Une femme qui dirige la troisième puissance économique de l'Amérique latine

Raz-de-marée électoral pour Cristina Fernandez

Ue victoire qu'elle s'est mérité par son talent et son doigté politique

Tribune libre

RAZ-DE MARÉE ÉLECTORAL POUR CRISTINA FERNANDEZ

C’est avec plus de 54% des voix que cette femme à l’allure frêle mais au caractère et à la détermination de fer vient d’être réélue Présidente du Peuple argentin. Une grande victoire saluée, dès les premières heures, entre autres, par Dilma Roussef, du Brésil, Évo Morales de la Bolivie, Hugo Chavez, du Venezuela, Jose Mujica d’Uruguay.
Voici le commentaire que l’on retrouve sur TF1 NEWS
« A 58 ans, la présidente sortante a réussi un retour impressionnant après avoir vu sa cote de popularité dégringoler au début de son premier mandat. Elle sort renforcée de ce scrutin pour poursuivre sa politique économique interventionniste, qui plaît à une majorité de la population mais mécontente les investisseurs. Elle a notamment conquis ses concitoyens avec une politique généreuse de redistribution sociale, notamment pour les retraités et en matière de prestations familiales. S'exprimant brièvement devant les journalistes au moment de son vote dans la province de Santa Cruz, elle a défendu sa politique économique en période de crise mondiale : "Quand on voit ce qui se passe dans le monde, on peut être fier de l'Argentine."
La recette du "Kirchnérisme"
Un spectaculaire revirement alors que, quelques mois après avoir pris les rênes de la troisième économie d'Amérique latine en décembre 2007, Cristina Kirchner avait dû affronter la colère des agriculteurs, dans un bras de fer concernant la hausse des taxes sur les exportations de soja qui avait fait dégringoler sa popularité à 20%. Beaucoup pensaient alors que les jours du "Kirchnérisme", dernier avatar du péronisme, étaient comptés. D'autant qu'une sévère défaite lors des élections de mi-mandat lui avait fait perdre le contrôle du congrès. A la mort de son époux, en octobre 2010, des rumeurs disaient même Cristina Kirchner sur le point de quitter la vie politique. Nestor Kirchner, son prédécesseur à la Casa Rosa, la résidence de la présidence argentine, était son principal conseiller politique et, pour beaucoup, le vrai leader du pays. Mais c'était mal connaître le solide tempérament de cette avocate originaire de Patagonie, la province la plus méridionale du pays. La popularité de la "viuda" (la veuve) a rebondi après les funérailles nationales de son mari, qui ont bouleversé le pays.
Cristina Kirchner, qui porte toujours le deuil, impressionne par sa stature et son courage. Il faut également rechercher les raisons de son soutien populaire élevé du côté de l'économie - la croissance atteindra 8% cette année, le chômage est à son plus bas niveau depuis vingt ans, la confiance des ménages à un plus haut historique - et des divisions de l'opposition. Cristina Kirchner applique une politique interventionniste - contrôle des prix, quotas agricoles, financement de la dette par une partie des réserves de la banque centrale - qui lui vaut l'animosité de Wall Street. Mais cette présence de l'Etat dans la vie économique rassure une partie des Argentins, encore traumatisés par la "banqueroute" du pays dans les années 2001-2002, après des années de libéralisme forcené comme lors de la présidence de Carlos Menem. »

Comment ne pas rêver à une personne de cette trempe pour nous mobiliser autour d’un projet qui nous sorte de l’enlisement social, politique et économique dans lequel nous piétinons depuis des années. Ce qui fut possible pour l’Argentine qui avait connu la violence des juntes militaires des années 1970 et 1980, la corruption à grande échelle du règne de Menem, dans les années 1990, et la plus grande débandade économique au début du présent siècle, devrait l’être également pour nous qui avons connu, également, bien des déboires, sans perdre pour autant tout espoir.
Oscar Fortin
Québec, le 24 octobre 2011
http://humanisme.blogspot.com
http://lci.tf1.fr/monde/amerique/argentine-raz-de-maree-electoral-pour-cristina-kirchner-6782100.html

Featured c993614705e847e0187b4837f6836df0

Oscar Fortin292 articles

  • 214 731

citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2011

    « Comment ne pas rêver à une personne de cette trempe pour nous mobiliser autour d’un projet qui nous sorte de l’enlisement social, politique et économique dans lequel nous piétinons depuis des années. » (O.F.)
    Mais nous l’avons, la personne de cette trempe, au pouvoir pour un troisième mandat, qui est en train de nous mobiliser pour le Plan Nord, colporté à la grandeur du monde!
    Suffit-il d’être loin de l’action pour subitement porter foi aux médias, aux lunettes roses proposées au monde, devant les machines électorales et les portraits embellis de la situation économique d’un peuple? Le taux de chômage bas, avec des McJobs, on connaît ça! Les organisateurs d’élection du Kirchnerisme, à Buenos Aires, sont-ils morts avec Kirchner? On a su récemment que la maladie, ça rapporte… de porter le deuil aussi! Et les problèmes des producteurs forcés au soja transgénique, fondus comme par enchantement? Et l’appui de quelques dictateurs, ça ne nuit pas, comme nous savons au sujet de magna de la presse au Canada…
    L’ère est bien au femmes, désormais, mais méfions-nous des frêles, de leur séduisante coiffure au vent et de leur botox! On l’a bien vue à Salta, tout au nord, près de la Bolivie, lors du glissement de terrain début 2008, se faire filmer sous la pluie en guise de solidarité : quel gâchis pour ses ongles!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2011

    Si on pouvait trouver une femme pour porter le flambeau de l'indépendance, je voterais pour elle demain matin.
    J'ai bien dit une femme pour "porter le flambeau de l'indépendance".
    Pierre Cloutier