Québec, Montréal et la grève étudiante : deux solitudes

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012


Au moment où j’écris ces lignes, l’association étudiante du Collège de Bois-de-Boulogne où j’enseigne vient de reconduire son mandat de grève jusqu’à ce que la ministre Beauchamp décide de déposer une offre aux étudiants. La manifestation de jeudi dans les rues de Montréal a réuni un nombre record de manifestants. Et à Québec ? À Québec, rien ne bouge. Ou du moins presque rien… En effet, on ne retrouve actuellement aucun cégep de Québec en grève générale. Dans la Vieille Capitale, en somme, seulement la moitié des étudiants de l’université Laval sont en grève, peut-être maintenant un peu moins, car les 3600 étudiants en sciences sociales que compte l’université viennent tout juste de voter contre la grève (http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201203/26/01-4509644-greve-etudiante-a-luniversite-laval-volte-face-en-sciences-sociales.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4509644_article_POS2). Vus de Montréal, ces résultats paraissent surprenants et on se frotte les yeux en se disant que la ville de Québec est décidément un mystère indéchiffrable. Et cependant, quand on y regarde de plus près, l’énigme Québec peut être comprise à la lumière de certains faits.
Allégeances politiques
À l’élection fédérale de 2011, il est certain que la vague orange s’est fait ressentir à Québec comme d’ailleurs dans toutes les régions du Québec, mais il s’agit selon moi d’un mouvement éphémère et superficiel et non d’un phénomène profond. D’ailleurs, il faut mentionner que sur les cinq comtés remportés en 2011 par les Conservateurs au Québec, trois proviennent de la région : il s’agit de la Beauce, de Lévis-Bellechasse et de Lotbinière, trois comtés situés en face de Québec, sur la rive sud du fleuve. Notons aussi que le très coloré animateur de radio André Arthur a été député du comté de Portneuf de 2006 à 2011. L’homme, qui ne semble pas éprouver trop de remords d’avoir manqué 44 journées de vote à son dernier mandat à la Chambre des Cummunes, préférait souvent les voyages en autobus à son métier de politicien (http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/201104/30/01-4394985-andre-arthur-manque-de-respect-dit-duceppe.php). Si la présence d’André Arthur aux Communes était pour le moins inconstante, la constance de sa fidélité envers les Conservateurs était par ailleurs bien connue et il a toujours voté pour les projets de loi du gouvernement Harper (http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-federales/201104/10/01-4388454-votez-arthur-lancera-le-parti-conservateur.php); ceux-ci lui rendaient d’ailleurs bien ses loyaux services en ne présentant aucun candidat contre lui. Le nouveau Parti conservateur du Québec, qui regroupe nombre d’anciens militants de l’ADQ selon lesquels la CAQ est trop à gauche, est dirigé par Luc Harvey, ancien député de la circonscription de Louis-Hébert, circonscription comprenant la partie Ouest de la ville de Québec.
