Quand Thomas Mulcair défendait la loi sur la Clarté de Stéphane Dion à l’Assemblée nationale…

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Je me souviens...

Autre ambivalence, voire contradiction, entre le passé politique de Tom Mulcair au provincial et sa conversion en Chef de la gauche du Canada…
Une position traditionnelle et fondamentale du programme du NPD concernant le Québec et son droit à l’autodétermination demeure la Déclaration de Sherbrooke. (tiré de La Presse, 23 juin qu’on pourrait définir ainsi) :
« Par cette déclaration, le parti endossait notamment le principe voulant qu’Ottawa reconnaisse un référendum gagnant au Québec avec une majorité simple (50 pour cent plus un vote) en faveur de la souveraineté.
Cette position vient à l’encontre de la Loi sur la clarté référendaire adoptée en 2000 par le gouvernement de Jean Chrétien, en réaction à l’avis de la Cour suprême paru en 1998 et prônant l’exigence d’une «majorité claire», sans toutefois la définir.
Le Québec pourrait donc, par exemple, se prévaloir d’un droit de retrait sans conditions, avec pleine compensation financière, des programmes fédéraux relevant de sa compétence.
«Ça c’est clair», a soutenu M. Mulcair, rappelant que «cette offre politique demeure au coeur de notre approche auprès des Québécois».«
Mulcair le Libéral n’aurait pas approuvé…
Cependant, Thomas Mulcair le libéral n’aurait pas approuvé cette position de Mulcair le néodémocrate. Vraiment pas.
En consultant le Journal des débats de la Commission de l’économie et du travail du 25 avril 2001, on constate que pour Mulcair, c’est la position de la Cour suprême du Canada qui devrait régir ce débat. Voici ce qu’en disait le chef du NPD :
« Pour ce qui est justement de l’aspect constitutionnel, ce serait important pour le ministre de ne pas perdre de vue que, dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain, beaucoup de choses dont, lui, il a parlé dans les notes qu’il a lues, qui lui avaient été préparées par son ministère, beaucoup d’interventions de l’État du Québec ne seraient pas légales en vertu de l’ALENA, et ce que je suis en train de dire là, M. le Président, il faut faire attention. Je ne suis pas en train de dire que le Québec, si jamais il y avait un vote clair sur une question claire et on votait la sécession, comme la Cour suprême a dit que le Québec pourrait le faire…«
Un vote clair sur une question claire comme la Cour suprême a dit que le Québec pourrait le faire…
Voilà qui a le mérite d’être clair.
Dion
Ce qui me rappelle le texte de Lise Payette d’hier, le 21 aout. Cette dame de grande expérience de la chose politique à l’Assemblée nationale y va d’une remarque tr`s pertinente sur Thomas Mulcair :
« Thomas Mulcair peut être apprêté à plusieurs sauces. Il en a donné la preuve tout au long de sa carrière politique. Je n’arrive pas à me rentrer dans la tête que Tom Mulcair est un homme de gauche de quelque façon que ce soit. Ce serait tout un virage dans son cas. Thomas Mulcair est un ambitieux. Ça peut être une qualité. Mais ça peut être aussi un défaut. Son objectif était peut-être d’arriver au sommet quel que soit le moyen de transport qu’il choisissait d’utiliser. J’ai un souvenir précis de sa lutte hargneuse contre la loi 101 et de son mépris pour la culture francophone en général. Un homme peut changer d’idée… Ça arrive. Mais à ce point-là, en si peu de temps ?«
On me faisait d’ailleurs remarquer ce matin que la Déclaration de Sherbrooke, si elle se trouve encore dans le programme du NPD, est enterrée quelque part et difficile à trouver.
Un ambitieux… Prêt à n’importe quoi. Comme à courtiser les Conservateurs et le NPD dans un si court délais.
Plus on creuse sur les positions passées de Mulcair, plus on dévoile une conversion idéologique de colossale envergure.
Dire qu’il s’en fallut de peu que Thomas Mulcair soit aujourd’hui dans le camp de Stephen Harper… Du moins, il aurait pu, sans gêne, y défendre sa position constitutionnelle d’antan.


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