Recette pour un suicide national

Tribune libre

La question se pose. Après une série de grands revers historiques : la conquête, le désastre des Patriotes, la tragédie des deux référendums et les autres déconvenues telles la péripétie des élections où une minorité de possédants s’empare du pouvoir incessamment, il est normal d’envisager, pour le Québec, une fin collective plus ou moins lente mais inexorable.

Évidemment une nation ne meurt pas d’un coup sec. Elle peut languir pendant de longues décennies avant de passer à la trappe du folklore. Et puis il peut bien avoir des sursauts de vitalité qui laissent penser à la Résurrection. Mais si une collectivité veut mettre fin à ses jours mieux vaut le faire en pleine conscience et avec l’efficacité de la raison. Bien des auteurs nous montrent que le pire vice humain c’est l’hypocrisie et la lente dégénérescence inconsciente.

Un ami psychiatre m’avait montré sa thèse sur le suicide. Il prétendait que se donner la mort n’est pas un acte immoral en soi. Tout dépendait, disait-il, des circonstances, de la souffrance « morale » et physique, du blocage des horizons et le reste. C’était mieux que de végéter laissait-il entendre.

Le pouvoir fédéral du Canada, généralement pas très libertaire, justement, avait récemment rayé de sa liste des « crimes », - dans son code pénal hérité de la prude Angleterre – la « tentative de suicide ». Le gouvernement devenait donc permissif en cette question de « choix personnel » en quelque sorte. Davantage, il devenait maintenant presque charitable pour un médecin de donner la mort; vivre dans la dignité ainsi devenait presque moins intéressant, en certaines instances provinciales, que de mourir dans la dignité… passons!

Mais alors si un individu peut ainsi se suicider avec tant d’approbations pourquoi pas une collectivité? Du reste les Nations-Unies rejettent cette même notion de « tentative de suicide » collective; elles n’ont jamais poursuivi une nation pour ce délit. Si cela avait été le Québec aurait été mis à l’amende…

C’est bien simple. Une nation est un groupe de personnes ayant une âme commune, on dit « un vouloir vivre commun » ; ceci fondé sur une culture, une langue et parfois une religion. Lorsqu’il n’y a plus d’âme, il n’y a plus de nation. La collectivité est morte.

Alors je me suis demandé si, dans le cas du Québec, le suicide ne serait pas une meilleure option que la végétation actuelle résultant des forces énormes qui écrasent la collectivité française d’ici et la font marquer le pas.

Ceci dit je n’exclue pas un éventuel réveil culturel. Mais s’il devenait évident que la vie collective du Québec n’est plus possible, il faudrait se demander quoi faire. En tout cas est-il imaginable que la nation canadienne-anglaise devienne tout d’un coup si généreuse qu’elle résiste à la tentation de digérer ce fragment français qu’elle piétine depuis des siècles? En tout cas l’histoire ne montre pas que cela est probable. Alors pourquoi le Québec ne disparaîtrait-il pas dans le magma anglo-saxon au lieu de se croire latin, créateur, perspicace et mondialement exemplaire, lui dont les députés prêtent sans cesse serment d’allégeance aux monarques d’ailleurs? Et comment se fait-il que les acteurs de ce drame semblent vivre tout gaiment avec leur conscience dans ce décor?

Le ministre français des finances, ne s’est-il pas demandé, lors de la récente visite en France du très international premier ministre québécois si les citoyens du Québec n’étaient pas devenus « des anglo-saxons qui parlent français »? Cela m’a scandalisé, moi qui ai passé huit ans de ma jeunesse à étudier Voltaire et les autres « lumières » - modestement - dans les textes; mais je me suis demandé s’il n’y avait pas des vérités en cette affirmation… Où sont-ils, justement, les élèves d’aujourd’hui qui se plaisent à lire Balzac, maintenant, en notre aire américaine? Où sont-elles en effet les lumières passées? J’ai une voisine qui ne sait même pas où se trouve la Normandie!

Alors si tant est que notre âme soit devenue américaine, c’est-à-dire détachée de la source française, aussi bien aller jusqu’au bout par le suicide collectif. Après tout il y a des avantages à payer l’essence moins cher ! Nous ne serions plus français mais nous serions francs! Une qualité nouvelle et qui n’a pas été héritée de la Normandie.

Je ne me fais pas le protagoniste du suicide. J’ai un petit côté chrétien qui me retient. Mais si nous optons pour cette solution nous devrions prendre des moyens concrets dont je donne ici une liste préliminaire.

D’abord disons que, dans l’histoire mondiale, il est arrivé que des nations meurent. Les Phéniciens, les Pictes, les Normands même sont disparus. Dans certains cas, comme dans celui des Romains, cela a pris du temps : 500 ans… mais c’est trop long.

