le président Hollande a attaqué le président de l’entreprise

PSA Peugeot Citroën : Business is business

Le « coût du travail » est l'obstacle à une vraie compétitivité française

Tribune libre

Le président français François Hollande a renoué avec l’habitude du président Mitterrand de donner une conférence de presse le jour de la fête nationale, le 14 juillet. Le président Sarkozy avait annulé cet évènement afin d’assurer aux Français qu’il n’y aurait pas de politique partisane en ce jour d’unité nationale. Si j’en juge par ce qu’à dit le président actuel, Sarkozy avait amplement raison. En effet, Hollande en a profité pour continuer son discours antisarkosyste démagogique en blâmant l’ex-président de tous les maux de la France et de l’Europe. De plus, il s’en est pris publiquement à la famille Peugeot, actionnaire principal à 25% du fabricant d’automobiles PSA Peugeot et Citroën (PSA). Choqué par le plan de redressement des affaires de la compagnie, qui est en difficulté, le président Hollande a attaqué le président de l’entreprise, Philippe Varin, en l’accusant d’avoir dit un « mensonge » et en qualifiant « de pas acceptable » le plan de la compagnie.
Pour ajouter à l’insulte, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif et responsable du dossier, en a mis encore plus. Grandiloquent, fier, beau, médiatique, ce ministre prend de plus en plus de place dans l’équipe ministérielle mais son panache ne me semble pas à la hauteur du travail à accomplir pour aider la France à devenir industriellement compétitive. Rêveur idéaliste et irraisonné, justicier autoproclamé, certains journalistes français le qualifient, avec raison, de « Don Quichotte de l’emploi industriel ». Face à PSA, il a employé des mots durs pour réclamer des comptes, insinuer qu’elle avait dissimulé des informations, dénigrer sa stratégie d’emploi, son alliance avec General Motors, le « comportement de ses actionnaires » et encore.
Qui est Philippe Varin ? Est-il le diable décrit par Hollande et compagnie ? Ce que j’ai lu sur sa carrière démontre qu’il est un homme remarquable. Marié à une femme-médecin, ils ont quatre enfants. Homme calme, réfléchi, sportif, il est diplômé de Polytechnique (1973), de l'École des Mines (1975) et débute sa carrière chez Pechiney en 1978. En mai 2003, il prend la direction de Corus, groupe sidérurgique britannique alors en difficulté financière. Il le redresse et vend la compagnie en 2007 au groupe indien Tata Steel, à un prix quinze fois supérieur à ce que valait l'entreprise à son arrivée. En 2006, il préside la fédération européenne des sidérurgistes. La famille Peugeot l’approche en 2009 pour lui demander de prendre la direction de PSA pour la sortir des pertes qu’elle subit depuis quelques années. La stratégie de Varin est de transformer PSA en un groupe européen et international tout en demeurant ancré en France. En 2010, les bénéfices sont de retour. Il renoue les liens avec les partenaires (BMW…), échoue une alliance avec Mitsubishi, donne la priorité à la Chine avec deux coentreprises et signe une entente avec General Motors.
Depuis 2007, le niveau des ventes d’autos baisse en Europe et atteint 25 % de diminution en 2012. PSA perd en plus son important marché iranien suite aux boycottages politiques internationaux et voit sa part de marché diminuer en France malgré la présentation de nouveaux modèles. Tout cela se traduit par des pertes de 200 millions d’euros par mois durant les six derniers mois. Pour faire face à cette situation, le plan de réorganisation de la compagnie a été accepté par les actionnaires, dont la mise-à-pied de 8 000 employés et la fermeture d’une grande usine. Tout comme GM et Chrysler durant la crise de 2008, Philippe Varin n’a pas d’autre choix pour relancer l’entreprise et assurer sa pérennité. C’est cet homme de qualité, reconnu comme un humaniste, un industriel responsable, un bon entrepreneur avec une réputation internationale qui a été insulté par la plus haute autorité de la France.
Avec leurs mots irréfléchis, Hollande et Montebourg ont ajouté aux problèmes de Peugeot car leurs attaques ont affecté négativement le cours du marché. À cause de craintes liées à l’interférence politique, une situation difficile s’est transformée en dangereuse puisque la capitalisation boursière est devenue faible et ne correspond plus aux capitaux de l’entreprise. Une offre d’achat publique (OPA), possiblement hostile, devient possible et l’entreprise pourrait tomber dans des mains autres que françaises. Les accusateurs ont démontré leur ignorance et leur irresponsabilité en ne tenant pas compte que PSA a « un potentiel énorme et un vrai savoir-faire » et devait agir pour se sortir de ses difficultés qui pouvaient à plus long terme l’affecter gravement, elle et ses 200 000 travailleurs.
Le président Hollande vient, en quelques semaines, de soutirer plus de 7 milliards d’euros des poches des consommateurs français par de nouvelles taxes et impôts votés à l’Assemblée Nationale. Au moment où l’économie est fragile, où le chômage est élevé, où normalement un gouvernement coupe dans ses dépenses et investit dans des projets créateurs-d’emplois, voilà que la France fait le contraire. Le président Hollande ne semble pas comprendre que ce sont les individus qui font l’économie et non le gouvernement. Que ce sont les créateurs, les entrepreneurs, les professionnels, les artisans, les artistes et beaucoup d’autres qui, par leur efforts personnels et leurs investissements créent des entreprises, des commerces, des activités économiques et des emplois. Pour pouvoir investir, bâtir, grandir et créer, ces individus doivent pouvoir conserver la plus grande part possible de leurs revenus.
Il est vrai que la France a de gros déficits et que son avenir immédiat n’est pas rose. Malheureusement, Hollande prend la route facile : il taxe. N’importe quel politicien peut faire cela. Mais prendre les décisions difficiles et nécessaires pour diminuer le « coût du travail », qui est le plus grand obstacle à une vraie compétitivité française en Europe, demande une bonne compréhension des relations entre les générateurs de l’économie et l’emploi, de la vision et du courage. Abolir les lois votées par le gouvernement précédent, particulièrement celles visant à diminuer le « coût du travail », est une erreur grave et un exercice politicard. Ce n’est que de la « potilique » comme disait mon père.
De PSA aux reniements des lois en passant par la sur-taxation, Hollande a fait reculer la France. Il démontre ne pas vraiment connaître la nature des affaires économiques. Il ne sait pas que pour réussir en affaires, il y a un principe de base bien important : ne pas mêler politique et affaires. « Business is business », comme disent nos compatriotes anglais, et les vaches seront bien gardées…
Claude Dupras


