. Et ce serait tout un bras de fer contre la royauté et le constitution canadienne. Comment le peuple québécois réagirait-il? Ce serait vraiment intéressant de voir cela.