Appel pressant aux porte-parole de la CLASSE

Que cesse la casse!

Comment se dissocier de la violence sans la condamner?

Tribune libre

Maintenant que les représentants étudiants de la FECQ et de la FEUQ ont reçu une carte d’invitation de la ministre Beauchamp pour discuter de la création d’une commission indépendante et permanente sur la gestion des universités, toute conditionnelle soit-elle au maintien de la hausse des droits de scolarité, les leaders de ces associations se doivent de manifester leur bonne foi et de venir s’asseoir à la table.
Toutefois, le fait que la CLASSE, qui regroupe près de la moitié des étudiants en débrayage, soit exclue des discussions représente à mon sens un impair majeur que ses représentants ont le devoir de rétablir immédiatement en incitant leurs membres au calme et en dénonçant officiellement la violence et ce, même s’ils n’en ont pas le « mandat », un argument, soit dit en passant, pas très convaincant. Dans le cas contraire, une telle rigidité de la part de la CLASSE risque de nuire considérablement à sa crédibilité en plus de devenir hautement nuisible à la cause étudiante en contribuant à diviser les troupes, un effet pervers qui ne pourrait qu’être bénéfique au gouvernement Charest.
En conséquence, un front commun de toutes les instances étudiantes m’apparaît primordial et, pour ce faire, la CLASSE doit se débarrasser de cette image d’incapacité à ne pas dénoncer des gestes de vandalisme qui nuisent à son image en plus de fournir des armes à Jean Charest qui ne s’est pas gêné la semaine dernière pour comparer certaines factions des manifestants étudiants aux bras de fer utilisés dans le monde la construction pour user d’intimidation .
En termes clairs, il faut que cesse la casse et que s’entame le processus de négociation avec toutes les associations étudiantes, à défaut de quoi le mouvement étudiant se verra taxer par la population, à raison, de refus de collaborer à la résolution d’une crise qui s’éternise dangereusement et que les étudiants sont parvenus à susciter courageusement en orientant le débat sur un dossier crucial, à savoir la gestion des universités.
En terminant, je soumets cette question aux co-porte-parole de la CLASSE : expliquez-nous en vertu de quelle logique vous pouvez affirmer vous dissocier de la violence de la part de vos membres sans pour autant la condamner!
Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 471 769

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2012

    Salut, je vous remercie de partager ces renseignements. Je commente pour vous pousser à poursuivre dans cette voie.


    classement site paris sportifs en ligne


    paris sportif

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2012

    Voyant l'effet de la violence sur l'opinion publique, avec ou sans l'appui des "médias libres" du Québec, il faut toujours se poser, au début d'une enquête criminelle cherchant le coupable, la question:
    "À QUI profite le crime?"

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    La CLASSE a dit s'en dissocier et a dit ne pas encourager ça, et que ce n'est pas leur façon de se faire entendre.
    La CLASSE ne connaît pas chaque étudiant, et il n'y a aucune preuve que le vandalisme a été fait par des étudiants membres de la CLASSE, et on ne sait même pas s'il s'agissait tous d'étudiants.
    Par exemple, imaginez qu'un lecteur de vigile, qui n'a jamais écrit un seul article ou commentaire sur Vigile.net faisait du vandalisme. Accepteriez-vous, parce que la personne qui aurait fait du vandalisme s'adonne à lire Vigile.net, que Bernard Frappier doive "condamner" le vandalisme? Il me semble que ce serait absurde. Déjà, de devoir s'en dissocier sans savoir qui a fait le vandalisme serait déjà beaucoup...

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    17 avril 2012

    Car si nous continuons à promouvoir l'indépendance du Québec si doucereusement, nous n'arriverons à rien.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    Monsieur Marineau,
    Je crains qu'une fois de plus mon commentaire sera rejeté mais je vous donnerai tout de même mon opinion.
    Pour tout groupe étudiant ou autre, personne morale ou physique, condamner des actes isolés revient à déposer une plainte formelle, réservée aux magistrats, et à endosser ces dits actes quand se pourrait être des membres dudit groupe qui les auraient commis, avec ou sans le consentement des meneurs du groupe. Ce qui reste à prouver.
    Et c'est cela qui nuirait bien plus à la cause étudiante qui dénonce en même temps les enjeux majeurs appuyant l'idée de l'indépendance du Québec.
    Les groupes étudiant(e)s sont plus intelligents, ils ont compris le piège tendu par Charest et ses sbires. Ils ont, en toute légitimité et en toute logique, choisi de se dissocier d'évènements isolés attribuables à n'importe qui.
    Qui peut donc prouver à l'heure actuelle que ces méfaits sont bel et bien commis par des étudiant(e)s ? Personne !
    Qu'on amène des preuves avant de demander de condamner des évènements isolés qui peuvent bien être téléguidés par le gouvernement en place à l'Assemblée Nationale.
    Que la casse cesse! Je suis entièrement d'accord avec vous.
    Et que cesse aussi la campagne de harcèlement, des médias de masse utilisant allègrement et de façon légère de fausses accusations sans preuve aucune, contre la contestation étudiante légitime.
    Et si vous publiez tout de même mon commentaire, je ne peux que vous en remercier au nom de la liberté d'expression.
    Cordialement,
    Réjean Pelletier, simple citoyen

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    17 avril 2012

    Et bien moi je suis totalement d'accord avec la CLASSE. Ce n'est pas leur rôle de lancer un appel au calme. Les actes de vandalisme sont perpétrés par des gens soit, mais pas nécessairement des gens de la CLASSE. De plus, ces gestes sont faits en leurs noms personnels et non pas au nom de la CLASSE. Je suis aussi tout à fait en accord avec le retour du blâme. Les vrais auteurs d'actes de violence sont le gouvernement, les policiers et les juges. Tout comme les Patriotes de 1837-1838, les étudiants ne font que réagir aux actes intimidants et insensibles du gouvernement, des policiers et des juges. Si nous pouvions nous battre autant pour l'indépendance du Québec. Je crois que nous avons une leçon à prendre.
    Daniel