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10 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    22 juillet 2012

    C'est très facile d'être un bourreau, de couper des têtes, on appelle ça rationaliser, mais rationaliser pour vendre aux étrangers, c'est moins noble. Je soupçonne Peugeot d'être devenue un produit chinois assemblé en France, vendu à crédit par une banque fiscalement paradisiaque dont les profits ne retourneront jamais dans les coffres de l'État. La grande question est celle-ci: est-ce que le bourreau agit à son propre compte ou pour le compte d'autres propriétaires? Je ne sais pas si Peugeot appartient encore à l'État français et dans quelle proportion.
    Si on rationalise ou rentabilise pour vendre par la bande aux étrangers, c'est comme sauver un mourant pour en faire un esclave, il ne survivra pas longtemps.
    J'en saurai plus sur Hollande quand je le verrai agir dans la crise bancaire européenne.
    En période où la traîtrise économique est considérée comme une vertu, je me méfie des sauveurs.

  • Serge Jean Répondre

    22 juillet 2012

    Tiens, et si les ouvriers du monde entier travaillaient simplement pour la soupe, est-ce que ça suffirait comme concession pour le patronat,les investisseurs, enfin tous ceux qui bénificient directement ou indirectement du travail des ouvriers, y compris le journalisme tendancieux?

    Toutefois, laissez-moi vous dire d'avance que ce système économique bidon prendrait une plonge, une vraie!
    Qui sont ceux qui achètent les voitures, les camions, la nourriture,et cetera?
    Cependant, parler à un investisseur c'est comme parler à un joueur compulsif, et c'est la raison pourquoi les choses ne changent jamais, sauf pour le pire, elles se dirigent vers la catastrophe.
    Que faut-il à un être humain équilibré pour être bien ou même heureux? Une étude sur le sujet démontrerait très vite que la plupart des gens normaux éprouvent des besoins raisonnables; mais voilà le système économique n'en veut pas de ces gens là.
    Ce que le système veut pour colmater la grosse brèche du besoin névrotique de domination sur les classes ,ce sont des gens de plus en plus névrosés et esclaves, pour stimuler cette sorte d'économie trou noir, absolument imbécile qui nous mène directement à l'abîme.
    Jean

