Québec veut réduire rétroactivement la pension de ses cadres retraités

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Une d'autant plus mauvaise idée qu'il procède de façon inéquitable

(Québec) Quand des entreprises font faillite, il arrive que les retraités aient de mauvaises surprises. Insuffisamment capitalisés, les régimes de retraite ne peuvent livrer les prestations promises. Quand il s'agit du gouvernement, c'est totalement inusité.
Actuellement à l'étude à l'Assemblée nationale, le projet de loi 126 suspend rétroactivement l'indexation pour les cadres retraités sous ce régime créé en 1973. Les 28 000 assurés du régime de retraite des cadres perdent une protection contre l'inflation, une réduction potentielle de leur rente de 4,3%, qui rend le régime moins avantageux que celui prévu pour l'ensemble des fonctionnaires.
En serrant la vis d'une main, Québec maintient toutefois de l'autre des exceptions étonnantes dans ses politiques de retraite. Nommée la semaine dernière, la nouvelle protectrice du citoyen Marie Rinfret est une «gagnante à vie». Sa retraite prévoit une prestation de 5% par année de service. Au bout de 10 ans, elle partira avec 50% de son salaire, soit autour de 120 000 $ par année à vie. Au surplus, contrairement à tous les autres salariés de l'État, elle n'a aucune contribution à faire à son régime de retraite.
L'ensemble des fonctionnaires contribue à parts égales avec l'employeur au régime de retraite. La cagnotte grossit de 2% par année - ainsi, au bout de 30 années de service, le retraité touche 60% de son salaire de départ. Les députés, eux, ne contribuent qu'à 25% de leur régime, avec une hausse de 4% par année ; ils accumulent deux fois plus vite que l'ensemble des employés. Les agents de la Sûreté du Québec ne paient que le tiers de leur régime de retraite.
Vandal champion
Devenu secrétaire général du gouvernement - premier fonctionnaire sous Jean Charest -, Gérard Bibeau avait fixé à 4 % par année sa prestation, un privilège qu'il a conservé comme président de Loto-Québec jusqu'à l'an dernier. Son successeur sous Pauline Marois, Jean St-Gelais, avait fait de même, tout comme l'actuel premier fonctionnaire, Roberto Iglesias.
Le champion reste l'ancien président d'Hydro-Québec Thierry Vandal. Le gouvernement Charest avait dégommé André Caillé pour favoriser M. Vandal, bien connu au PLQ. Ce dernier s'est doté d'un régime à 7 % par année. Conséquemment, après 11 ans à la barre d'Hydro, M. Vandal est parti avec 77 % de son salaire pour le reste de ses jours - une pension à vie de 450 000 $, pleinement indexée.
Contrairement à l'habitude, le projet de loi 126 n'a pu être adopté à l'unanimité en première lecture à l'Assemblée nationale, mercredi dernier, le PQ s'y étant opposé. Il a été envoyé en commission parlementaire pour l'étude article par article.
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