Il y a quelques années, je me trouvais sur une plage au Québec, à Magog si je me souviens bien. C’était une journée d’été, il faisait chaud. Tout le monde était habillé légèrement comme il convient sur une plage en été.
Tout à coup, s’approche une famille arabe. Lui, plutôt grand, marchait en avant, l’air insouciant, en tenant un enfant par la main. Il avait des vêtements de saison : chemise de coton à manches courtes, bermudas, sandales. Elle, suivait en tenant aussi un enfant par la main. Elle portait une grande robe noire en tissu épais qui la couvrait entièrement; un voile lui entourait la tête. Elle avait l’air un peu moins insouciant.
À cette vue, j’ai été pris d’une sorte de malaise, fait de pitié pour la femme et de colère pour l’homme. Comment un tel individu pouvait-il s’accommoder de cette situation, s’il ne l’avait pas imposée lui-même? Et elle, était-elle vraiment libre de souffrir de cette façon? Moi, j’étais dérangé, pour ne pas dire perturbé.
Une scène semblable s’est répétée à des milliers d’exemplaires cet été, que ce soit sur un plage ou dans les rues surchauffées de Montréal ou de Québec. Sans doute, des milliers de Québécois ont été pris du même malaise que moi. Plusieurs se sont probablement dit : « Tant pis pour eux-autres! »
Quand j’entends dire ces jours-ci par des gens ordinaires, et même par de grands intellectuels : « Ça ne me dérange pas de voir des femmes voilées » ou « Ça dérange qui que des femmes portent le voile? », je me remémore cette image de Magog. Est-il possible qu’on ne soit pas dérangé par un spectacle pareil?
Bien sûr, on dira que, dans un bureau climatisé du gouvernement ou dans un hôpital où la température est contrôlée, le voile féminin et les vêtements couvrants attirent un peu moins la pitié. Mais cela nous renvoie néanmoins à une condition féminine de sujétion, pour ne pas dire d’asservissement. Même si Françoise fait semblant de ne pas la voir.
Que cette façon de vivre ait été intégrée par beaucoup de femmes musulmanes et qu’elles y consentent de leur plein gré, je le conçois. La nature humaine est ainsi faite que, ce qu’on ne peut changer, on le fait sien. Exemple extrême, beaucoup de femmes excisées sont farouchement pour l’excision.
Ce qui me dérange aussi dans tout ce contexte, c’est que l’intégrisme est par nature conquérant. Les musulmans – et leur frange radicale – sont de plus en plus nombreux ici, les mosquées poussent un peu partout. On dira qu’ils ne sont pas cinq pour cent de la population. Mais leur nombre augmente et ils font du prosélytisme. Où s’arrêtera leur progression? Imaginons qu’ils deviennent majoritaires : auraient-ils autant de scrupules que nous à imposer leur vision de la société?
Le projet de loi du gouvernement n’aurait-il que le mérite de faire réfléchir à ces questions qu’il aurait sa raison d’être. Les hauts cris qu’on entend en ce moment me font penser aux calamités qu’on prédisait quand Camille Laurin a fait adopter la loi 101 : liberté d’expression bafouée, police de la langue, inquisition, emprisonnement, etc. La loi 101 est violée tous les jours sans que ses contrevenants en souffrent. Elle a quand même eu un certain effet. La future loi sur la laïcité devrait avoir le même sort : appliquée avec souplesse (connaît-on une autre façon de faire au Québec?), elle devrait influencer la société dans le bon sens.
"Ça ne me dérange pas"
Vraiment?
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
12 septembre 2013C'est vrai qu'il pousse des mosqués mais il y à a peine 20 ans les musulmans réussisaient à peine à en avoir une grande comme un 10 cent alors qu'aujourd'hui elles sont grandes et luxueuses. Comment ces gens sont-ils passés de la pauvreté à l'opulence? d'une religion discrète à celle qui maintenant s'affiche haut et fort?
Si l'argent est le nerf de la querre d'où vient le leur? et pourquoi?
Pourquoi tout ces "grands intellectuels" ne s'intéressent pas à la pauvreté et à la misère du québécois au lieu d'ergoter sur des irritants tout irait mieux. Et qu'ils s'intéressent à la provenance de l'argent.