Notre société a tellement été tolérante, qu'une intolérance due à un écœurement s'installe. Nous sommes gouvernés par un gouvernement mou, qui se tient à genoux devant les géants d'Ottawa, qui n'a pas su prendre ses responsabilités d'intégration de nos immigrants depuis déjà plus de sept ans. La situation du français dans la métropole se détériore, faute de pouvoir abolir la loi 101, les Libéraux font tout pour éviter de la faire appliquer de manière efficace, les revendications déraisonnables de minorités religieuses accompagnées par l'hésitation perpétuelle de notre gouvernement font la une des journaux et comme de raison, les préjugés envers les immigrants se multiplient, la chaleur de notre accueil se refroidit, on sent une tension entre les Québécois accueillants et les nouveaux arrivants. On leur en veut de ne pas s'intégrer à la société québécoise, on leur en veut parfois même de nous compliquer la vie en étant différents. Des gens sont à bout de l'immigration au Québec et au lieu de ressentir toute la fierté qu'ils devraient ressentir pour leur accueillante patrie, ils ressentent une colère et une impuissance. Ils se sentent envahis.
Pourtant, si autant d'êtres humains des quatre coins du monde choisissent spécifiquement le Québec comme société d'accueil, c'est qu'il y fait bon vivre, c'est que chez-nous, il y a de l'espoir. Ils nous font confiance, ils font confiance au Québec. Ils croient que chez-nous, ils pourront améliorer leur sort, avoir une belle vie, ils pourront protéger leur famille, etc. Cette terre d'accueil constitue ma principale fierté d'être québécois. Je suis tellement fier que ma société puisse offrir une vie meilleure à des milliers d'hommes, femmes et enfants qui la choisissent chaque année comme société d'accueil. Ils débarquent ici remplis d'espoir et de détermination, mais traînant parfois derrière eux un passé obscur, dangereux, dramatique, horrible... Et ils ont encore leur patrie d'origine, leurs racines dans le cœur...
Au bout de notre écœurement, nous sommes souvent très dur envers nos immigrants. Imaginez-vous une seconde que vous immigrez aux États-Unis et qu'on vous demande du jour au lendemain de renier vos origines, de ne plus avoir l'air d'un Québécois, de ne plus avoir le droit de vivre comme un Québécois en tout temps. Vous trouveriez cela très difficile. C'est même cruel à la limite.
Qu'est-ce que ça peut bien vous faire que des Québécois vivent, dans leur vie privée, dans leur cercle d'amis, dans leur famille, comme des Chinois, comme des Italiens, comme des Africains, comme des Latino-américains, comme des Iraniens...? Qu'est-ce que ça peut bien nous faire qu'à la maison, en famille, entre amis, des Québécois parlent anglais, mandarin, arabe, espagnol...?
Qu'est-ce que ça peut bien nous faire que des Québécois pratiquent la religion catholique, protestante, musulmane, hindoue, bouddhiste...?
L'important, c'est l'intégration sociale! Avoir des gens à qui parler, à qui se confier, avoir accès au marché du travail, à l’éducation, à l’implication dans toutes les sphères de la société.
L’assimilation, c’est demander aux nouveaux arrivants d’effacer leurs origines culturelles auxquelles ils tiennent. Je crois que c’est leur en demander plus que nous en demandons à nous-mêmes. C’est injuste.
Le multiculturalisme, c’est intéressant et c’est enrichissant sur le plan humain, mais quand on l’officialise, quand on en fait une loi constitutionnelle, on nuit à l’intégration des principaux intéressés, les immigrants. On nuit également à la cohésion sociale et au bon fonctionnement de la société.
L’intégration repose sur trois principes fondamentaux. D’abord, il doit y avoir une langue commune, protégée par une loi claire, stricte et rigoureusement appliquée dans tous les aspects de la sphère publique. Comment une société peut-elle fonctionner sans langue commune, comprise, parlée et écrite par tous? Au Québec, cette langue, c’est le français. Nous sommes plus de 6 millions de francophones sur 7,8 millions de Québécois, nous parlons français depuis le début de notre histoire, alors la langue commune au Québec, c’est le français. Indiscutable!
