PQ : retour aux sources

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Tout espoir n'est pas perdu





Je me souviens encore de la visite de René Lévesque au cégep que je fréquentais au début des années 70. L’homme avait galvanisé les étudiants entassés dans un auditorium plein à craquer et venus l’entendre parler d’une souveraineté profitable à tous et plus particulièrement aux travailleurs. Il pressentait une richesse dont nous prendrions le contrôle pour améliorer les conditions de vie de tous les Québécois. La vision de notre premier ministre Couillard est à l’opposé de cette confiance en nos moyens, celui-ci allant jusqu’à prédire la pauvreté pour une décennie si nous devenions maître chez nous.


Le nouveau chef péquiste et sa formation semblent vouloir renouer avec cette vision généreuse d’un passé glorieux qui avait amené le Parti québécois au pouvoir et qui avait donné un des plus prestigieux conseil des ministres en 1976. Le premier mandat péquiste constitua un véritable feu d’artifice de mesures progressistes et de mises en place d’institutions et de lois qui contribuèrent au bien-être d’un plus large éventail de citoyens. Le penchant résolument vert adopté par le PQ ainsi que son engagement pour lutter contre la pauvreté augurent d’un parti qui veut revenir aux sources de sa fondation.


Contrairement à René Lévesque, Jean-François Lisée a toutefois le boulet d’un passé péquiste lié aux contingences du pouvoir et à des choix politiques pas toujours heureux lorsque sa formation était aux commandes. Promettre une social-démocratie plus efficace quand son parti a plutôt laissé la désagréable impression qu’il se colorait en socialiste durant les campagnes électorales pour se transformer en libéral, au plan économique lorsqu’élu, mine indubitablement la crédibilité et complexifie le travail de conviction autour du projet développé par ses instances.


La mission n’est cependant pas impossible dans la mesure où le chef fera preuve de constance et de cohérence et évitera de se perdre dans les méandres du million d’idées qui lui surgissent dans la tête quotidiennement. Encore mieux, il devra perdre cette image de tacticien pour se métamorphoser en porteur d’espoir, délaissant l’opportunisme pour une vision plus étayée d’un projet qui sourirait à un plus grand ensemble de Québécois. Pas plus qu’un René Lévesque, qui ne se définissait pas dans un spectre gauche-droite, Jean-François Lisée n’a d’efforts particuliers à faire pour courtiser la droite malgré les souhaits de certains. Il lui conviendra mieux d’élargir le centre comme son illustre prédécesseur l’avait réalisé avant lui en portant un projet significatif.


Quoiqu’on en dise,  la population est attachée à un modèle québécois où l’État est plus interventionniste qu’ailleurs en Amérique du Nord. Malheureusement, le clientélisme électoral des dernières décennies a mis en opposition des franges de population pour s’arracher les restes d’un modèle que les néolibéraux se sont employés à sabrer, avec en prime la sempiternelle insatisfaction à l’égard des dirigeants politiques. Si l’on se fie à l’élection française, il y aurait toutefois plus d’avenir pour les rassembleurs aux idées généreuses.
 




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