Les Québécois ne sont pas plus éternels que les autres. Il arrive même, ces jours-ci, que nombre d’entre eux cherchent à ne faire qu’un avec leurs conquérants de l’univers anglo-américain. Ils veulent se fondre à lui : Concordia Salus! Cela n’est certes pas répréhensible. Ce qui est moins bien c’est de courir au suicide sans le savoir! Mourir dans l’ignorance du destin en somme!

Se faire hara-kiri est respectable, je l’ai signalé plus haut. Le problème c’est que le geste, chez nous, ne se fait pas à la japonaise. Il a tendance à se faire à la chinoise, c’est-à-dire au compte-goutte, tout au long de décennies entières et dans de ridicules cycles d’espoirs et de dépressions. D’aucuns diront que c’est lassant.

Justement, l’État d’indécision et de tergiversation dans lequel la nation québécoise et sa diaspora se trouve actuellement n’est pas encourageant. Le plus simple des cours de psychologie nous dira que pour favoriser l’apparition d’une psychose rien ne vaut mieux que l’état de se trouver entre le pour et le contre; d’être assis entre deux chaises. Hésiter indéfiniment entre deux objectifs conduira à l’écartèlement.

Choisissons donc!

Ceux qui choisiront la fusion dans l’Autre, dans l’Autre « dominant », c’est-à-dire le suicide national, devront le faire avec efficacité et rapidité. Analysons donc ces moyens sans gêne, car rien de vaut la franchise et la conscience éveillée pour être efficace, pour être appréciés et pour tenir la schizophrénie à bout de bras.

Plusieurs de mes compatriotes ont des parents ou des amis qui ont quitté la vallée laurentienne pour la Californie. Ceux-ci se rendaient ainsi dans le Paradis du Sud, qui pour faire de l’argent, qui pour fuir l’État « socialiste » d’ici. D’autres fuyaient le lourd symbolisme monarchique du Québec et du… Canada pour aboutir dans un terrain républicain moins froid. C’est franc, et, à certains égards honorable.

Toutefois le citoyen-sujet d’ici n’a pas à se déplacer ainsi pour donner son coup… de main à l’extinction nationale. Il lui suffit de tout oublier de son passé, d’adopter certaines mesures fusionnelles, consciemment. Il s’agira, avant toutes choses, d’en finir avec le vocabulaire local, celui qui tend à identifier la collectivité. Les mots peuvent tuer autant que les gestes. La langue commune sera donc anglo-saxonne dans le fond et dans la forme. Pas d’amours républicaines là-dedans. Le mot « national », par exemple, sera utilisé dans le sens tribu pour signifier les intérêts collectifs des résidents de la Laurentie et il sera utilisé pour les vraies choses dans le sens « pays » pour la vraie vie. D’un trait de plume il n’y aura plus deux nations, mais une seule; et il n’y a ainsi plus lieu pas lieu d’en faire un débat. C’est le plus rapide des moyens.

Il faut adopter, pour l’institution qui représente la nation (dans le sens français du terme) – ici un parlement britannique, celui de Québec – un vocabulaire de façade. On donnera ainsi à ce Parlement, avec sa croix, mais surtout sa couronne (celle-ci se trouve juste au dessus de la croix) le nom d’une institution républicaine : « Assemblée nationale ». Les gens ordinaires pourront ainsi avoir l’impression qu’ils ont pris une Bastille alors qu’ils n’héritent que d’un hôtel particulier à l’anglaise. Ils s’en doutent bien un peu; ils savent – quasi inconsciemment - que tout cela n’est qu’un décor de théâtre et ils font l’économie d’une réalité exigeante pour l’établissement de laquelle il faut déployer des efforts. L’un de ces efforts consiste à réaménager l’assemblée des députés en hémicycle et cela coûte cher; il ne faut pas attendre de subventions d’Ottawa pour entreprendre les travaux! Mais en attendant, cette contradiction des termes relatifs à l’ « Assemblée nationale » renvoie tout notre parlementarisme dans la brume du folklore mondial et la mort symbolique collective qui en résulte n’a pas le caractère de rapidité escompté; ce sera une mort lente.

Ces faits ne sont naturellement pas ignorés de par le monde. L’univers regarde cela avec un sourire entendu. Un peuple républicain ayant une couronne sur la tête ne peut rien avoir de plus archaïque et de plus touchant et ne peut pas être pris plus au sérieux qu’il ne le faut. Et tout glisse par la suite dans l’ordre des choses : celui de l’insignifiance. Au total il s’agit de la lente disparition d’un morceau d’âme.