À la dernière élection provinciale de 2008, la grande région de Québec a élu seulement deux députés du PQ sur les onze que comptent la région; le PLQ a en élu sept et l’ADQ en a élu deux; Québec solidaire n’a réussi aucune percée dans la région et ses résultats sont bien souvent en-dessous de 5% des voix exprimées au scrutin. À la lumière de ces informations, on comprend donc que les cégépiens et les universitaires de Québec proviennent souvent de familles où la droite, du moins la droite économique, est fort bien implantée.
Les médias de Québec
En juillet 2004, 50 000 personnes descendaient dans les rues pour protester contre le refus du CRTC de renouveler le permis de diffusion de Choix 98.1 Radio X; le CRTC avait pris cette décision suite aux nombreuses plaintes reçues à cause des propos controversés tenus par l’animateur Jeff Filion. Ce poste de radio, qui véhicule les idées de la droite populiste, demeure encore aujourd’hui très populaire à Québec et ses animateurs prennent position contre la grève de façon virulente. Ils font notamment la promotion de la pétition qui a été présentée à l’Assemblée nationale pour dépolitiser les associations étudiantes (https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-2685/index.html). Selon cette pétition, les associations étudiantes devraient rester neutres sur le plan politique et elles ne s’occuperaient plus que d’enjeux ne dépassant pas les murs de leur institution d’enseignement. On comprend bien sûr qu’une telle pétition, si elle était adoptée par le gouvernement, briserait les mouvements de grève étudiants, car les cotisations obligatoires que chaque étudiant doit payer à son association étudiante ne pourraient plus financer les mouvements de grève.
Quant à Jeff Filion, il n’est plus animateur à Choix, mais il a fondé son propre poste de radio : Radio Pirate, qui diffuse à partir de Québec. On peut notamment entendre à son émission la pétulante Johanne Marcotte (qui a aussi sa chronique à CHOIX), libertaire et cofondatrice du Réseau Liberté-Québec, un mouvement visant à réseauter la droite québécoise et dont le congrès de fondation s’était déroulé à… Québec en 2010 ! Madame Marcotte a notamment écrit dans son blogue (http://jomarcotte.wordpress.com/) : « Oh oui ! Ils l’ont facile, ces étudiants, comme nous tous d’ailleurs. Car non seulement il est juste et raisonnable de demander aux étudiants d’assumer une plus grande part des coûts de leurs études universitaires, il le serait probablement tout autant d’exiger qu’ils assument dorénavant une part, au moins symbolique, de leurs études collégiales ! » Madame Marcotte a d’ailleurs voulu identifier clairement son blogue à la capitale nationale et sur sa page d’accueil on peut contempler une image "carte postale" de la vieille ville et du fleuve Saint-Laurent.
La gauche peut-elle espérer s’implanter un jour à Québec ? Selon le rapport Alarie (http://www.vigile.net/Ni-mystere-ni-enigme) qui avait été rédigé par Hélène Alarie pour expliquer la déconfiture du Bloc aux élections fédérales de 2006, si un parti politique souhaite s’imposer à Québec, il n’aura d’autre choix que d’épouser certaines valeurs conservatrices. Son opinion est-elle justifiée ? Nous espérons qu’elle se trompe, mais l’échec relatif du mouvement étudiant dans la vieille capitale nous montre assurément que la gauche devra mettre les bouchées doubles pour remporter le cœur des citoyens de Québec.


