Campagne électorale 2012

Quand les idées s'entremêlent / Le bénévolat "obligatoire" /Réflexion pertinente

La volatilité du vote établie à 44%

Tribune libre

La réaction impulsive du maire de Saguenay, Jean Tremblay, concernant l’intervention de la candidate péquiste dans la circonscription de Trois-Rivières au sujet de la présence du crucifix à l’Assemblée nationale, Djemila Benhabib, démontre à quel point l’émotivité des Québécois peut contribuer à envenimer démesurément une situation qui en soi devrait être placée dans son contexte historique et être traitée objectivement pour ce qu’elle représente.
Rappelons d’abord que le crucifix n’a été installé à l’Assemblée nationale qu’en 1936 par le premier ministre Maurice Duplessis, qui voulait ainsi marquer l’alliance avec l’Église du Québec. Or, force nous est de constater que, depuis cette époque, les idées ont bien changé et qu’il y a longtemps que les Québécois ont séparé l’Église de l’État et, qu’en ce sens, le crucifix souffrirait d’être déplacé hors de l’enceinte des élus du peuple.
Par ailleurs, en ce qui a trait au projet du PQ de créer une charte de la laïcité, nous entrons dans un sujet crucial qui mérite, à mon sens, qu’on s’y arrête sérieusement. Pour l’instant, je serais porté à rejoindre la réflexion de Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, frère, loin de me léser , tu m'enrichis ».
Le bénévolat « obligatoire »
Après le 9 à 5 de Legault pour contrer le décrochage scolaire, voici maintenant le bénévolat « obligatoire » de Charest. En effet, dorénavant, les jeunes de cinquième secondaire seront « forcés » de réaliser 10 heures de bénévolat dans une entreprise du secteur communautaire « désignée par l’école qu’ils fréquentent » pour réussir le cours « Monde contemporain », le chef du Parti libéral alléguant « qu’il faut leur donner l'habitude et le goût pour ce type d'engagement social ».
Décidément, avec de telles mesures "visionnaires", les chefs caquiste et libéral contribueront à faire en sorte que l’école québécoise fera figure de proue pour les prochaines années dans le monde de l’éducation auprès des autres pays!
Réflexion pertinente
À ceux et celles qui, devant leur hésitation à voter pour le PQ ou pour Option nationale pour déloger Jean Charest du pouvoir, auraient encore des doutes entre un vote stratégique pragmatique ou un vote authentique de conviction, je vous suggère cette réflexion fort à propos de Charles De Gaulle qui est apparue dernièrement sur la page d’accueil de la tribune libre de Vigile : « Ce qui est salutaire à la nation ne va pas sans blâmes dans l’opinion ni sans pertes dans l’élection. »
La volatilité du vote établie à 44%
À mon sens, ce qu’il faut surtout retenir des résultats du dernier sondage CROP-Le Soleil-La Presse du 16 août, c’est que près d’un électeur sur deux, soit 44%, déclarent qu’ils pourraient encore « changer d’avis » d’ici le 4 septembre et que 19% des personnes sondées indiquent ignorer pour qui elles allaient voter ou refusent de répondre.
Des résultats qui démontrent hors de tout doute la volatilité de l’électorat québécois après deux semaines de campagne et que plusieurs dizaines de milliers de citoyens peuvent changer leur fusil d’épaule en fonction des circonscriptions et/ou de l’actualité qui couvrira les prochaines semaines de campagne.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 août 2012

    Ceci n'a été remarqué par personne, je pense, mais cette histoire de garder les élèves de 9.00 à 17.00 sert essentiellement les entreprises, afin de permettre au parent de s'activer sans répit...et peut-être sans souci. Un exemple lamentable et supplémentaire de l'esclavage par le travail, au mépris de tous les gains de productivité...

  • François Ricard Répondre

    16 août 2012

    Si les jeunes refusent d'obtempérer à cette exigence de bénévolat, pourront-ils le boycotter ou pourront-ils le refuser en faisant la grève?