  • @ Richard Le Hir Répondre

    22 juillet 2012

    Décidément M. Dupras, nous ne lisons pas les textes de la même façon.
    Je reprends une de vos citations :
    "Pour Eurostat, aucun doute, la France a bien perdu du terrain par rapport à l'Allemagne, avec un coût du travail de 34,20 euros contre 30,10 outre-Rhin. « Attention, ces chiffres doivent être pondérés par la productivité dans les différents Etats pour apprécier réellement la situation et mesurer ce qu'on appelle le coût unitaire du travail », rappelle un spécialiste. « Néanmoins, comme il est peu probable que la productivité française soit très supérieure à l'allemande, on peut s'alarmer d'une perte de compétitivité française », ajoute-t-il."
    L'auteur prend la peine de dire qu'il faut pondérer l'écart du coût du travail entre l'Allemagne et la France qui est, selon les chiffres qu'il cite, de 4,10 euros entre les deux pays, par la productivité de chacun des deux pays pour apprécier réellement la situation.
    Il pose ensuite un jugement qui n'est étayé par aucun chiffre pour tirer une conclusion qui n'est qu'une opinion personnelle.
    Libre à vous de vous contenter de si peu.
    Pour ma part, je retiens de ce texte que l'écart entre la France et l'Allemagne est tout au plus marginal et qu'il n'y a certainement pas matière à tirer des conclusions à l'emporte-pièce comme vous le faites.
    Le Point n'est pas un média neutre. Il appartient à des intérêts néo-libéraux, tout comme La Presse ici.
    Bien se documenter ne suffit pas. Il faut aussi être en mesure de porter un jugement critique sur la documentation qu'on réunit.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2012

    Il semble y avoir confusion chez certains de mes lecteurs sur le terme « coût du travail » que j’utilise dans ce texte. Il ne s’agit pas du coût des salaires.

    Le « coût du travail » est constitué de toutes les dépenses induites par l'utilisation du facteur travail dans l'entreprise. Il comprend le salaire brut (avec les primes, les congés payés et les cotisations sociales à la charge des salariés) et les cotisations sociales patronales.
    Dans mon billet du 21 juin intitulé « Où sera la France dans cinq ans ? » j’écrivais ce qui suit : De plus, Hollande va annuler la « TVA sociale » adoptée par l’ancien gouvernement pour stimuler la compétitivité des industries et la création d’emplois, comme ce fut le cas dans plusieurs pays européens. La TVA devait être augmentée pour compenser la baisse de 13 milliards des charges de cotisations sociales, alors que le « coût du travail » diminuerait de 5%. Dans un billet précédent, j’ai expliqué mon appui avec cette politique car je sais combien elle stimulera l’engagement de nouveaux employés par les petits entrepreneurs et commerçants, aux prises avec des charges exorbitantes. C’est grâce à une mesure semblable que l’Allemagne a connu un rebond économique. Son initiateur, l’ex-chancelier Gerhard Schröder, fut battu aux élections qui suivirent mais le nouveau gouvernement d’Angela Merkel n’annula pas cette réforme qui s’avéra très efficace ».
    La tendance de l’évolution du « coût du travail est aussi très défavorable à la France:
    « Depuis 1996, l'évolution du coût du travail dans l'industrie manufacturière dans l'Hexagone a été comparable avec l'augmentation moyenne observée dans la zone euro, mais beaucoup plus rapide qu'outre-Rhin. Cela s'explique avant tout par la spectaculaire modération salariale allemande, mais aussi, dans un bien moindre mesure, par la baisse du temps de travail effectif dans l'Hexagone (35 heures) ».
    De plus l’inégalité semble croissante : Pour Eurostat, aucun doute, la France a bien perdu du terrain par rapport à l'Allemagne, avec un coût du travail de 34,20 euros contre 30,10 outre-Rhin. « Attention, ces chiffres doivent être pondérés par la productivité dans les différents Etats pour apprécier réellement la situation et mesurer ce qu'on appelle le coût unitaire du travail », rappelle un spécialiste. « Néanmoins, comme il est peu probable que la productivité française soit très supérieure à l'allemande, on peut s'alarmer d'une perte de compétitivité française », ajoute-t-il. D'ailleurs, l'office fédéral des statistiques allemand a confirmé récemment que l'Allemagne avait affiché au cours des dix dernières années la progression la plus modérée du coût du travail de toute l'Union avec une hausse de 19,4 %. Sur la même période, le coût du travail en France a bondi de 39,2 %.
    Voici ce qu’on peut lire dans le magazine français Le Point en rapport avec le changement d’attitude récent du président Hollande sur cette question : « L'industrie française souffre-t-elle d'un problème de coût du travail ? Après avoir minimisé ce facteur pendant sa campagne présidentielle, François Hollande s'y attaque maintenant de front. Lors de l'ouverture de sa grande conférence sociale, le président de la République l'a ouvertement reconnu : "Faire peser sur le seul travail le coût de notre dépense sociale n'est pas un bon moyen de pérenniser le financement." Le gouvernement a d'ailleurs chargé un des grands partisans d'une baisse massive du coût du travail, l'ancien président d'EADS Louis Gallois, de réfléchir sur la compétitivité des entreprises».
    Reste à voir s’il agira !
    Ce dernier texte « PSA Peugeot Citroën : Business is business », est le troisième billet dans lequel je traite de la question du « coût du travail » en France. Selon ma façon habituelle de procéder, j’ai fait beaucoup de lecture afin de m’assurer que ce que j’avance est exact.
    Claude Dupras