Pour disparaître plus rapidement, par ailleurs, un peuple doit devenir expert en restriction mentale. Par exemple, un peuple peut élire, pour le diriger, un gouvernement qui prône l’indépendance nationale, mais ses députés soi-disant « souverainistes » se permettront, généralement en cachette, de prêter serment d’allégeance au monarque d’un pays situé au-delà des mers. Cela ne se pratique encore dans les trois Amériques qu’au Québec. Mais pour un observateur étranger c’est le coup de grâce national, la mort rapide de toute âme. Car ce gouvernement devient, à cause d’une pareille langue fourchue, une coquille vide. Une vraie volonté, un vrai sens de l’existence ne peut être velléitaire; en tout cas le peuple qui se laisse ainsi duper par l’hypocrisie réussira son suicide assez rapidement.

Pour mieux assurer la réussite, toutefois, il faut insister pour que la nation soit bien identifiée à la notion de « province ». Un provincial n’a pas d’importance. Son âme est pauvre. Ce statut ouvre la porte à la fusion avec l’Autre. Rome le savait, elle qui créait ses provinces pour digérer les peuple dans sa panse incommensurable. Un vrai suicidaire ne se privera pas de cet instrument.

Par exemple un dirigeant du Québec, s’en est déjà allé à l’État central – dominant - qui a « le pouvoir absolu de dépenser » - pour chercher « son butin ». Et il en est revenu en disant : « Je n’ai rien obtenu, mais je suis fier d’avoir les mains propres ». Voilà l’attitude provinciale idéale pour obtenir une réduction de l’âme relativement rapidement.

Un gouvernement « provincial » par ailleurs, peut avoir juridiction sur ses municipalités. S’il veut gouverner, il doit, en ce domaine, pratiquer l’art de veiller au destin urbain. Depuis la Grèce antique, du reste, l’art d’administrer la ville a toujours été centralisé, c’est-à-dire valorisé. Alors pour tout laisser aller à vaux l’eau, pour réduire la nation, les parlementaires s’aviseront de laisser aller les cités à la dérive sans planning, sans architecture valable. Certains diront que c’est bien pourquoi le gouvernement du Québec refuse de créer des organismes de contrôle, de se munir d’un Ministère de la Ville, notamment; que c’est bien pourquoi les dirigeants flattent les citoyens en leur disant qu’il faut « respecter les régions », donner plus d’autonomie aux municipalités, négocier des pactes avec elles, comme si un État pouvait négocier des pactes avec ses commettants. Et alors la barque de la nation voguera sur les récifs. C’est expéditif mais c’est cher car il faut créer des commissions d’enquête pour chercher à savoir où peuvent bien être allés les revenus nationaux que les petits et grands maires ont dispersés.

Comme moyens ancillaires il y aura lieu de lancer les collectivités locales, comme on appelle maintenant les villes, dans le dédale des querelles de clocher. Surtout, il faudra susciter, dans le cas du Québec, entre la capitale et la métropole une concurrence féroce qui débouchera sur la convoitise, la haine et le mépris. L’âme nationale sera ainsi coupée en deux et tout tombera dans la fosse commune de l’inconséquence, de l’impertinence et de l’indigence. Les forces principales de la nation s’annuleront ainsi et les puissances extérieures n’auront qu’à se pencher pour ramasser les morceaux. Le fonctionnaire qui a inventé le terme « région » pour décrire l’ensemble du territoire national hormis sa métropole pourra sans honte recevoir une médaille mortuaire des suicidaires actifs.

La liste des gestes mortifères comme ceux-là est longue. Nommons-en quelques un rapidement.

Il faudra que la majorité des citoyens, ces « latins d’Amérique », qui forment 80 p cent de la population du Québec subventionnent les riches possédants notamment en matières hospitalières et universitaires;
L’État devra donner aux citoyens l’impression que l’immigration a pour objet d’aider les pauvres dans le monde; alors qu’un des objectifs principaux est de consolider la force des dominants du territoire;
Le symbolisme du sport n’identifiera plus la nation par le moyen d’une discrimination absolue en matière d’’accès des Québécois à leurs équipes de hockey nationales. La fusion dans le magma international s’imposera ici;
Tout contact trop intime avec les univers français, belge ou suisse sera réprouvé et ridiculisé. L’amitié avec les Français est louche car elle conduit à une augmentation de la vitalité nationale.
L’usage du patois sera encouragé afin d’isoler encore davantage, si cela est possible, les Québécois de la communauté internationale;


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2015


    D’abord disons que, dans l’histoire mondiale, il est arrivé que des nations meurent. Les Phéniciens, les Pictes, les Normands même sont disparus. Dans certains cas, comme dans celui des Romains, cela a pris du temps : 500 ans… mais c’est trop long.
    La naïveté dans le dialogue islamo-chrétien.
    http://obs-islamisation.blogspot.ca/2015/06/les-chretiens-degypte-face-aux.html
    https://www.youtube.com/watch?v=BOLBl5N8Agg

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2015

    Quand les couples québécois francophones de souche ont cessé d'avoir au moins 2,1 enfants en moyenne, ils ont amorcé ce suicide collectif que tu décris. La démographie aura le dernier mot.