L’éducation, le travail, les services publics et la politique, ça se passe en français, point à la ligne. En aucun cas, cela n’empêche un citoyen d’apprendre une autre langue ou d’utiliser une autre langue. C’est un droit important qui doit être accordé à tous les citoyens du Québec. Chacun est libre de parler la langue qu’il désire au Québec. Le seul impératif est l’apprentissage du français à l’oral et à l’écrit parce que la langue commune qui doit être maîtrisée par tous afin que la société fonctionne, la langue officielle qui doit être protégée par une loi 101 renforcée, c’est le français. Ensuite, en aucun cas une loi n’est adoptée pour des motifs religieux. Chacun a le droit de pratiquer la religion de son choix au Québec. Tous les citoyens ont droit de se regrouper pour former des institutions religieuses, peu importe la religion, peu importe leurs croyances. Lorsqu’une loi est faite, on ne tient jamais compte des principes religieux. Si on bannit les couteaux et les armes blanches de nos écoles, c’est pour des raisons de sécurité, rien de plus. Chaque citoyen, peu importe sa religion, doit s’y conformer. Les jours fériés au Québec, ne se décident sur des motifs religieux. Noël, Pâques, la St-Jean-Baptiste, etc. sont devenues des fêtes culturelles que nous célébrons depuis longtemps et nous croyons qu’il est important que les Québécois aient des journées de congé pour passer du temps en famille et se reposer. Nul ne peut évoquer un principe religieux pour obtenir l’autorisation de ne pas se conformer à la loi.
Au Québec, nous débattons des lois sur des principes rationnels, sur des valeurs collectives, mais jamais sur des principes religieux. Enfin, chacun doit prendre ses responsabilités et cesser de les abandonner aux mains des autres. Le Québec, comme société, a la responsabilité d’appliquer des lois et d’offrir des services qui permettent aux immigrants de s’intégrer socialement et d’être considérés sur un pied d’égalité. Les immigrants ont la responsabilité de se conformer aux lois et de prendre toutes les mesures nécessaires pour s’intégrer à leur nouvelle société. Ils ont le droit de nous faire des demandes, nous avons la responsabilité de les refuser si elles nuisent à leur intégration et vont à l’encontre des lois de notre société. Cessons de pointer du doigt les immigrants parce qu’ils ne s’intègrent pas. Ils ont seulement la moitié des responsabilités de leur intégration. L’autre moitié, c’est nous, notre société et croyez-moi, nous avons beaucoup de mal à les prendre. Pointons-nous du doigt nous-mêmes et au lieu de dénigrer et marginaliser les immigrants, aidons-les à s’intégrer en prenant nos responsabilités.
Pour le principe de la langue commune, le français, nous laissons agir un gouvernement qui n’applique pas la loi sur l’affichage en français, qui laisse les nouveaux arrivants aller à l’école anglaise au lieu de les obliger à apprendre le français et nous laissons Ottawa affaiblir la loi 101 par ses politiques de bilinguisme. C’est bien beau être bilingue, mais pour apprendre une autre langue, il faut d’abord maîtriser la sienne.
Pour le principe des religions, nous laissons nos municipalités imposer des règlements pour des motifs religieux comme « ne faites pas de bruit durant les fêtes juives! ». Tenons-nous debout un peu! Si nous respectons ce principe, les demandes de ce genre de la part de groupes religieux n’auront plus à nous frustrer, nous saurons que chez-nous, on ne fait pas de loi pour des motifs religieux. Si le gouvernement ne respecte pas le principe, c’est davantage contre lui que nous devrions être frustrés. Après tout, les immigrants n’ont fait que demander et le gouvernement n’a pas fait ce qu’il avait faire pour la société. Comme on dit : «un gars s’essaye!».
Appliquons nos principes. Cela n’enlève aucun droit à personne et c’est la manière la plus juste de favoriser l’intégration sociale des immigrants sans demander aux autres de faire ce que nous ne serions pas prêts à faire : abandonner ce qu’ils sont, ce dans quoi ils ont grandi, ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui, peut-être ce qui est le seul reste de leurs proches. L’immigration nous enrichit, nous fait vibrer, nous transforme. Avant tout, nous sommes humains et je suis extrêmement fier que mon pays offre des jours meilleurs à des milliers de mes frères humains. Pour qu’ils puissent vraiment profiter de ces meilleurs jours, il faut qu’ils s’intègrent. C’est primordial. Alors rapatrions nos pouvoirs à Québec et faisons de l’intégration une loi et du multiculturalisme un droit plutôt que l’inverse.
Ni multiculturalisme, ni assimilation
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