Depuis quelques semaines et, particulièrement depuis la crise qui secoue actuellement le PQ, nombreux ont été ceux qui se sont exprimés sur l’opportunité de rallier les forces indépendantistes du Québec.
Pour l’instant, je continue de croire que le PQ demeure le véhicule privilégié pour parvenir à notre indépendance. Toutefois, je dois avouer que, depuis quelques jours, mon idée a évolué sur mes convictions à cet effet. Je m’explique. Considérons d’abord le fait que le PQ est né de la fusion du Mouvement pour la souveraineté (MSA) de René Lévesque et du Rassemblement national (RN) de Gilles Grégoire, le Ralliement pour l’indépendance nationale (RIN) de Pierre Bourgault de l’époque refusant d’y adhérer.
On connaît les reste de l’histoire qui a conduit à deux référendums, soit ceux de 1980 et de 1995, lesquels ont donné les résultats que l’on connaît. Pour bien saisir le reste de mon argumentaire, il m’apparaît important de vous rappeler les deux questions qui ont fait l’objet de ces référendums :
1980…« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »
1995…« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente du 12 juin 1995? »
À remarquer qu’à part la critique que l’on peut faire sur la longueur indue des questions, les libellés contenaient, dans le premier cas, les mots
« souveraineté » et « association économique » et, dans le deuxième cas, les mots « souverain » et « partenariat économique et politique », ce qui est tout à fait logique avec le concept de la souveraineté-association.
Enfin, arrivons-en au but de ma réflexion. Avec le temps, les partisans du MSA ont peu à peu abandonné le concept d’association avec le reste du Canada pour devenir purement des souverainistes et, depuis peu, essentiellement des indépendantistes…disons-le, pour la plupart, déçus des avenues empruntées par le PQ, particulièrement depuis le référendum de ’95.
Aujourd’hui, ces mêmes indépendantistes prônent une coalition de leurs forces en faisant appel au peuple, en fait en préconisant « un mouvement d’individus qui veulent imposer dans tous les domaines la prédominance de la nation à laquelle ils appartiennent », ce qui est la définition du « nationalisme » telle que retrouvée dans le Petit Larousse illustré, édition 2009.
Si le PQ a le courage d’opter pour la voie du nationalisme, s’il est prêt à être le porte-étendard des aspirations des Québécois qui « veulent imposer dans tous les domaines la prédominance de la nation à laquelle ils appartiennent », il devra d’abord rallumer cette flamme nationaliste auprès des Québécois pour ensuite leur « proposer » le choix d’une nation et, dans l’hypothèse d’un oui à cette proposition, l’« imposer » par la suite au ROC.
Toutefois, dans le cas où le PQ continue de tergiverser dans les méandres du plan de gouvernance et de la valse-hésitation de Pauline Marois et de ses troupes, je devrai réviser mes positions concernant mon appui à l’égard du PQ et envisager d’autres avenues.
Henri Marineau
Québec
Sortir du bourbier de la souveraineté-association
Rallumer la flamme du nationalisme
Proposer une nation aux Québécois
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
25 juin 2011Monsieur Marineau,
Je vous remercie de prendre le temps de partager votre réflexion avec ceux et celles qui fréquentent Vigile.
Comme vous, je crois qu'un important virage s'impose pour nous permettre d'aller de l'avant vers l'indépendance, mais avec ou sans le PQ.