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9 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    30 mars 2012

    @ Didier:
    «Vous admettrez avec moi que ça cause un problème pour les souverainistes en 2012 que les gens de la région de la capitale nationale soient en grande majorité pour rester dans le Canada.»
    Mais oui, je suis bien d'accord, Didier. Je pourrais diffcilement ne pas l'être... Je me sens souvent, effectivement, comme vivant dans une espèce de gros, gros village peuplé d'irréductibles clones d'Elvis Gratton (style rive Nord)!|
    C'est sûr que quand la ville, fondée par Champlain, qui avec l'île d'Orléans, fut en effet le berceau de notre civilisation française d'Amérique du Nord, est Elvis-Grattonisée; quand cette même ville, qui serait en principe la capitale d'un nouveau pays (un jour...), a une population qui est plutôt en faveur de l'asservissement volontaire... Ça regarde mal, pour utliser une de nos expressions locales, encore.
    «Pour ce qui est des gens de Québec, vous admettrez qu’ils ont le don par les temps qui courent de s’attirer des bêtises. On dirait qu’ils sont contre tout ce qui a du bon sens.».
    Didier, j'ai tenté d'offrir une explication: mes concitoyens sont d'abord et avant tout, inconscients. Et à plusieurs niveaux.
    J'ajouterais que les gens d'ici, trop souvent, connaissent mal l'histoire de leur ville. Et cela pèse lourd dans la balance...
    Pourquoi? Eh bien, juste un exemple; quand on lit comment la bataille des Plaines d'Abraham et le long siège de Québec se sont VRAIMENT déroulés, qu'on devient conscient des crimes de guerre commis; et du fait qu'environ un cinquième de la population de notre colonie a ainsi péri, ça a de quoi mettre en colère tout québécois qui se respecte! Si plus de jeunes savaient, au lieu qu'on leur enseigne une espèce de version castrée de notre histoire...
    Enfin, je crois que nous assistons aussi à une espèce de perversion de la fameuse rivalité Québec-Montréal: pendant des décades, nos amis de la métrrrrropôôôle, nous ont traité comme si le Québec, c'était Montréal, et que le reste n'était digne d'aucune espèce d'intérêt... Ici, les gens ont développé un certain ressentiment anti-montréalais. Ainsi, si les Montréalais sont plutôt en faveur de la grève étudiante, presque par réflexe, les gens de Québec réagiront en s'affichant contre. Même chose, dans une certaine mesure, pour la politique, ou je présume...
    Il faut VITE que nous retrouvions un esprit de solidarité; que nous acceptions de travailler ensemble vers un objectif commun: un pays. Et, oui, il faut que mes chers concitoyens, voient plus loin que leur nez collectif, et comprennent bien la menace qui pèse sur nous, Québécois.
    Par ailleurs, vous savez, à Québec, nous avons les qualités de nos défauts... Et les défauts de nos qualités. Nous sommes un peu enclins à nous «garrocher» dans les extrêmes... Nous voyons peut-être trop, juste un côté de la médaille, parfois... Notre fierté nous joue des tours, un peu. Nous dirigeons mal nos énergies.
    CEPENDANT, peut-être suis-je un peu rêveur, mais je pense que quand Québec se jettera enfin dans la bataille indépendantiste, nous le ferons de manière telle que nous vous rendrons FIERS de nous. Comme nos très valeureux ancêtres, qui ont défendu notre ville jusqu'au bout, face aux beaucoup plus nombreuses troupes de l'Empire britannique.
    À un de ces quatres, Didier.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2012

    Québec Solidaire à l'élection 2008 a fait 3.8%. Arrondir à 5% est plutôt généreux.
    À Québec, capitale-nationale, Québec Solidaire a fait 3.5%. Pas si moindre que ça du 3.8% au niveau national.
    http://elections.radio-canada.ca/elections/quebec2008/resultats/html/Regions/Region_322.html

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mars 2012

    @ Jean-François le Québécois,
    J'habite la région de la Mauricie. Et je n'ai pas dit que le référendum de 1995 avait été perdu à cause des gens de la région de Québec.
    Je parle de présentement en 2012. Les gens de la région de Québec sont davantage fédéraliste qu'en 1995, il me semble.
    Vous admettrez avec moi que ça cause un problème pour les souverainistes en 2012 que les gens de la région de la capitale nationale soient en grande majorité pour rester dans le Canada.
    Ce n'est pas comme si c'était l'Estrie ou le Bas du fleuve. Quand on parle de la ville de Québec, ne parle-t-on pas du berceau de la nation québécoise, la plus vieille ville du Québec?
    Ainsi c'est davantage un problème d'avoir les gens de cette ville en grande majorité contre la souveraineté.
    Pour ce qui est des gens de Québec, vous admettrez qu'ils ont le don par les temps qui courent de s'attirer des bêtises. On dirait qu'ils sont contre tout ce qui a du bon sens.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    29 mars 2012

    @ Didier:

