Un mouvement indépendantiste dans la tourmante

Québec Assis

J’ai beaucoup de misère à croire que la cheffe du Bloc québécois est plus colérique et difficile à travailler que René Lévesque.

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Tribune libre

Les sept démissionnaires du Bloc québécois ont fait connaître le nom de leur futur parti politique : Québec debout. Ça aurait dû être Québec assis. Les sept députés sont restés assis sur leurs positions de « défendre les intérêts du Québec » et de faire quitter la cheffe du parti.


Lors de l’annonce de la création de ce nouveau parti, les démissionnaires ont invité des fédéralistes à se joindre à eux. Cette position est toute de même étonnante, surtout de la part de Gabriel Ste-Marie et de Monique Pauzé, qui sont aussi membres de Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ-Libre). SPQ-Libre est un ex-club politique du Parti québécois (PQ) qui est en faveur de l’indépendance du Québec. De plus, M. Ste-Marie et Mme Pauzé collaborent à l’Aut’journal, un journal indépendantiste. C’est très étonnant de leurs parts de vouloir s’allier à des fédéralistes. Je revois les images du Téléjournal de juin 2017 où le député Ste-Marie, la main sur l’épaule de Martine Ouellet, déclarant tout sourire : « Martine, c’est notre cheffe ». Si j’étais catholique, j’appellerais ça le baiser de Judas !


Les raisons sont difficiles à comprendre. Ils accusent Mme Ouellet d’être difficile à travailler. J’ai beaucoup de misère à croire que la cheffe du Bloc québécois est plus colérique et difficile à travailler que René Lévesque. Pire encore, ils tournent le dos à la promotion de l’indépendance du Québec en refusant d’accepter la décision des membres, en juin prochain, sur l’orientation du BQ. C’est toute de même eux qui les ont élus candidats du BQ. Rester député de leurs circonscriptions est un déni de démocratie. Ils ont été élus députés du BQ, pas de Québec debout !


Cette crise au sein du BQ nous fait découvrir une nouvelle problématique dans le mouvement indépendantiste. L’ennemi est aussi dans nos rangs. En 2015, nous avons découvert que Mario Beaulieu n’avait pas la compétence pour être chef du BQ. Il a demandé, à la dernière minute, que Gilles Duceppe le remplace comme chef.


Maintenant, au lieu de quitter avec les autres, il reste uniquement pour faire obstruction à la proposition de faire du BQ le porteur de ballon de l’indépendance du Québec, en attendant que le PQ décide d’en faire la promotion. On se plaint que le PQ ne parle pas d’indépendance, voilà que des députés à Ottawa, supposément indépendantistes, ne veulent pas en faire la promotion.


Squared

Richard Lahaie4 articles

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Richard Lahaie est journaliste, romancier et essayiste. Il a publié chez Édilivre deux romans, Far north et La fille du Nunavik; puis un essai intitulé Taisez-ce peuple que je ne saurais entendre. En tant que journaliste, il a collaboré aux journaux La voix du peuple, Unité ouvrière, l'Aquilon et l'aut'journal.

Il est diplômé en Communication sociale à l'Université du Québec à Trois-Rivières et possède un certificat en gestion de projet de l'Université de Lille.





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