  • Alain Maronani Répondre

    21 juillet 2012

    Je suis d'accord avec Richard Le Hir (pas sur le prix du baril mais c'est une autre histoire...).
    Les grandes entreprises en France ont massivement profités....des 35 heures à la différence des PME mais vouloir diminuer le temps de travail est un objectif souhaitable de toute facon.
    L'un des problème est que la productivité est en France la plus élevée de tous les pays de l'OCDE, n'en déplaise a ceux qui pensent qu'en France les gens sont en permanence au repos....
    En ce qui concerne Peugeot il y a plusieurs problèmes.
    Des erreurs systématiques les 5 dernières années pour le renouvellement de la gamme de voitures.
    La perte du marché iranien (les sanctions) qui représentait presque 1 milliard d'euros par année.
    La mainmise de la famille Peugeot sur l'entreprise, l'actionnariat étant peu ou pas ouvert.
    Leur absence des marchés asiatiques (Renault a sauvé Nissan...).
    Mais tout ne vas pas mal pour le groupe.....
    Quelques filiales qui composent le Groupe PSA :
    Faurecia, le spécialiste en ingénierie et de production d’équipements, dont le chiffre d’affaire a augmenté de 4 milliards en 4 ans.
    GEFCO, le groupe de transport et de logistique dont le chiffre d’affaire de 3 milliards aura permis de dégager 223 millions de bénéfices en 2011.
    Et surtout Banque PSA Finance, qui représente 3 % du chiffre d’affaires mais 40 % du résultat opérationnel du groupe PSA en 2011, dont le chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros a permis de dégager un résultat opérationnel courant de 507 millions d’euros.
    Les sous-filiales d’Assurance (pourtant discrètes) de Banque PSA Finance : PSA Services Ltd, PSA Insurance Ltd et PSA Life Insurance Ltd, qui sont domiciliées à Malte, sans aucun rapport bien sûr avec le fait que Malte soit un paradis fiscal, mais plus simplement parce qu’il y fait souvent un temps superbe et qu’il est fort agréable d’y aller pêcher au large.
    Et puis bien sûr, Banque PSA Finance qui a réalisé avec succès une émission obligataire à taux fixe d’un montant de 600 millions d’euros il y a quelques semaines, le 20 juin 2012, opérée avec les banques partenaires Banca IMI, BNP Paribas, Bank of Tokyo Mitsubishi, HSBC, Unicredit et CM-CIC. Tout semblait aller bien pour Banque PSA Finance, petit poisson courageux parmi les requins de la finance internationale.
    Le PDG Philippe Varin déclarait même dans le document de synthèse en s’auto-congratulant :
    « Cette deuxième émission en euros de l’année vient confirmer la capacité de Banque PSA Finance à saisir les opportunités offertes par le marché obligataire et à accéder à la liquidité malgré la forte volatilité des marchés financiers. »
    Ben voyons...et pour conclure cher Monsieur Claude Dupras, je me permets de vous signaler que le coût du travail horaire, dans le secteur automobile est plus élevé ( 3 euros de l'heure) en Allemagne pourtant Volkswagen, Audi, Porsche, BMW.....

