Présidentielle française: débat acrimonieux entre Macron et Le Pen

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Et maintenant, que va-t-il sortir du brouillard entretenu par les médias ?






Rarement un débat présidentiel d’entre-deux-tours avait été aussi agressif. À quatre jours du second tour, les deux finalistes de l’élection présidentielle française se sont affrontés dans un débat historique très vif et souvent même acrimonieux. Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont tour à tour confronté leurs divergences profondes sur la relance de l’économie, la sécurité et l’Europe.


 

Alors qu’Emmanuel Macron, qui mène largement dans les sondages, a surtout tenté de montrer qu’il possédait ses dossiers, quitte à passer parfois pour un technicien, Marine Le Pen, dont le parti n’avait jamais participé à un tel débat, est demeurée dans son rôle de challenger ne négligeant aucune attaque, parfois même personnelle. Les échanges ont souvent viré à l’invective. Si Emmanuel Macron a clairement dominé le débat sur les questions économiques et sur l’euro, Marine Le Pen a repris l’avantage sur la lutte contre le terrorisme et sur la sécurité.

 


D’entrée de jeu, Marine Le Pen a campé Emmanuel Macron en candidat de la finance et de la mondialisation sauvage. « M. Macron, c’est le choix de la mondialisation sauvage, dit-elle, de l’ubérisation, de la précarité, de la guerre de tous contre tous, du saccage économique, notamment de nos grands groupes, du dépeçage de la France et du communautarisme. »


 

Contrairement à l’image qu’elle cherchait à imposer dans ce second tour depuis son alliance avec le petit candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, la candidate n’a pas vraiment tenté de poser en présidente. Essayant chaque fois de faire sortir son adversaire de ses gonds, elle a constamment ramené Emmanuel Macron au bilan du gouvernement Hollande, quitte à laisser dans l’ombre ses propres propositions.

 


En difficulté sur l’euro


 

Face à une candidate qui, dit-il, « prospère sur la colère des Français depuis tant et tant d’années », Emmanuel Macron a dit porter « un esprit de conquête français ; la France a toujours réussi dans le monde, sa langue se parle dans tous les continents […].Ce qui fait sa force, c’est qu’elle rayonne partout ».


 

La candidate du Front national a vraiment été mise en difficulté sur la sortie de l’euro, alors qu’elle propose de revenir au franc et au système de la « monnaie commune », qui n’était qu’un panier de monnaies avant la création de la monnaie unique en 2000. Visiblement en maîtrise de ses dossiers, l’ancien ministre de l’Économie a accusé son adversaire de ne proposer rien de moins qu’« une sortie de l’histoire ». Quand il n’a pas affirmé que son adversaire disait « des bêtises ». Une expression qu’il a répétée à plusieurs reprises.


 

La seule question sur laquelle le favori de cette élection a vraiment été mis en difficulté est celle de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. La candidate l’a accusé de « complaisance sur le fondamentalisme islamiste. […] Il faut s’attaquer à la racine du mal : devant l’expansion du fondamentalisme islamiste sur notre territoire, il faut expulser les prêcheurs de haine ». Marine Le Pen a notamment reproché à son adversaire d’avoir obtenu le soutien de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qu’elle définit comme « une association islamiste qui a invité à chacun de ses congrès des gens qui sont venus exprimer leur haine des juifs, des homosexuels, des mécréants et tiennent des discours de haine ».


 

« Trumpisation » du débat


 

Moins à l’aise que sur les questions économiques, Emmanuel Macron dit néanmoins vouloir faire de « la menace terroriste la priorité des prochaines années. Cela suppose de renforcer les moyens de police et d’avoir une action avant les attentats ». Selon lui, les propos de Marine Le Pen ne font que semer la division. « Ce qu’attendent les terroristes, c’est que nous nous divisions, dit-il. C’est la guerre civile. »


 
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