ONG Alternatives

Réduction de l'aide financière

Droits et Démocratie - KAIROS - Développement et Paix


Des documents internes obtenu par la Presse Canadienne indiquent qu'Ottawa a refusé de financer une conférence sur le Proche-Orient, malgré les recommandations de ses fonctionnaires.
La conférence, organisée par l'organisation non gouvernementale Alternatives, devait porter sur la dégradation de l'environnement, les crises économiques mondiales et les conflits au Proche-Orient.
Selon des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, des fonctionnaires de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) avaient conseillé que l'organisme finance au moins une partie des 50 000 $ demandés par Alternatives. Les fonctionnaires avaient fait valoir que la conférence cadrait avec les priorités de l'ACDI.
Ottawa a pourtant rejeté, en septembre dernier, la demande d'aide d'Alternatives. L'ONG n'a été avisée de la décision officielle que six mois plus tard.
Le directeur général d'Alternatives, Michel Lambert, a expliqué que l'organisation avait travaillé conjointement avec l'ACDI pour s'assurer que la demande de renouvellement de financement respectait les exigences de l'organisme. Selon ses propos, l'ACDI lui avait indiqué que l'approbation de cette requête avait été recommandée et que la demande avait été envoyée au bureau de la ministre fédérale de la Coopération internationale, Bev Oda, l'année dernière.
Une porte-parole de l'ACDI a justifié la décision dans un courriel en soulignant que les sommes destinées à aider financièrement des organismes comme Alternatives étaient limitées. « Il s'agit d'un processus concurrentiel, et des décisions difficiles doivent être prises » a écrit Émilie Milroy.
Une baisse importante
L'ACDI a réduit à la même période de près de 70 % l'aide financière accordée à Alternatives pour la période de trois ans se terminant en 2011, en comparaison à celle qui clôturait en 2009.
Le directeur général de l'ONG soutient que son organisation est ciblée en raison de son travail pour les causes palestiniennes. « La seule chose qui a été dite, évidemment à plusieurs reprises, par des personnes dans les coulisses et qui ont assisté à des réunions, c'est que [l'aide à] Alternatives a été réduite à cause de sa position politique en faveur de la Palestine ou contre Israël » a-t-il déclaré.
M. Lambert soutient que ces réductions sont le résultat d'une tendance du gouvernement fédéral à réduire le financement des ONG pour des raisons politiques. « L'aide financière que nous recevons est réduite parce que nous prenons position, et des personnes au sein de ce gouvernement n'aiment pas cela. »
Alternatives, une ONG basée à Montréal, promeut l'aide aux territoires palestiniens, ce qui la place souvent en conflit avec Israël.
Une cause controversée
L'organisme montréalais Droits et démocratie avait été en proie à une crise interne l'hiver dernier à cause de son soutien aux causes palestiniennes. Selon plusieurs sources, des membres du conseil d'administration reprochaient notamment à leur président, Rémy Beauregard, de financer des organismes défavorables à Israël.
L'ancien ministre libéral Warren Allmand, qui a déjà été président du Centre international des droits de la personne, avait accusé le gouvernement conservateur de remplir le conseil d'administration de personnes « qui ont les mêmes biais politiques que le bureau du premier ministre ».
Radio-Canada.ca avec Presse canadienne


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