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2012

    La perte du lucratif marché iranien, pour des motifs idéologiques discutables, i.e. l'alignement de la France sur la phobie «iranienne» de l'axe Washington-Tel Aviv, ne fait que plomber davantage PSA et la cale à un moment critique. La classe dirigeante française, historiquement encline à la collaboration et aujourd'hui en pleine décadence, a renoncé à ses propres intérêts et elle en fait payer lourdement le prix aux classes moyennes. C'est le triste sort de la France et de la plupart des pays européens d'ailleurs qui, politiquement et habilement manipulés depuis quelques décennies funestes, ont renoncé à tout l'héritage du gaulisme et à tout ce qui est le plus cher pour un peuple, l'essence de sa souveraineté. Vivement le redressement des souverainetés nationales. On ne peut que souhaiter que la France se libère, comme la Grèce, l'Espagne et l'Italie, etc... devraient le faire.
    GV

  • @ Richard Le Hir Répondre

    21 juillet 2012

    M. Dupras,
    J'avais parfaitement compris.
    La seule véritable erreur sur le plan des coûts du travail commise par la France est l'introduction de la semaine de 35 heures, une erreur (et encore)que Sarkozy n'a pas jugé bon de corriger en cinq ans de pouvoir.
    Et il faut comprendre que les coûts du travail ne disent pas tout. Il faut aussi regarder la productivité des heures travaillées.
    Je vous suggère à ce sujet la lecture d'un article paru dans Le Monde le 23/11/2011: http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/11/23/pourquoi-sortir-des-35-heures-n-est-pas-si-facile_1607990_1471069.html
    Comme vous le verrez, la situation est infiniment plus complexe que vous la décrivez, et les entreprises françaises qui se plaignent des coûts de main d'oeuvre oublient trop commodément pour elles les 21 milliards d'euros d'allègements de charges qui leur ont été consentis au moment de l'introduction des 35 heures.
    Il est toujours très facile de revendiquer quand on compare des oignons avec des navets. Avant de se faire l'écho de revendications, la prudence commande de faire quelques vérifications.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2012

    M. Richard Lehir
    Je crois que tu n'as pas compris le sens de mon texte.
    Il ne s'agit pas d'avoir en France un coût de travail qui corresponde à celui de la Roumanie, mais un coût de travail capable de rivaliser avec celui de l'Allemagne et des autres pays européens.
    De plus, une diminution des charges sociales appliquer sur les salaires est nécessaire afin de permettre aux artisans et aux petites entreprises, entre autres, d'engager du personnel dont ils ont besoin. Lorsque l'on vit en France et que l'on a besoin d'une entrepreneur ou d'un artisan, l'on se rend vite compte qu'il est sous équipé en personnel et l'explication qu'ils donnent tous pour expliquer ce manque est toujours la même : "les charges trop élevées, M. Dupras, les charges !".
    La France doit réorganiser tout cela afin de motiver tous ces entrepreneurs à engager des employés additionnels et de grossir leurs affaires. Il y a là un potentiel important de nouveaux emplois.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2012

    Sarkozy a perdu. Il ne reviendra plus - s'il revient - avant 5 ans. Bon débarras. La gauche a pris le pouvoir et on fera le bilan dans 5 ans. Tout le mal fait par le néo-libéralisme et la droite a laissé des traces. En attendant, qu'on nous foute la paix avec les clichés éculés de droite. Idem au Québec.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite

  • @ Richard Le Hir Répondre

    21 juillet 2012

    M. Dupras,
    Un jour, il va falloir se demander si les notions de compétitivité et de coût du travail ont encore un sens quand elles veulent dire s'aligner systématiquement sur les salaires les plus bas.
    Aujourd'hui, la référence en Europe dans la construction automobile, c'est le salaire moyen en Roumanie.
    Et lorsque les salaires augmenteront en Roumanie, on ira construire des voitures en Malaisie ou ailleurs où les salaires seront encore plus bas.
    Cette belle stratégie mène entre autres choses, à l'effondrement des classes moyennes dans les pays qu'on disait autrefois industrialisés, mais qui ne le sont plus.
    Aujourd'hui, on n'ose plus les qualifier d'industrialisés, alors on les appelle développés. Mais au rythme actuel, ils le sont de moins en moins. En fait, ils sont en voie de sous-développement ! Et plus on fermera d'usines, plus ils deviendront des pays sous-développés.
    Cela ne correspond pas à ma définition de progrès, et encore moins de prospérité.
    Il y a de l'eau dans le gaz, les dés sont pipés, et vous ne vous en êtes pas encore aperçu.
    Richard Le Hir