Lors des élections fédérales de mai 2011, l’appui solide de Québec Solidaire aux candidats du NPD au Québec a eu comme résultats, d’une part, d’autoriser Québec Solidaire de mettre aux oubliettes le mot souveraineté et, d'autre part, de renforcer la base fédéraliste au sein de son parti. Il est étonnant que les tous les saboteurs qui s’agitent contre le PQ n’ont jamais pris la peine de dénoncer le « souverainisme » d’un parti qui sème la confusion. Ce parti qui se dit souverainiste, le sera vraiment lorsqu’il s’appellera Québec Solidaire et Souverain.
C’est l’opportunisme de ce parti qu’il faut combattre car il trompe sciemment les souverainistes courageux qui y militent. Or l’appui de Québec Solidaire aux candidats du NPD a eu pour conséquences d’atténuer de beaucoup le programme et les actions de Québec Solidaire dans la défense du fait français surtout que sa base et sa force, quoiqu’il en dise, se situe d’abord à Montréal.
Sur les questions cruciales qui touchent l’affaiblissement de la langue, voici certaines positions de Québec Solidaire :
1) Québec Solidaire s’est prononcé contre l’assujettissement des établissements collégiaux à la Charte de la langue française afin de forcer les diplômés des écoles secondaires francophones à poursuivre leurs études en français.
2) Québec Solidaire n’a pas dit un mot sur le projet de loi minimaliste des népédistes qui voulait obliger les banques et les entreprises de transport aérien – à s'assurer que leurs travailleurs puissent exercer leurs fonctions et recevoir des communications internes en français. Le Bloc Québécois allait beaucoup plus loin, il demandait que les entreprises de compétence fédérale au Québec soient assujetties à la loi 101.
3) Le 10 février, Québec Solidaire Québec solidaire annonçait que malgré que la situation de la langue française soit préoccupante, ce dossier ne ferait cependant pas partie de ses préoccupations pour la rentrée parlementaire. Pour un parti dont la base militante et sa force politique se retrouve surtout à Montréal, ce geste m’apparaît lâche. Québec Solidaire ne veut surtout pas toucher à la question explosive de la langue à Montréal et ennuyer sa base fédéraliste. La question de la langue, c’est « tellement divisive » !!
4) Québec Solidaire ne parle jamais du français comme la langue commune au Québec. Au contraire, elle noie le poisson et retarde les actions. Québec Solidaire recommande surtout des mesures d’enquête sur l’état de la situation du français En voici quelques-unes pris directement de son programme: « mettre en place une commission itinérante sur l’état de la langue française au Québec en accordant une attention particulière aux milieux de travail », « développer des recherches et les rendre publiques pour savoir où nous en sommes au niveau des résultats de francisation des immigrants ». Dans le même fil de pensée, Madame Françoise David « aimerais bien lire des études sur la langue parlée au travail, dans les PME mais aussi dans les grosses entreprises. Je soupçonne que l’anglais a repris beaucoup de place depuis 20 ans, depuis que l’on vit plus activement à l’ère de la mondialisation ». La perspicacité de madame David me sidère. Réveillez-vous à Québec Solidaire !! L’anglicisation des milieux de travail galope dans la région de Montréal et madame demande d’autres études. Plus déconnectée que ça, tu meurs. Mais il y a plus.
5) Québec Solidaire devient le sosie du PLQ, lorsque le parti « veut entreprendre une campagne de valorisation de la culture et de la langue française dans toutes les régions du Québec. Cette campagne a pour but de rehausser la fierté de parler français au Québec et de bien le parler et l’écrire ». Finalement, le bouquet.
6) Québec Solidaire veut « mettre en place un apprentissage intensif des compétences linguistiques en français et en anglais pendant la période d’instruction obligatoire. Au terme d’études primaires et secondaires, les jeunes Québécois-es, francophones et allophones doivent bien parler et écrire le français et avoir une bonne connaissance d’usage de l’anglais. Les élèves anglophones doivent avoir une bonne connaissance d’usage du français ». Québec Solidaire reste silencieux sur le programme d’anglais intensif que le gouvernement Charest veut mettre en place en 6ième année. Québec Solidaire reste silencieux lorsque le PQ veut que le français soit la langue commune.au Québec. En général, Amir Khadir, qui a une opinion sur tout et aime à la faire connaître, se contentera de dénoncer le gouvernement libéral de détourner les fonds destinés à la francisation et l'intégration des immigrants. Ce n’est pas très dangereux et tout le monde a fait le même constat.

Finalement, l’absence de propositions d’actions, à part leur demande de nouvelles études, et leur silence sur plusieurs sujets chauds prouvent que Québec Solidaire est incapable de défendre de façon courageuse et musclée la langue française dans la région métropolitaine. Québec Solidaire ne veut pas se mettre à dos les fédéralistes francophones et anglophones progressistes et les immigrants qu’il aimerait attirer (cf à son acceptation du port du voile pour les fonctionnaires tel les intervenants de la Direction de la protection de la Jeunesse, les juges, etc.).
Cette attitude hypocrite et mensongère se retrouve finalement dans son site web Québec Solidaire à l’onglet : who we are avec les sous-titres suivants : orientations and platform, a party for social change, in a changing Québec, our principles, collegial leadership, our history et what’s happening now? Dans cette partie de son site, Québec Solidaire ne fait JAMAIS référence à son projet souverainiste pour les Québécois. La seule mention du mot souveraineté se retrouve dans son historique dans laquelle on mentionne qu’Option citoyenne en 2004 avait des « political orientations about issues that included feminism, globalization, the economy, sovereignty, and relations with Aboriginal peoples ». Tout suite après, on continue sur la plate-forme de 2006, dans laquelle on ne parle plus que d’adopter des « policies to promote equality, environmental integrity, civil liberties, solidarity, justice, and peace ».
Pour ceux qui croient encore que Québec Solidaire est un parti souverainiste, il faut être clair, il ne l’a jamais été. L’élection des népédistes au Québec repousse encore plus loin cette perspective et explique le désintérêt de Québec Solidaire pour la question de la défense de la langue française.
Il serait intéressant de voir le réseau de connexions bâties à partir de la victoire des népédistes au Québec. Combien de solidaires travaillent maintenant pour des députés népédistes, eux, qui se drapent dans le drapeau canadien, donnent des médailles du jubilé de la reine et nous enragent avec leur publicité écrite bilingue. Voilà un beau champ de recherche que je pense à investiguer: les liens entre les solidaires et les népédistes au travers de leurs réseaux d’attachés politiques et de salariés