Propos jugés inquiétants contre des immigrants

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Critiquer l'immigration et la charia sont-ils devenus criminels au Québec ?

Pierre Laquerre, un homme de 70 ans de Trois-Rivières, doit faire face à la justice en lien avec des propos jugés inquiétants qu’il aurait tenus contre des personnes immigrantes sur les réseaux sociaux.


Le 23 octobre 2019, M. Laquerre aurait écrit plusieurs commentaires en réaction à un titre sur le fil d’actualité de la page du Parti patriote, où il était mentionné que «Montréal n’est plus Québécois» avec la note: «L’assimilation est bien réelle.»


Il aurait notamment déploré que le «peuple capitule devant l’ennemi», en faisant référence à «des envahisseurs et des pourritures», et aurait demandé aux gens de «se lever debout».


Il s’est aussi vanté d’avoir lui-même organisé une manifestation le printemps dernier à Trois-Rivières concernant projet de loi 21.


Des sympathisans à la cause de Pierre Laquerre ont manifesté devant le palais de justice durant son passage à la cour.


En réponse aux propos tenus par une personne, il a écrit: «En rapportant mes propos aux forces de l’ordre, je suis persuadé que tu as omis de leur rapporter en même temps les passages du coran où il est dit qu’il faut éliminer les infidèles, c’est-à-dire nous, et aussi rapporter aux forces de l’ordre que les vieux cochons ont le droit de se marier à des petites filles de neuf ans avec relations sexuelles. Après leur avoir montré tout ça, tu pourras leur dire que ces pourris-là, je suis prêt à les éliminer s’ils s’en prennent à mes petites-filles.»


Aucune accusation n’a cependant été portée contre lui pour ces propos.


À ce sujet, le procureur de la Couronne, Me Julien Beauchamp-Laliberté a plutôt choisi de déposer une dénonciation visant à obtenir un engagement de type 810.2 et ce, à titre de mesures préventives. Pour ce faire, il a tenu compte du profil de M. Laquerre, un ferblantier à la retraite, et de son âge. L’objectif poursuivi par le ministère public est qu’il s’engage à garder la paix, ne pas avoir d’armes en sa possession et ne publier aucun propos relatif à des personnes immigrantes pendant un an.


Cet engagement, où il serait écrit qu’il existe des raisons de craindre qu’il puisse commettre des sévices graves, est cependant contesté par son avocat, Me Jean-Sébastien Gladu. Il soutient qu’il y a des explications à donner et un contexte à préciser.


Les audiences sur l’ordonnance ont commencé en toute fin de journée mardi. Elles vont se poursuivre mercredi devant le juge David Bouchard puisque ce dernier a tenu à prendre connaissance de la preuve avant d’entendre les avocats.


Notons que le passage de M. Laquerre au palais de justice de Trois-Rivières a donné lieu à une petite manifestation de quelques amis et supporters venus le soutenir sur le droit à la liberté d’expression.