Québec veut redéfinir sa stratégie énergétique

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L'électrification des transports pourrait devenir « un véritable pôle économique » qui entraînerait une diminution importante des gaz à effet de serre

La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, partage les préoccupations du président des États-Unis Barack Obama concernant les risques de hausse des gaz à effet de serre liés aux projets d'oléoducs.
Mme Ouellet a déclaré jeudi que cette question fera partie des sujets discutés lors d'une consultation publique qui doit mener à l'élaboration d'une nouvelle stratégie énergétique.
La semaine dernière, M. Obama a déclaré que le projet d'oléoduc Keystone XL, entre l'Alberta et le Texas, ne pourrait être approuvé par les autorités américaines qu'à la condition de ne pas augmenter de manière «significative» les émissions de gaz à effet de serre.
Le Québec est aussi convoité par des entreprises albertaines qui souhaitent ainsi trouver une autre voie en raison de l'opposition suscitée en Colombie-Britannique et aux États-Unis.
TransCanada Pipeline, responsable du projet Keystone, a un projet au Québec, tout comme Enbridge, qui souhaite inverser le flux d'un oléoduc aboutissant à Montréal.
Lors d'une entrevue, jeudi, Mme Ouellet a affirmé qu'elle partage les préoccupations de M. Obama concernant des projets d'oléoducs qui pourraient amener du brut albertain au Québec, notamment parce que son extraction des sables bitumineux crée plus de pollution.
«Nous avons une préoccupation, un peu comme M. Obama, concernant la provenance du pétrole, a-t-elle dit. Parce que nous savons, dans le cas de Enbridge, il y aura du pétrole conventionnel, mais fort probablement également du pétrole non conventionnel, tiré des sables bitumineux, qui a ce moment-là émet plus de gaz à effet de serre.»
Commentant le projet d'Enbridge, Mme Ouellet a néanmoins souligné les avantages économiques pour les raffineries montréalaises, si elles avaient accès au pétrole albertain.
Ces questions seront évaluées à l'automne, dans le cadre d'une consultation annoncée récemment par le ministre de l'Environnement Yves-François Blanchet.
Mme Ouellet a affirmé que la pollution causée par les sables bitumineux pourra être discutée lors de cette consultation, mais aussi dans le cadre des travaux de la commission dont elle a annoncé la formation jeudi.
«C'est un élément qui fait partie de la réflexion», a-t-elle dit.
La commission annoncée par Mme Ouellet sera coprésidée par Normand Mousseau, professeur au département de physique à l'Université de Montréal, et Roger Lanoue, qui a travaillé pendant plus de 20 ans chez Hydro-Québec.
Québec mise beaucoup sur l'électrification des transports. Ce secteur pourrait devenir «un véritable pôle économique» et il entraînerait une diminution importante des gaz à effet de serre, a fait valoir la ministre.
Si l'objectif de l'instauration d'une nouvelle politique a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre en diminuant la consommation de combustibles fossiles, cela ne signifie pas pour autant que le gouvernement a l'intention de tourner le dos au pétrole.
La première ministre Pauline Marois a affirmé à plusieurs reprises déjà et la ministre Ouellet a réitéré jeudi qu'avec 14 milliards $ en achat annuel de pétrole importé, le Québec avait un avantage économique certain à examiner le potentiel de l'exploitation du pétrole.
Le gouvernement a l'intention de déposer une nouvelle politique énergétique pour le Québec en 2014, après avoir sondé les populations de plusieurs régions entre le 4 septembre et le 9 octobre prochains.


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