    «On ne peut pas aller contre ça. C’est leur choix.»
    C'est surtout le choix des auditeurs de radio-poubelle, des banlieusards frustrés, en moyenne peu scolarisés. Je doute que la masse montréalaise soit beaucoup plus éclairée, de manière générale, disons...
    Et votre élite gauche caviar montréalaise, à la Léo Paul Lauzon? Le gars en question est assez cave pour avoir voulu devenir député du NPD, car il disait que Dieu merci!, nous n'avions pas réalisé l'indépendance avec le PQ, car le Québec serait devenu un pays droitiste... Il oppose un Canada de gauche (fictif), à la nation libre que nous pourrions devenir... Sans commentaire.
    «On faudrait rebaptiser la ville "ElvisGratton Town".» (sic).
    Intéressant; parce que dans le premier film de Falardeau, le dit personnage est supposé habiter la belle ville de... Laval, en banlieue de la métropole!
    «Ils sont devenus aussi fédéralistes que dans le West Island.»
    Écoutez; je respecte vos sentiments, je crois comprendre votre colère... Mais faudrait quand même pas exégérer, ou pas trop ; même à des fins de polémique, ami souverainiste.
    «Ça les valorise. Ainsi, ils se prennent pour des Anglo-Saxons ou des Américains.»
    Cher Didier, mes concitoyens sont loin d'être parfaits. Il arrive fréquemment qu'ils me fassent suer, avec leur tendance droitiste, leur assez fréquent manque de civilité, etc. Mais ils demeurent réellement, profondément québécois.
    «Ça pourrait être drôle mais ce ne l’est pas pour les souverainistes car ça rend la souveraineté impossible.»
    Sans blague?!? Avec le vol du référendum de 1995 par des manoeuvres fédérales telles que de faire voter des étudiants ontariens (il y a même des morts qui ont «voté»); avec le vote en bloc pour le NON des anglophones et des communautés immigrantes; avec des chefs du PQ de plus en plus faibles, tels que Boisclair (un montréalais) et Marois, nous serions les uniques responsables du fait que nous vivons touours dans une province???
    Didier, nous, indépendantistes de Québec, vivons des temps difficiles, après 10 ans de règne libéral, sous quelqu'un d'aussi ignoble que Charest... Nous y croyons encore. Nous avons besoin de sentir un peu de solidarité, de la part des autres indépendanstistes de notre nation, dont hélas, nous nous sentons trop souvent coupés. Parfois rejetés.
    Au fait, où habitez-vous, Didier?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2012

    À Québec, c'est un choix de société qu'ils ont fait. Ils préfèrent être colonisés.
    On ne peut pas aller contre ça. C'est leur choix.
    On faudrait rebaptiser la ville "ElvisGratton Town".
    Ils sont devenus aussi fédéralistes que dans le West Island.
    Ça les valorise. Ainsi, ils se prennent pour des Anglo-Saxons ou des Américains.
    Ça pourrait être drôle mais ce ne l'est pas pour les souverainistes car ça rend la souveraineté impossible.
    Comment voulez-vous faire la souveraineté quand les gens qui habitent la capitale nationale veulent à tout prix restés attachés au Canada?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2012

    Quand j'étais adolescent, il y a 35 ans de cela, je me souviens d'un monsieur de ma région qui n'aimait pas les gens de Québec à cause de ce qu'il appelait leur "mentalité d'habitants".
    Faut croire que, malheureusement, ça n'a pas beaucoup changé avec la nouvelle génération.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2012

    Sachant que Québec est la ville la plus prospère du Québec, cela sent la guerre de classe à plein nez.
    Quand tu as tout ce qu'il faut, un bon salaire, de l'argent pour t'acheter tout le nécessaire et même le superflu, il est tentant de s'afficher comme "winner" et de démontrer son aisance financière en voulant faire payer les plus mal pris ou les étudiants qui bien souvent n'ont pas de travail et pas de salaire.
    C'est ce qui arrive dans une ville "d'heureux de leur sort", de "satisfaits" et de "repus" comme à Québec. On veut protéger son statut social en le refusant aux autres.
    Que leur importe les miséreux de Montréal ou d'ailleurs au Québec.
    Quand tu as de l'argent plein les poches, ton plaisir n'est-il pas d'être baveux pour tous les autres?

