Réfugiés syriens: Couillard contredit deux de ses ministres

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De l'eau dans le gaz dans le gouvernement Couillard sur la question des réfugiés syriens





Contredisant deux de ses ministres, Philippe Couillard soutient que le Québec est capable d'accueillir sa part de réfugiés syriens d'ici la fin de l'année.


Les ministres Kathleen Weil et Pierre Moreau ont qualifié «d'irréaliste» l'engagement du premier ministre canadien Justin Trudeau d'accueillir 25 000 migrants d'ici le 1er janvier 2016.


M. Couillard a tenu mardi à recadrer le message de son gouvernement. «C'est un objectif exigeant. Est-ce qu'il est possible? Oui!», a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale, talonné par ses adversaires politiques.


«Ces gens-là sont dans des camps de réfugiés, l'hiver approche, ça va être des conditions très très difficiles pour ces familles dans les camps de réfugiés, il y a une certaine urgence à accélérer leur arrivée au pays et par la suite leur intégration dans nos sociétés», a-t-il insisté, flanqué des deux ministres concernés.


Il s'en remet toutefois au Canada pour expliquer comment on y parviendra.


Philippe Couillard a rappelé que son gouvernement s'est engagé au printemps dernier à accueillir 3600 réfugiés, pour lesquels les ressources sont prévues et disponibles. «Maintenant, j'entends la cible du gouvernement fédéral de 25 000, c'est un objectif qui est exigeant, mais c'est leur objectif, c'est à eux de le mettre en place, je m'attends à ce qu'ils déposent au cours des prochains jours leur plan et qu'ils coordonnent tout cela d'abord et avant tout avec nous, avec les provinces et notamment les grandes municipalités» du pays.


Québec s'attend à ce que la facture de ces réfugiés supplémentaires soit assumée presque entièrement par le fédéral.


Pas de compromis sur la sécurité


En matinée, son ministre de la Sécurité publique, Pierre Moreau, a prévenu que l'empressement du Canada à accueillir les réfugiés syriens ne doit pas se faire au détriment de la sécurité.


«Nous n'accepterons pas un seul réfugié sur le sol québécois si nous n'avons pas la garantie que les mesures de sécurité ont été appliquées correctement, a-t-il insisté mardi. La procédure d'habilitation sécuritaire, elle est très rigoureuse, on veut s'assurer qu'elle sera aussi rigoureuse dans ce cas-là et qu'on n'obéira pas à un impératif de rapidité».


Les migrants devront également se soumettre à un examen de santé, ajoute le ministre de la Sécurité publique. Pierre Moreau a parlé hier à son homologue fédéral à ce sujet.


Le Québec doit accueillir 5750 migrants de la Syrie et de l'Irak. 13 municipalités à la grandeur de la province ont été identifiées pour potentiellement recevoir des migrants syriens. Les villes ciblées ne seront pas contraintes d'accueillir des réfugiés, ajoute-t-il. «On va voir comment est l'acceptation du milieu».


«Non à l'improvisation!»


«Le maire de Montréal et le maire de Québec demandent de revoir l'échéancier. Donc oui à la compassion, mais non à l'improvisation de Philippe Couillard!», a réagi le chef caquiste. S'il est d'accord pour accueillir des migrants syriens, François Legault estime qu'il faut le faire correctement.


Les péquistes partagent ce point de vue. «Il y a une volonté de donner suite à une promesse électorale qui ne m'apparaît pas appropriée dans les circonstances, parce que les outils ne sont pas mis en place (...) C'est essentiel de les accueillir dans de bonnes conditions, pour le moment il y a plus de questions que de réponses», a signalé le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau.


Ce qu'ils ont dit:


«Je m’engage, au nom du Québec, à accueillir les personnes qui fuient la barbarie, à sauver la vie de ces familles qui essaient de se sauver des barbares qui ont assassiné leurs proches devant leurs yeux!»


- Le premier ministre Philippe Couillard

«Est-ce que c’est réaliste (d’accueillir 5700 réfugiés d’ici la fin de l’année), la réponse c’est non»


- Le ministre de la Sécurité publique, Pierre Moreau

«Je crois que c’est impossible de procéder à cet accueil d’ici la fin de l’année et les gens le savent»


- La ministre de l’Immigration, Kathleen Weil


«Il y a une volonté de donner suite à une promesse électorale qui ne m’apparaît pas appropriée dans les circonstances, parce que les outils ne sont pas mis en place (...) C’est essentiel de les accueillir dans de bonnes conditions»


- Le chef péquiste Pierre Karl Példeau


«Le maire de Montréal et le maire de Québec demandent de revoir l’échéancier. Donc oui à la compassion, mais non à l’improvisation de Philippe Couillard!»


- Le chef caquiste François Legault
 




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