Le mouvement indépendantiste

Le clou dans le cercueil du Bloc québécois

A2924da7b21174bf04843fd8da207953

Tribune libre

Depuis la démission des sept députés et le désaveu du président Mario Beaulieu, le Bloc québécois était sur le respirateur artificiel. Le vote de confiance du 3 juin 2018, dont Martine Ouellet n’a reçu que 32%, a mis le dernier clou dans le cercueil du parti souverainiste à Ottawa.


Comme à son habitude, le mouvement indépendantiste a été fidèle à lui-même en soufflant le chaud et le froid. Les membres bloquistes ont voté à 65% pour la promotion constante de la souveraineté, contre 39% qui privilégiaient la défense des intérêts du Québec à Ottawa, et ils n’ont pas accordé leur confiance envers celle qui se proposait de faire la promotion de la souveraineté au jour le jour! C’est quand même étrange comme comportement !


Ainsi, le Bloc québécois se retrouve sans chef et va faire la promotion de la souveraineté, ce qui ne fera pas revenir les sept démissionnaires puisqu’ils veulent faire uniquement la défense des intérêts du Québec à Ottawa. On doit prévoir que 32% des 15 000 membres qui appuyaient Martine Ouellet vont quitter le parti à leur tour. Il ne restera à peine que 10 000 membres au parti que préside le fossoyeur Mario Beaulieu.


Certains disaient que le temps du Bloc québécois avait trop durée. Qu’il faisait partie d’une stratégie référendaire et qu’il devait disparaître lors de la déclaration d’indépendance, un an après le référendum de 1995. Sans indépendance du Québec, c’est donc 22 ans plus tard qu’il fermera les livres. Le parti n’a plus que trois députés et presque plus de membres actifs.


Gilles Duceppe, qui a travaillé dans l’ombre contre Martine Ouellet, a piaffé sur les résultats du vote de confiance en déclarant « C’est un résultat clair ». Je ferais remarquer à monsieur Duceppe que la déculottée de 2011 qu’il a eu était tout aussi clair, et pourtant, il est revenu en 2015 à la tête du Bloc pour se faire botter le cul une seconde fois dans Laurier-Sainte-Marie. Gilles Duceppe ne peut blâmer madame Ouellet d’avoir un caractère difficile, puisque lui-même en a un, si l’on se fit au livre Bleu de cœur et de regard.


Que va-t-il se passer maintenant ? Comme avait dit Jacques Parizeau à propos du Parti québécois, il ne reste plus qu’un champ de ruines! Si Pierre Paquette veut prendre la tête du parti, il pourra jouer au croque-mort et mettre dans son cercueil ce qui reste du Bloc québécois.


Squared

Richard Lahaie4 articles

  • 2 840

Richard Lahaie est journaliste, romancier et essayiste. Il a publié chez Édilivre deux romans, Far north et La fille du Nunavik; puis un essai intitulé Taisez-ce peuple que je ne saurais entendre. En tant que journaliste, il a collaboré aux journaux La voix du peuple, Unité ouvrière, l'Aquilon et l'aut'journal.

Il est diplômé en Communication sociale à l'Université du Québec à Trois-Rivières et possède un certificat en gestion de projet de l'Université de Lille.





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Gilles Verrier Répondre

    7 juin 2018

    Signe des temps, nous avons assisté à un autre épisode du déplacement de la politique vers la « féminisation ». La remplacement des idées par le règne du commérage, soit les prétextes invoqués par les sept dissidents pour discréditer Martine Ouellet sur son leadership. Ils ont prétendu ne pas avoir de vraies différences de principes avec elle, la ciblant plutôt comme des mégères sur sa personnalité et ses traits de caractère. Cette « féminisation » du débat,  qui délaisse le fond pour la forme, a été reprise massivement par la plupart des médias et des commentateurs politiques. A-t-on cherché à interviewer Martine Ouellet sur ses idées, son programme, la proposition principale du Bloc ? À donner aux idées la place centrale qui leur revient en politique ? Si on l'a fait c'était en de rares occasions car, en général, ce qu'on a vu c'est un barrage médiatique donnant dans le même travers, avec pour résultat une dégradation du débat public dont les médias - transformés en échotier - sont grandement responsables. Dans cette drôle d'inversion des rôles traditionnels, c'est MO qui occupait le camp de la virilité politique traditionnelle, s'en tenant essentiellement aux démonstrations et aux explications rationnelles. Nous avons été témoin d'une spectacle affligeant où des hommes - que des hommes - n'en finissaient pas de pérorer sur la couleur de la crinoline, et une femme , en face, sorti des stéréotypes du passé, terrain sur lequel on voudrait peut-être la voir retourner ? Elle n'a pas cédé à la facilité des mégères. Refusant de descendre au niveau des chicanes de ménage, elle a personnifié l'dée que la politique est d'abord un combat d'idées. Elle a sauvegardé la hauteur du débat contre la démagogie et les cancans. 


    Gilles Verrier



  • Yves Corbeil Répondre

    6 juin 2018

    100% d'accord avec vous. La situation de l'indépendance du Québec n'aura été qu'un leurre bien mener par une bande de nationalistes fédéraux. Un bon salaire pis une belle pension à vie pour service rendu au fédéral et Duceppe qui c'est non seulement fait montré la porte en 2015 mais aussi plus tôt quand il a voulu venir se présenter pour faire ombrage à Pauline Marois à la tête du PQ qui n'avait pas besoin d'un fédéraliste souverainiste de plus dans ses rangs. Une belle magouille qui aura durée plus de cinquante ans avec Lévesque comme chef d'orchestre au départ. Ces gens ont tué le mouvement lorsque le gros bout du bâton nous était totalement favorable au sortir de la grande dépression et l'émergence du mouvement syndicaliste à ces débuts, eux aussi à des années lumières du leitmotiv des débuts de leur démarche pour le peuple. Aujourd'hui nous sommes à des années lumières d'une autre opportunité de la sorte. Ceux qui prendront la suite après la déconfiture de Lisée en Octobre auront tout un travail de pédagogie à faire avec les plus de 70% qui ne savent rien du Québec profond ou ne veulent rien savoir de la liberté ici car ils croient être libre dans le Canada et ce n'est pas à l'école du BS pédagogique qu'ils l'apprendront les jeunes et on peut oublié les adultes nouvellement arrivé pour les premiers rounds.


    Triste fin pour l'espoir fondé sur la possibilité d'être enfin chez nous. Et ceux qui se disent que ça va pas si pire...essayez seulement de vous imaginez faire vivre une famille de 4 enfants et plus comme c'était bien souvent le cas dans ma jeunesse, on était 8 à maison, donc essayez ça avec seulement UNE paye de la classe moyenne et sans toute les apports gouver mental d,aide aux familles. Après quand vous aurez constaté votre vraie pouvoir d'achat, on se reparlera devant la boite à votes, si ça va aussi bien que ça. Vous me direz qu'on en a plus...avec le total de dette qui vient avec et les deux salaires peinent à suffir à la tâche chaque mois.


    Tristre pour mes enfants et mes petits enfants, ma vie est faîtes mais eux ça ne fait que commencer dans ce monde de plus en plus inégal au niveau du traitement social. Mais quand tu n'a pas connu mieux tu dois te dire que c'est comme ça que ça marche partout et que c'est pire ailleurs car les immigrants fraîchement débarqué sont là pour le rappeler et c'est drôle quand même que certain d'entre eux ont plus de couilles pour revendiquer, quel monde à l'envers.