Le rêve du vote ethnique

Référendum 1995 : à peine 5% des non-francophones ont voté OUI

Il faut en finir avec la naïveté péquiste

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Tribune libre

 


La course au sauveur de notre vaisseau amiral en perdition nous ramène le bon vieux mythe du vote ethnique souverainiste. Selon certains candidats, il faudrait courtiser le vote ethnique pour enfin atteindre la Terre promise. On comprend qu'à 14%, ces derniers pèsent de plus en plus lourd dans la boite à scrutin. Sauf que...


 


En 50 ans, ce rêve ne s'est jamais concrétisé. Il faut voir la carte électorale de la métropole et de Laval de la dernière élection fédérale pour constater l'état des lieux. Fermeture totale à tout ce qui est bleu. Et ici je ne parle même pas de souverainistes. Juste l'idée d'afficher le moindre nationalisme à la CAQ ou à la Bloc-Blanchet suffit à faire fuir le vote ethnique dans le camp des rouges.


 


Mais revenons au référendum de 1995 où les immigrants faisaient 8% de l'électorat. Si le OUI avait fait un résultat défendable chez les Latinos avec un 24%, ailleurs ce fut l'hétacomble. Les Portugais ont voté NON à 86%, les Italiens (rouges à la mort comme on sait) à 93%, les Arabes (6 ans avant le 11 septembre) à 94%, les Grecs à 96% comme nos vieux Anglos, et les Autochtones (vieux alliés mon oeil) à 97%.


 


Au final, à peine 5% des non-francophones ont voté OUI.


 


Voilà pour ceux qui rêvent encore en couleurs.



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2 commentaires

  • Éric F. Bouchard Répondre

    19 février 2020

    Ce constat n’est pas très nouveau, on l’a fait le soir même à la tribune avec les suites que l’on sait : démission, discours du Centaur, l’affaire Michaud et loi 99. Alors pour ce qui est de la naïveté du PQ...


    C’est tout le contraire en fait, puisque le PQ est né du concept idéologique de peuple québécois. Il suit une logique selon laquelle un droit de vote doit être accordé à l’ensemble des habitants du Québec pour être légitime.


    En 1995, les Canadiens-Français formaient encore 80% de la population, mais aujourd’hui, ils représenteraient à peine plus de 60%. On peut même prévoir leur mise en minorité pour 2035 ou 2040. Cela fait sens, puisqu’en 2016, Statistiques Canada notait déjà qu’il n’y avait plus que 70% des Québécois qui déclaraient encore parler uniquement français à la maison.


    On en est donc là M. Pelletier. La québécitude a fait tant et si bien en masquant notre rapide déclin, qu'elle a rendu impossible tout référendum gagnant. Pire encore, elle récuse l'idée même d’État français, puisque l’État du Québec se doit d’être aussi au service et à l’image de sa communauté d’expression anglaise toujours plus florissante.


    Alors, où diable voulez-vous en venir?


    Le temps d’une réelle remise en question ne serait-il enfin venu pour vous?


  • Pierre Boucher Répondre

    18 février 2020

    Il faut le dire et le répéter, c'est mathématique essentiel!