  • Carole Boucher Répondre

    8 juin 2015

    SUR-UTILISATION DU MOT "SUICIDE" DE MONSIEUR JEAN-PIERRE BONHOMME ET PAS DE RAPPORT À L'EXISTENCE COLLECTIVE DES QUÉBÉCOIS.
    La pensée de cet éminent journaliste de La Presse, relève de l'homme érudit que monsieur Bonhomme est. La connaissance pratique du peuple au quotidien me suggère plutôt de jeter un regard avec d'autres considérations.
    Un peuple ne meurt pas quand il existe par la survivance, parlons ici de son "identité" faute que celle-ci soit brimée à travers le temps par l'existence majoritaire d'une culture américaine et anglo canadienne la traitant en seconde. C'est un fait.
    Pour parler de suicide et de collectivité, il faut d'abord échanger sur ce qu'est l'individu, un système nerveux, un cerveau et un système digestif dans lequel se déplace un squelette, un système respiratoire et de circulation, Ainsi s'organise par analogie une collectivité, telle une ville, un village, une région, une province, un pays.
    On naît, on vit, on meurt.......Je préférerais que l'on parle plutôt de l'existence et des valeurs plutôt que de la seule optique de la mort.
    Le Québec et sa population se transforme à chaque jour, comme toute autre population que l'on soit anglo, franco, ou toute autre nationalité. Notre grand démographe, Jacques Henripin, annonçait dans les années 1960 que dans les prochains 25 ans, l'existence des québécois serait remise en question, invoquant le spectre de la disparition.
    Si une génération est de 30 ans environ, et que nous sommes encore là, c'est que d'autres facteurs entrent en jeu. Le Québec moderne a pris le pas en diminuant les familles nombreuses, le droit à l'avortement, la perte du contrôle univoque par les représentants de la religion catholique et le développement des structures organisationnelles de l'espace québécois, des autoroutes modernes, des noyaux de développement économique de grandes industries, d'entreprises concurrentielles, etc...
    Je demeure optimiste que les notions identitaires, qu'elles soient des individus ou des collectivités du Québec, de sa population et se distinguant de quelconque façon dans l'espace anglo-saxon va être encore là dans 100 ans. Le visage aura changé, les options se seront fait entendre, les discours auront évolués et toute la problématique de l'existence, et de l'identité prendront la place qui leur revient.
    Carole Boucher
    géographe, M.Sc.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2015

    Magnifique.
    C'est un texte à relire, qui porte à réfléchir, qui nous rejoint dans les entrailles.
    Et quelle profonde vérité, à la fois introspective et universelle des peuples en déclin. Une ode à l'espoir, tout de même, pour le peu qu'il nous reste à vivre nous, les provinciaux de la province d'un autre pays.
    Entre-déchirés par le destin inéluctable d'une mort annoncée et la nécessité de s'affirmer, de s'émanciper et de survivre, nous vivons une dissonance cognitive sournoise et perverse.
    Si les autochtones ont été victimes d'un génocide culturel, quels sortes de génocide vivons-nous ? C'est peut-être un fratricide ou un infanticide que nous vivons, trahis par nos frères indifférents et impuissants du sors des prochaines générations.
    Les socio-oncologues dirons que les néo-Brunswickois sont au stade 3. Ceux des autres provinces au stade 4. Le notre progresse invariablement dans cette courbe plus ou moins linéaire, mais forcément asymptotique, pour ne pas dire symptomatique.
    Merci M. Bonhomme, j'espère que vous nous écrirez une épitaphe sous peu.
    Question d'ajouter un épilogue à votre recette.
    JC Dubois

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2015


    Évidemment une nation ne meurt pas d’un coup sec. Elle peut languir pendant de longues décennies avant de passer à la trappe du folklore. Et puis il peut bien avoir des sursauts de vitalité qui laissent penser à la Résurrection. Mais si une collectivité veut mettre fin à ses jours mieux vaut le faire en pleine conscience et avec l’efficacité de la raison. Bien des auteurs nous montrent que le pire vice humain c’est l’hypocrisie et la lente dégénérescence inconsciente.
    Alors que l’âge moyen des Québécois passera
    de 40 ans en 2009 à 43,2 en 2030, on s’attend à ce que
    la croissance de la population diminue durant la période
    de prévision à long terme. La population québécoise,
    estimée à 7 814 406 habitants en 2009, atteindra
    8 940 264 habitants d’ici à 2030. Son vieillissement a
    déjà commencé et deviendra plus prononcé au cours des
    20 prochaines années...
    http://gloria.tv/media/QM1Nm22GqDN