PQ accuse le gouvernement de vouloir protéger des gens

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)



Pauline Marois, flanquée de Stéphane Bédard. Photo Presse Canadienne

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Rémi Nadeau - Le gouvernement Charest protège des individus en refusant de tenir une enquête publique sur la corruption municipale et l'industrie de la construction, clame le Parti québécois.
Le leader de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, estime que c'est parce que le gouvernement «ne veut pas que les choses changent» qu'il résiste à la pression populaire pour la création d'une commission d'enquête.
«Le gouvernement, je ne sais pas qui il tente de couvrir, mais c'est ce qu'il fait actuellement. Nous ne sommes plus seulement devant des allégations, mais devant des faits», a déclaré le député de Chicoutimi, vendredi, en entrevue à La Presse Canadienne.
Dans une virulente sortie, il accuse le gouvernement Charest de se livrer sciemment à une opération de «cover up», pendant que des élus du Québec sont aux prises avec le crime organisé et des entrepreneurs qui détournent les processus d'appel d'offres des contrats publics, au détriment des contribuables.
Selon lui, les mesures annoncées jusqu'ici par le gouvernement pour éviter une enquête publique ne constituent qu'un écran de fumée, notamment la création de l'escouade policière «Opération marteau», qui se butera à la loi du silence du milieu, croit-il.
Puis, il s'est montré particulièrement cinglant à l'égard de l'annonce du ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Claude Béchard, qui entend modifier la Loi électorale pour resserrer les règles de financement des partis.
«Dire que revoir le financement des partis politiques va régler la situation, c'est prendre le monde pour des imbéciles. Ca ne règlera pas les menaces de mort sur les chantiers, ni le fait que des gens se mettent de l'argent dans les poches avec des contrats», a tonné M. Bédard.
Il a ajouté que la décision du ministre Béchard d'inclure la délicate question du redécoupage de la carte électorale dans ce projet de loi montre le peu de sérieux du gouvernement.
«De parler de financement et de carte électorale dans le même projet de loi, c'est complètement débile», a ajouté M. Bédard, selon qui «chaque jour qui passe sans commission d'enquête accrédite l'idée qu'au Québec, ça peut fonctionner de même».
Plus tôt vendredi, le ministre Béchard a déclaré qu'il avait l'intention d'aller plus loin dans la révision de la Loi électorale qu'il l'avait d'abord annoncé plus tôt cette semaine.
Au lendemain des révélations troublantes de l'ex-chef de Vision Montréal, Benoit Labonté, sur le financement des partis politiques ainsi que l'attribution des contrats municipaux à Montréal, le ministre Béchard a notamment soutenu qu'il mettrait un terme aux dons anonymes acceptés par les partis, tant aux niveaux municipal que provincial.
«Sur la question des dons, qu'on appelait «passer le chapeau», oui, ça va être refermé cette porte-là», a-t-il affirmé, au cours d'un impromptu de presse.
Initialement, mercredi, il avait annoncé son intention de resserrer les règles entourant le financement des partis municipaux, ainsi que le financement des courses au leadership.
M. Béchard déposera un projet de loi au cours de la présente session parlementaire et tiendra une large consultation en janvier et février prochains.
Comme le premier ministre Jean Charest l'avait fait jeudi en soirée, il a nié que trois ministres du gouvernement, David Whissell, Norman MacMillan et Julie Boulet, aient déjà séjourné sur le bateau du controversé promoteur Tony Accurso.
Le ministre a par ailleurs enjoint Benoit Labonté à confier toute information pertinente pour la tenue d'une enquête sur la corruption municipale aux policiers, plutôt qu'aux médias.


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