Québécois de souche

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Le sentiment de dépossession des « de souche » est de plus en plus grand

Qui eût cru que l’expression « Québécois de souche » deviendrait associée à une forme de racisme aux yeux des multiculturalistes, dont Justin Trudeau est le général en chef ?


Car le premier ministre du Canada a déclaré la guerre cette semaine aux Québécois de souche. Or, depuis que les descendants des Français ont troqué l’appellation de « Canadiens français » pour celle de « Québécois », nous n’avons plus d’autre mot pour expliquer notre identité française.


Québécois « de souche » renvoie à nos racines, notre histoire, notre mémoire, notre imaginaire et notre langue.


Tolérance


Cela ne signifie aucunement que nous, les francophones, rejetons les autres Québécois. Notre histoire moderne illustre au contraire que la majorité québécoise constituée précisément de « de souche » a fait preuve d’ouverture et de tolérance envers les « autres ». Une partie de ces « autres », d’ailleurs, a peu d’estime pour nous. On n’a qu’à lire les journaux du Canada anglais et ceux du West Island au Québec pour s’en convaincre. Lorsque le magazine torontois Maclean’s soutenait en 2010 que le Québec était « la province la plus corrompue », c’était aux francophones qu’il faisait allusion.


La crainte réelle ou imaginaire que nombre de Québécois francophones ressentent face à l’immigration est qualifiée de raciste. Philippe Couillard et Justin Trudeau entretiennent ce sentiment. Mais alors, qu’ont-ils à dire cette semaine du sondage publié par la firme Angus Reid qui démontre que la moitié des Canadiens croit que le pays doit accueillir moins d’immigrants ? Ils se taisent, bien sûr. Et c’est bien là qu’ils se révèlent.


Non seulement ils se croient les dépositaires de la nouvelle morale multiculturelle avec les bons — les Canadiens de la diversité — et les méchants — avant tout les Québécois de souche et tous les souverainistes blancs qui sévissent en nos contrées —, mais ils en font un enjeu politique.


Mépris


Pierre Elliott Trudeau avait traité autrefois Robert Bourassa de « mangeur de hot-dogs » à cause de ses positions nationalistes. Et voilà que le fils dépasse son père avec ces accusations de racisme. L’expression « mangeur de hot-dogs » était méprisante, réductrice et méchante envers les pauvres. Celle de « raciste » est violente, diffamatoire et elle marque au fer rouge ceux auxquels elle s’adresse. De la part du premier ministre d’un pays qui se veut exemplaire en matière de démocratie, c’est intolérable et insultant.


Ceux qui nient le droit aux Québécois francophones de s’inquiéter de leur avenir collectif tout en faisant l’amalgame avec des racistes de Storm Alliance dont fait partie la femme hystérique qui a interpellé Justin Trudeau, qui lui a répondu de façon aussi hystérique, sont irresponsables.


Les problèmes suscités par l’immigration illégale avant tout doivent être résolus par des gens raisonnables et modérés qui ne recourent pas à l’idéologie. Mais surtout, les Québécois dits « de souche » ne peuvent servir de chair à canon dans la guerre de domination multiculturelle menée tambour battant par Justin Trudeau et ses acolytes, dont Philippe Couillard, le bientôt ancien ou futur premier ministre.


Dans cette perspective, l’avenir, aussi économiquement jovialiste qu’il soit, s’annonce sombre et inquiétant.


Dès lors, les droits de la majorité francophone peuvent-ils perdurer ?