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    28 mars 2012

    @ N. Bourdon:
    «La gauche peut-elle espérer s’implanter un jour à Québec ?»
    Je n'ai pas de certitude à ce sujet. Mais j'habite à Québec, alors permettez-moi de vous offrir une vue de l'intérieur, disons...
    Il faut comprendre que Québec, d'abord, est une ville très, très, majoritairement francophone. Blanche. «Pure laine».
    Il est également vrai, je crois, qu'encore aujourd'hui, le plus gros employeur y est le gouvernement. Plus précisément, les trois paliers de gouvernement fédéral, provincial (surtout), et municipal.
    On parle d'une population beaucoup plus homogène que celle de Montréal. Et d'une économie un peu plus stable, pour les employés du gouvernement, des cégeps et de l'Université Laval, etc, etc.
    Disons que dans un tel contexte, c'est plus facile, d'être de droite; d'être individualiste, et replié sur ses gains personnels, peut-être... Je ne sais trop; sans doute y est-ce pour quelque chose, quand même.
    Notre ville n'est pas encore un secteur de la province, très industrialisé, eu égard à la taille de notre capitale. Les souvenirs d'avoir travaillé sous des «boss» anglophones dans des usines, sont plus loin, dans la mémoire de la génération qui a connu le Québec pré-Révolution tranquille. Tout comme ces mêmes souvenirs, ou la façon dont ils ont pu être racontés, ne sont pas bien présents dans la mémoire collective des plus jeunes générations, chez mes concitoyens...
    Alors, connaissant mal la réalité de l'immigration massive; de l'anglicisation gallopante, du triste fait que certains nouveaux arrivants nous crachent presque à la figure; d'une précarité économique, accentuée par le fait que le Canada anglais nous vole beaucoup de richesse; la plupart de mes concitoyens «dorment au gaz», comme le dit une expression populaire dans notre région.
    Québec est une ville de taille moyenne qui se prend pour une vraie grosse, et qui est plutôt inconsciente, des menaces qui pèsent sur la nation québécoise dans l'ensemble!
    Mais il est vrai que notre population augmente vite, que les immigrants choisissant l'anglais y sont de plus en plus nombreux; que notre économie locale change. Ainsi, quand notre capitale se sera, disons, assez «montréalisée», et qu'elle connaîtra les problèmes que connaissent nos amis de la métropole, il y aura plus de réceptivité envers la gauche.
    Enfin, c'est ce que je crois. Je peux me tromper.
    Attention, cependant: prenez note que si avec le temps, et avec la croissance de notre ville, Québec finira par connaître des choses jugées ici, aujourd'hui, comme des problèmes purement montréalais, il reste que nos cultures locales et mentalités ou caractères différent, à la base, et que Québec ne sera jamais une simple «petite Montréal».

  • Jocelyn Boily Répondre

    28 mars 2012

    D'accord et voici ce que j'écrivais sur le site
    Québec, le 27 mars 2012
    Lutte inégale
    Les étudiants doivent continuer cette lutte de classe car une partie de la population les appuie. Il faut que l’éducation au Québec redevienne la pierre angulaire du développement économique. En effet une nation en développement est celle ou la classe estudiantine n’a pas de préjudice pour avoir le droit de se faire éduquer. De ce fait une communauté qui se respecte et se développe est celle qui ŝ’assure d’une relève au niveau scolaire et ce dans toutes les classes de la société.
    Dans cette lutte inégale nous apprenions par les médias qu’un des porte-parole du mouvement des étudiants socialement responsable (MÉSRQ) Olivier-Bouvier Johnston intervenant pour la hausse des droits de scolarité a fait ses études secondaires dans une prestigieuse école aux États-Unis au cout de $40 000.
    C’est une lutte injuste et abusive car les deux radios parlées de Québec, farouchement contre les étudiants, incitaient les auditeurs à la rébellion? En effet d’une part l’animateur de l’une incitait les citoyens à aller bloquer les autobus d’étudiants qui allaient manifester à Montréal contre la hausse des droits de scolarité. D’autre part les animateurs de l’autre félicitaient le chauffeur d’autobus du réseau de transport de la capitale (RTC) qui a foncé avec son autobus sur les étudiants lors d’une manifestation.
    C’est une lutte à finir car de toute façon c’est le gouvernement qui sera mal pris en retardant ou reportant des sessions.
    Jocelyn Boily