Poursuite contre un «bon ami» de Couillard

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Pendant que son gouvernement fait une campagne pour débusquer les fraudeurs de l'aide sociale

Une firme administrée par le premier ministre Philippe Couillard lors de son récent passage au privé est au cœur d'une fraude boursière alléguée perpétrée par un gestionnaire de fortune montréalais qui se décrit comme son «bon ami» et qui croule aujourd'hui sous les poursuites d'investisseurs.
Après son départ du Parti libéral en 2008, Philippe Couillard a été président du conseil d'administration de la compagnie Amorfix Life Sciences, de 2010 à 2012. De plus, il y a siégé sur tous les comités de gestion (audit, finances, gouvernance et nomination, rémunération).
Bref, M. Couillard avait alors les pouvoirs et la responsabilité de surveiller les intérêts des actionnaires.
Malgré tout, un de ceux qui l'avaient invité à siéger au CA de cette compagnie publique (Amorfix est inscrite à la Bourse de Toronto), le financier montréalais Hans Peter Black, est aujourd'hui accusé d'avoir détourné des dizaines de milliers de dollars des actionnaires de l'entreprise, donc sous le nez de M. Couillard.
Amorfix cherche à développer des nouveaux traitements et tests diagnostiques pour des maladies comme l'Alzheimer.
Épargnants floués
Hans Peter Black aurait ainsi fait perdre frauduleusement des centaines de milliers de dollars à de petits épargnants et à une église du New Hampshire.
Une simple recherche Google avant son arrivée et pendant sa présidence aurait pourtant permis à Philippe Couillard d'apprendre que son «ami» et coadministrateur Hans Black avait déjà été condamné par l'Autorité des marchés financiers du Québec en plus de faire l'objet de poursuites judiciaires bien médiatisées.
Quel succès?
Hans Black est poursuivi pour fraude au civil par le New Hampshire Bureau of Securities Regulation.
Black est un administrateur de longue date d'Amorfix. Selon l'entreprise, il a été un «facteur critique» dans son succès en raison de ses «énormes contributions».
Mais quel succès? Amorfix ne vaut à peu près plus rien aujourd'hui (4,5 cents hier) alors que son action s'est déjà négociée à 1,93$.
Lorsque M. Couillard s'est joint au conseil d'administration, le titre se vendait à 1,25 $... puis à 40 cents au moment du départ de M. Couillard en octobre 2012.
Black a lui aussi été membre du comité d'audit de l'entreprise aux côtés de M. Couillard et de deux autres personnes. Il était président du comité de gouvernance, de nomination et des finances d'Amorfix avec M. Couillard.
Sur le CA de l'OSM
Black est un médecin de formation diplômé de l'Université McGill bien connu dans le gratin montréalais. Encore à ce jour, il siège au conseil d'administration de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM). La porte-parole a dit ne pas être au courant de la poursuite pour fraude déposée contre Black.
Patron de la firme Interinvest Global Asset Management, M. Black fait aussi face à des poursuites de 15 M$ d'investisseurs au Québec. Il est déjà en défaut de paiement sur certaines ententes à l'amiable conclues il y a seulement quelques mois avec des investisseurs lésés. Plusieurs de ses biens font l'objet de saisies.
«Bon ami» DE COUILLARD
Joint hier, Black s'est décrit comme un «bon ami» de Philippe Couillard. Il a dit que la poursuite au New Hampshire était remplie de faussetés et que Philippe Couillard «était au courant des vrais faits».
En fin de journée mardi, Philippe Couillard a dit qu'il n'était pas au courant des amendes et des poursuites contre Black quand il est entré au conseil d'Amorfix.
Il a dit que les paiements de 30 000$ à 40 000$ faits à Black par Amorfix dans une compagnie que Black contrôlait étaient des «remboursements de dépenses liées à des activités de représentation de la compagnie.»
À la question de savoir s'il était un bon ami de Hans Black, il nous a écrit qu'il l'avait connu au CA d'Amorfix et dans quelques rencontres sociales. Il n'a pas affirmé ni nié être un ami.


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